France
28/05/2009 19:16

Sarkozy hausse le ton sur la sécu

Nicolas Sarkozy a réclamé une multiplication des opérations coup de poing dans les cités sensibles pour y démanteler bandes et trafics et défendu la sanctuarisation des écoles et lycées contre la violence.



Le chef de l'Etat, qui avait promis fin avril de passer "à la vitesse supérieure" en matière de lutte contre l'insécurité, a demandé en outre au gouvernement de préparer pour la rentrée un plan de prévention de la délinquance et d'aide aux victimes.

Il a fait ses annonces devant des responsables des forces de l'ordre et les recteurs d'académie réunis à l'Elysée à la suite d'une série d'incidents très médiatisés, comme des agressions dans des établissements scolaires et l'utilisation d'une arme de guerre contre des policiers dans une cité de Seine-Saint-Denis.

Accusé par l'opposition de brandir l'insécurité, comme lors de la présidentielle de 2007, à des fins électorales avant le scrutin européen du 7 juin, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois vanté les résultats d'une politique de fermeté amorcée lors de son passage auparavant au ministère de l'Intérieur.

Si des mesures nouvelles s'imposent aujourd'hui alors qu'une vingtaine de textes sécuritaires ont été votés depuis 2002, "c'est que de nouvelles formes de délinquance se sont développées ces derniers temps", a-t-il assuré.

Elles se traduisent par des statistiques "moins favorables" qui infléchissent la tendance positive constatée depuis cinq ans, comme les augmentations des crimes et délits de 4% en mars et de 2% en avril. "Les chiffres de mai ne seront sans doute pas très bons", a-t-il dit.

Cette évolution relève "à la fois de la violence urbaine et du banditisme classique, motivé par l'appât du gain", a-t-il encore indiqué.

Il a réaffirmé sa philosophie en la matière : "C'est la criminalité qui favorise la misère en aggravant l'exclusion".

Le chef de l'Etat a critiqué l'"angélisme" de ceux qui pensent le contraire, pour inviter ses auditeurs à ne pas se laisser "intimider par la dictature des bons sentiments, par la pensée unique qui voudrait excuser les auteurs de violence".

La reconquête des cités sensibles, un objectif maintes fois affiché par le président de la République, devient un "impératif majeur" et se concentrera dans un premier temps sur 25 quartiers "rongés par la violence", dont 21 en région parisienne.

La présence des forces de l'ordre doit y être "constante, visible, massive", a-t-il dit, en demandant que "se multiplient immédiatement les opérations coup de poing" et que celles-ci "se prolongent aussi longtemps qu'il le faudra".

Il s'est prononcé pour cela en faveur d'un accroissement des effectifs policiers dans les cités, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, étant invitée à déployer "sans délai" 200 fonctionnaires supplémentaires en Seine-Saint-Denis.

C'est dans une cité de ce département, les 4.000 à La Courneuve, que des policiers ont été ce mois-ci la cible de tirs à l'arme de guerre.

La lutte contre les violences à l'école est une autre priorité du chef de l'Etat et un "diagnostic de sécurité" sera réalisé dans 1.500 établissements en vue de prendre les mesures nécessaires.

Il devra l'être d'ici à la rentrée dans 184 jugés parmi les plus sensibles et les mesures pourront aller jusqu'à l'installation de portiques de détection, a précisé le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos.

De plus, les chefs d'établissement et leur personnel d'encadrement seront habilités à fouiller cartables et sacs des élèves à la recherche d'armes éventuelles, et à les saisir.

Nicolas Sarkozy a enfin estimé que la vidéo surveillance, qu'il souhaite voir se développer en France, devait aussi contribuer à la sécurité des établissements scolaires.

S'agissant de la lutte contre les trafics, il a réclamé un durcissement de la répression pour les armes.

Il a appelé une nouvelle fois de ses vœux une plus grande coopération entre tous les services de l'Etat concernés, comme c'est le cas au sein des Groupes d'intervention régionaux (GIR) qui mobilisent notamment le fisc pour traquer les revenus d'activités illicites.

Deux de ses agents devront être spécialement affectés dans chacun des 25 quartiers les plus sensibles de France, avec pour mission de "détecter les signes extérieurs de richesse indue".


Source: Reuters via Yahoo News

Awa Diakhate



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