France
22/12/2014 20:13

Selon les médecins, leur grève est légitime

Urgentistes, généralistes, cliniques privées: les professionnels de santé se mettent en grève. Chacun de ces secteurs estime que les revendications qu'il porte sont justes. Il y a pourtant des pans entiers du secteur de la santé à revoir qui permettraient à l’État de faire des économies et aux chercheurs de progresser dans plusieurs domaines, à la médecine de mieux soigner. Mais cela ne fait l'objet d'aucune revendication.



Les médecins urgentistes ont entamé aujourd'hui une grève illimitée. Les médecins généralistes libéraux seront en grève demain 23 décembre et jusqu'à la fin de l'année. Début janvier, ce sont les cliniques privées qui fermeront leurs guichets. La grève des professions médicales tombe au moment des fêtes de fin d'année.

Les revendications des médecins sont essentiellement le refus du tiers-payant généralisé, la revalorisation de prix de la consultation, des salaires des urgentistes qui déclarent travailler gratis au-delà de 39 heures par semaine. En ligne de mire, la future loi de santé de Marisol Touraine qui annule une des dispositions de la loi Bachelot de 2009 en retirant aux cliniques la possibilité d'exercer  des «missions de service public» à la carte, tel que le service d'accueil d'urgence. Pour le remplacer, un «service public hospitalier», qui ressemble au système d'avant 2009, interdit tout dépassement d'honoraires pour l'ensemble du personnel.

Chacun de ces secteurs estime que les revendications qu'il porte sont justes. On constate cependant que le revenu mensuel net moyen d'un généraliste en milieu de carrière est de 6 500 euros, celui d'un urgentiste travaillant en moyenne 48 heures avec 20 jours de RTT est de 7 000 euros. Les médecins ne sont donc pas les plus à plaindre... Selon un sondage OpinionWay publié par Le Figaro, 63% des Français sont pourtant favorables à la grève des professions de santé. Bah, voyons! Vous vous fâcheriez, vous, contre ceux qui tiennent votre santé entre leurs mains?

Il y a pourtant des pans entiers du secteur de la santé à revoir qui permettraient à l’État de faire des économies et aux chercheurs de progresser dans plusieurs domaines. Je veux parler de la tenue stricte des dossiers médicaux des patients et de leur mise à disposition auprès des professionnels de santé, notamment les urgentistes et les médecins chargés d'enseignement et de recherche. Les médecins n'ignorent pas qu'ils prescrivent des examens qui seraient inutiles si les dossiers médicaux des patients étaient à leur disposition au moment où ils en ont besoin. Ils n'ignorent pas non plus que certaines de leurs prescriptions sont excessives. Ils font faire du chiffre d'affaires à leurs confrères, aux fabricants de médicaments et, en se serrant les coudes, se font bien voir de leurs patients. Normal, non?

Sylvie Delhaye S. D.



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