France
27/08/2008 18:08

Sarkozy affiche sa fermeté face à la Russie

PARIS -Sarkozy hausse le ton face à Moscou. Rejetant la perspective d'une nouvelle guerre froide, il a a fait assaut de fermeté en condamnant la reconnaissance "unilatérale" et "tout simplement inacceptable" des deux provinces séparatistes géorgiennes.



Président en exercice du Conseil de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy avait déjà condamné "fermement" la reconnaissance par la Russie de l'indépendance des provinces séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Devant le traditionnel rassemblement annuel des ambassadeurs français à l'Elysée, il a jugé la décision "tout simplement inacceptable", accusant Moscou de chercher "un changement unilatéral des frontières de la Géorgie".

Il a réclamé une application "en totalité" de l'accord de cessez-le-feu qu'il avait lui-même négocié et qui prévoit notamment le retrait des forces armées à leurs positions d'avant le début des combats en Ossétie du Sud le 7 août. Les troupes "doivent faire mouvement sans délai", a-t-il martelé, affirmant qu'il comptait répéter cette exigence à son homologue russe Dimitri Medvedev lors d'une conversation téléphonique dans la soirée.

Pour le président français, "il n'y aura de solution que fondée sur le droit", dans le "respect de la souveraineté, le respect de l'indépendance, de l'intégrité territoriale de la Géorgie dans ses frontières internationalement reconnues".

Les Européens devraient réaffirmer une "ligne commune" sur cette base lors du Conseil européen lundi, a-t-il dit, sans s'avancer sur les mesures qui pourraient être décidées à cette occasion. "Ce qui est en cause dans ce conflit est essentiel" et pourrait affecter "pour longtemps la relation de l'Union avec la Russie", a mis en garde le président. Pour autant, "personne ne souhaite revenir au temps de la guerre froide", a tempéré le président français, affirmant que l'OTAN n'était pas un "adversaire", "mais un partenaire de la Russie".

Plus largement, Nicolas Sarkozy a affiché son ambition d'entretenir la position de "puissance à vocation mondiale" de la France, dans un monde où "aucun pays n'est plus en mesure d'imposer seul sa vision des choses". En ayant une politique étrangère ambitieuse, "on protège la France", a-t-il analysé, répétant par exemple son soutien au maintien de la présence militaire française en Afghanistan.

Le président a défendu les inflexions de la diplomatie française depuis son accession au pouvoir, assurant par exemple que le rapprochement avec les Etats-Unis ou avec Israël a "accru (la) marge d'action et (la) capacité d'influence" de la France, notamment au Proche-Orient. Après avoir soutenu un assouplissement syrien, il ambitionne "dans un délai pas trop lointain", de contribuer à une reprise des discussions "indirectes" entre le Liban et Israël.

Sur la scène européenne, il s'est dit prêt à un nouveau voyage en Irlande pour débloquer les négociations après le rejet du traité de Lisbonne. L'Europe doit apporter des "garanties" aux Irlandais, mais "ils doivent aussi entendre l'appel de tous les Européens qui veulent des institutions pour l'Europe". Le président a aussi proposé à l'Union de relancer "la construction de l'Europe de la défense" "par une démarche concrète, pragmatique".

Enfin, Nicolas Sarkozy s'est de nouveau engagé en faveur de l'entrée de nouveaux membres au sein du G8 et du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de refléter l'influence des nouveaux acteurs, en particulier la Chine, l'Inde ou le Brésil. Revenant sur l'échec des négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce, il a proposé de les relancer par "une réunion des principaux chefs d'Etat concernés".


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



Lu 455 fois




Flashback :