France
25/04/2008 10:52

Sarkozy défend ses réformes mais admet certaines erreurs

Par Emmanuel Jarry pour Yahoo


"Bien sûr que j'en ai fait (...) Mais j'ai essayé de tirer les conséquences de tout cela et je pense qu'aujourd'hui les choses sont en ordre", a-t-il dit lors d'un entretien en direct de l'Élysée, diffusé par TF1 et France 2.


Le président Nicolas Sarkozy a reconnu jeudi soir porter une part de responsabilité dans la morosité des Français et l'effondrement de sa popularité mais il a assuré avoir tiré les leçons de ses "erreurs".

Un message à destination des Français mais aussi de sa majorité, en proie au doute et dont l'échec aux élections municipales de mars et les faux pas à répétition du gouvernement ces dernières semaines n'ont fait qu'amplifier le malaise.

Pendant 100 minutes, il a évoqué tous les dossiers de l'actualité - pouvoir d'achat, grogne des enseignants, sans-papiers et immigration, flambée des matières premières, crise du Tibet, relations avec la Chine, Afghanistan, etc.

Il a défendu les "55 réformes" qu'il a dit avoir lancées depuis son élection il y a un an, dont la défiscalisation des heures supplémentaires votée durant l'été, et assuré qu'elles formaient un ensemble cohérent.

"Qu'il y ait de la déception, qu'il y ait des attentes, qu'il y ait des problèmes, qu'il y ait des difficultés, non seulement je le sais et je l'entends mais je m'y étais préparé", a dit dès le début de l'émission le président de la République.

Il a cependant minimisé la perte par la majorité de plusieurs dizaines de grandes villes, lors des municipales, qui ont constitué un coup de semonce électoral.

"Les municipales n'ont pas été bonnes pour la majorité et donc pas bonnes pour moi. Mais en même temps, si vous regardez la totalité des pays européens, il n'y a pas une seule équipe en place qui a gagné les municipales", a-t-il dit.

ASSUMER AVEC "COURAGE"

"C'est normal que l'équipe au pouvoir porte l'impopularité de décisions qu'elle a à prendre", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a demandé à être jugé dans quatre ans, à la fin de son mandat.

"Je vois très bien les mécontentements mais je sais où je vais, je suis persuadé qu'il n'y a pas d'autre stratégie et je sais que mon rendez-vous, c'est la fin de mon quinquennat."

Il a réaffirmé sa volonté d'engager les changements nécessaires pour que la France "puisse compter dans les grandes puissances du monde, pour qu'il y ait le plein emploi, pour qu'il y ait davantage de croissance et pour que les Français soient de nouveau fiers de leur pays."

"Je suis là pour assumer avec un minimum de courage ce qui aurait dû être fait avant et qui n'a pas été fait", a-t-il ajouté. "La déception serait beaucoup plus grande si je n'étais pas à la hauteur de mes responsabilités, si je fuyais."

Malgré l'envolée des prix du pétrole et des matières premières, la crise des crédits immobiliers américains et un euro "à des niveaux invraisemblables", il a maintenu l'objectif d'un retour à l'équilibre des finances publiques en 2012.

Il a également assuré que le revenu de solidarité active (RSA), destiné à aider les chômeurs de longue durée à retrouver un emploi, serait généralisé l'an prochain.

Il a retrouvé les accents de sa campagne pour défendre sa conception d'une "immigration choisie", au moment où des centaines de sans-papiers dotés de contrats de travail en bonne et due forme en France réclament leur régularisation.

Et face à la grogne des enseignants, il a maintenu une position de fermeté sur la réduction des effectifs dans l'éducation nationale et le reste de la fonction publique.

ÉLYSÉE, VIE PRIVÉE "EN ORDRE"

Nicolas Sarkozy a démenti les rumeurs de tensions avec son Premier ministre, François Fillon - "On travaille main dans la main (...) C'est un bon Premier ministre."

Il a mis la multiplication des faux pas et dérapages verbaux au sein du gouvernement sur le compte de la jeunesse de nombre de ses ministres - "Sans doute est-ce inévitable", a-t-il dit. Mais il a laissé entendre qu'il ne serait plus aussi tolérant à l'avenir pour les fauteurs de "couacs".

"J'ai pensé que je devais être tolérant et considérer que chacun pouvait exprimer une opinion quand ça restait dans certaines limites", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Je pense que j'ai sans doute fait une erreur, de ce point de vue, et que par conséquent ça ne se reproduira pas."

Il a assuré que les choses étaient également "en ordre" à l'Élysée après une reprise en main de son équipe dont il a admis que des membres s'étaient "certainement" laissé aller à trop parler dans les médias.

Nicolas Sarkozy, qui a divorcé d'avec sa seconde femme, Cécilia, en octobre, et s'est remarié début février avec l'ancien top-model Carla Bruni, a refusé de parler de sa vie privée, qu'il a été accusé de trop médiatiser.

"Sans doute ai-je une part de responsabilité. Et bien, raison de plus pour considérer qu'il n'y a pas à en parler (...) Quant à ma vie privée, tout est rentré en ordre", a-t-il dit.

Il a enfin réaffirmé que l'idée de son éventuelle réélection en 2012 était "très éloignée" de ses préoccupations actuelles.

"J'ai tellement de travail à faire, il y a tellement d'impatience, il y a tellement d'attentes, il y a tellement de souffrance aussi (...) Alors, vous pensez, s'imaginer en prendre pour cinq ans après, ce n'est vraiment pas mon sujet."

Source: news.yahoo.com


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