Europe
30/07/2010 17:51

Sarkozy et les citoyens "d'origine étrangère"

Aujourd'hui à Grenoble, le chef de l'Etat français a lancé une nouvelle idée : ôter la nationalité française à certains délinquants. Lesquels ? Ah ! Ah ! Vous allez voir comme le chef de l'Etat français innove !


Sarkozy et les citoyens "d'origine étrangère": du Pétain sans képi ou du Laval sans moustache?
Aujourd'hui à Grenoble, le chef de l'Etat français a lancé une nouvelle idée : ôter la nationalité française à certains délinquants. Lesquels ? Ah ! Ah ! Vous allez voir comme le chef de l'Etat français innove ! Le retrait de cette nationalité ne sera pas fonction de la seule gravité du crime commis à l'égard de "policier, gendarme ou tout personne en charge de l'autorité publique", mais sera fonction de "l'origine étrangère" de la personne en cause. Citation dans sa pureté de cristal : "toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique". C'est encore une grande première, comme les aime ce président là. Pour la première fois depuis... ce que vous savez, un responsable de l'éxécutif français annonce qu'il prétend conditionner l'application d'une loi pénale aux citoyens français selon "l'origine étrangère" de ces derniers. Cette annonce, spectaculaire, mûrement réfléchie, est un nouveau coup porté au socle fondateur de 1789 (je sais, je radote à ce sujet, mais ça n'est pas de mon fait). Il y a deux cents vingt ans, les Hommes de la Constituante, bien souvent issus du clergé d'ailleurs (Talleyrand, Grégoire...) se battirent pour que les juifs de France deviennent des citoyens à part entière. Il leur fallut deux ans pour convaincre une majorité d'attribuer la citoyenneté française à tous les juifs de France. Depuis le 27 septembre 1791, il était acquis que la citoyenneté française conférait les mêmes droits civils ou politiques, sans faire de distinction suivant "l'origine étrangère" des uns ou des autres. Le seul régime politique qui fit une exception à ce principe fut celui de... ce que vous savez.(lepost)

Sarkozy veut déchoir certains criminels de la nationalité
Il avait annoncé «une lutte implacable, une guerre contre la criminalité». Revenu à Grenoble, théâtre de violences mi-juillet, pour installer le nouveau préfet de l'Isère , Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi une série de mesures choc contre la grande délinquance et les agressions de membres des forces de l'ordre. Le président souhaite déchoir de la nationalité française toute personne d'origine étrangère «qui porterait volontairement atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme, d'un militaire». «La nationalité française se mérite et il faut pouvoir s'en montrer digne», souligne le chef de l'Etat. «Quand on tire sur un agent chargé des forces de l'ordre, on n'en est plus digne». Actuellement, la procédure de déchéance de nationalité française est strictement encadrée. Elle concerne des personnes coupables de terrorisme ou d'espionnage. A l'issue de l'affaire Lies Hebbadj , il avait déjà été question d 'élargir le retrait de citoyenneté aux auteurs de polygamie et de fraudes aux prestations sociales. Conscient de ces limites, le chef de l'Etat annonce que «les motifs pouvant donner lieu à la déchéance» seront réévalués. Toujours sur le front de la nationalité française, le président veut que l'acquisition de citoyenneté pour un mineur délinquant ne soit plus automatique au moment de sa majorité. 30 ans incompressible pour les assassins de policiers. Nicolas Sarkozy a également promis vendredi l'extension, en septembre, des « peines plancher» (ces peines minimales d'une durée incompressible) «à toutes les formes de violences aggravées», notamment celles qui ciblent les personnes dépositaires de l'autorité publique. Actuellement les 24.000 peines planchers existantes s'appliquent aux récidivistes. Le président soutient aussi, «l'instauration d'un peine de prison incompressible de 30 ans pour les assassins de policiers ou de gendarmes».(lefigaro)

Discours de Sarkozy: le député PS Jean-Jacques Urvoas dénonce une "fuite en avant"
Le secrétaire national du Parti socialiste en charge de la sécurité Jean-Jacques Urvoas a dénoncé vendredi un discours "contraire aux principes d'égalité devant la loi" et une "fuite en avant" après les propos tenus par Nicolas Sarkozy à Grenoble sur l'immigration et les délinquants français d'origine étrangère. Le chef de l'Etat a estimé que "la nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier", d'un gendarme, ou d'une "personne dépositaire de l'autorité publique". "Je ne comprends pas ce discours, je ne veux pas l'entendre parce qu'il me paraît être contraire aux principes d'égalité devant la loi", a déclaré le député PS du Finistère Jean-Jacques Urvoas, joint par téléphone par l'Associated Press. "Qu'est-ce que vous faites d'un Français qui tue un policier et qui est français depuis 15 générations?" "Il y a des règles qui sont valables pour tous les Français. On n'est pas français d'origine étrangère, il n'y a pas les Français depuis longtemps et puis les Français depuis pas très longtemps", "on est français ou on n'est pas français". Précisant avoir le sentiment que Nicolas Sarkozy "parle pour dissimuler un échec", Jean-Jacques Urvoas a souligné avoir eu l'impression en écoutant le chef de l'Etat, qu'il n'avait "pas été ministre de l'Intérieur et n'était pas président de la République". Il a tenu un discours d'un "candidat d'une droite extrêmement affirmée", a-t-il ajouté, notant une "contradiction évidente entre son appel à transcender les frontières politiques et le coeur de son discours", "extrêmement conservateur, avec le mauvais aspect du conservatisme" car "on en revient au discours de la campagne électorale sur l'identité nationale". Quel est le "lien entre les événements de Grenoble" où ont été commises des violences urbaines et sur les mesures annoncées dans ce "discours sur l'immigration et la nationalité"? "C'est pour moi une fuite en avant", a-t-il noté. Le "vrai discours" que Nicolas Sarkozy aurait dû tenir aurait dû porter sur "les moyens" de la police, a ajouté le député. "Le but est bien de faire reculer l'insécurité, je ne vois pas en quoi le fait que l'on touche au code de la nationalité" ou "au système de protection sociale (...) règle le problème de la délinquance".(AP)

Source: Yahoo Actualités


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