France
17/04/2010 17:32

Sarkozy satisfait les revendications des médecins

Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi une hausse des tarifs des médecins généralistes et le lancement d'une consultation nationale pour remédier au malaise de la médecine de proximité, qui attire de moins en moins de praticiens.


Le chef de l'Etat, qui s'exprimait à l'issue d'un déjeuner avec des médecins libéraux à Livry-Gargan, dans la banlieue est de Paris, a indiqué que le prix de la consultation chez les généralistes passerait de 22 à 23 euros à compter de 2011.

Il a accédé ainsi à une demande des syndicats de médecins, dont certains menaçaient d'appliquer unilatéralement cette hausse après avoir organisé des journées de grève pour l'obtenir.

Interrogée jeudi matin sur RMC et BFM TV, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait déclaré que cette revendication était "légitime" mais que le gouvernement n'avait pu la satisfaire "à cause de la crise".

Nicolas Sarkozy a annoncé par ailleurs qu'il confiait à une ancienne ministre de la Santé, Elisabeth Hubert, le soin de mener une concertation nationale pour répondre par des mesures structurelles aux problèmes de la médecine libérale de proximité.

Au premier rang de ceux-ci figure le manque d'attrait de la profession.

"Sur dix médecins qui arrivent aujourd'hui, un seul s'installe en libéral ce qui témoigne vraiment d'un problème structurel considérable", a déploré le président de la République, ajoutant que le nombre de généralistes libéraux était passé de 1.300 à 1.050 en dix ans dans un département comme la Seine-Saint-Denis.

Elisabeth Hubert a jusqu'en septembre pour mener à bien sa mission, dont le principe avait été annoncé juste après les élections régionales.

Nicolas Sarkozy avait alors estimé que, après trois années consacrées à réformer l'hôpital, "le temps venu d'attacher la même attention à la médecine de proximité".

Comme dans le cas des agriculteurs, cette nouvelle priorité affichée au lendemain de la déroute des régionales apparaît motivée par le souci de renouer avec un électorat traditionnel de la majorité qui multipliait les signes de mécontentement envers le gouvernement.

Les questions de tarifs, l'exclusion des généralistes lors de la mise en place du dispositif de lutte contre la grippe A(H1N1), ainsi que la multiplication des actes administratifs sont autant de sujets de friction qui se sont développés ces derniers mois.

Les généralistes réclamaient en outre d'être reconnus comme des spécialistes à part entière, ce que Nicolas Sarkozy a accepté à compter également du 1er janvier 2011 pour ceux qui auront obtenu de l'ordre des médecins la qualification de "spécialiste en médecine générale".

Pour le chef de l'Etat, qui a également visité vendredi un cabinet médical, la mission Hubert doit s'attaquer aussi aux problèmes de la formation des médecins ou encore "à la question de l'intéressement des médecins de proximité aux efforts de rationalisation des dépenses de santé".

"Nous allons poser la question de l'inflation de paperasserie, de demandes multiples, qui fait qu'aujourd'hui un médecin passe plus de temps à remplir des formulaires qu'à donner du temps aux patients", a-t-il ajouté.

"Avec la ministre de la Santé, nous allons bien sûr rencontrer les organisations de médecins, toutes les organisations (...) mais en même temps je multiplierai avec la ministre les occasions de rencontres pour prendre le pouls du terrain. Je veux vraiment qu'on règle ce problème".


Source: Reuters via Yahoo News


Lu 490 fois



Dans la même rubrique :