Chroniques
07/10/2007 14:56

Seine st Denis: détresse cachée par l'abus

Par Mélody Denturck

Cette année, la rentrée a été difficile. Retrouver le métro, ses odeurs, cette sensation de collé-palpé additionné à une bonne buée senteur sueur; rien de mieux pour attaquer la journée avec le moral. Je ne compte plus les déchirantes séparations avec ma couette ni les crises cardiaques en sortant de ma douche et encore moins le premier mouvement de paupière quand mon réveil, sadique, gueule à 6 heures pétantes.


Le métro, c'est l'horreur, on regarde comme des vaches les stations qui passent, on s'énerve intérieurement contre le jeune qui écoute ouvertement sa musique (grâce à son portable à kit mains libres), le corps affalé sur la barre verticale devient vite notre pire ennemi et l'odeur qui flotte titille le clapet ou la glotte de notre gorge prête a régurgiter.

La semaine dernière, alors que mon métro s'arrêtait à la station Cité, j'ai eu le temps d'apercevoir quelque chose d'inhabituel. C'est vrai qu'avec les températures relativement basses pour la saison, les clochards se sont réfugiés plus précocement dans les bouches de métro et sur leurs quais. Mais cette fois-ci, deux hommes de la RATP, gantés de plastique, tentaient de déplacer le corps raide d'un homme allongé entre les sièges.

La scène, aperçue en à peine quelques secondes, est restée gravée. Un SDF, ça meurt ! Oui, c'est vrai qu'on ne les croise que quelques instants par jour, la plupart du temps on les ignore voire on les repousse. Ici en banlieue, il est plus rare d'en voir, d'ailleurs en y réfléchissant, je n'en connais qu'un. Ce doit être le prestige du mètre carré parisien qui les attire pourtant je suis persuadée que les banlieusards sont plus patients et compréhensifs. Les métros parisiens sont bondés, on se pousse, s'engueule, on voit encore moins le SDF assis le long du mur.



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