France
07/01/2008 11:51

Roselyne Bachelot entame une concertation avec les praticiens hospitaliers


La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a assuré lundi avoir "des marges de manoeuvres financières pour une concertation nourrie" avec les personnels hospitaliers sur les heures supplémentaires et les comptes épargne temps (CET), les chiffrant à environ 700 millions d'euros.


"Nous ouvrons les concertations et j'ai des marges de manoeuvre financières pour une concertation nourrie" avec les personnels hospitaliers, a déclaré sur LCI la ministre, qui doit recevoir lundi et mardi des syndicats de médecins et de fonctionnaires de l'hôpital public.

Le président de 'association des médecins urgentistes de France (Amuf), Patrick Pelloux, avait pour sa part estimé dimanche que "tout était réuni pour un mouvement d'envergure" à l'hôpital, à la veille d'une "concertation" entre la ministre de la Santé et des syndicats de praticiens.

Dès lundi, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot doit recevoir deux intersyndicats de praticiens des hôpitaux, l'INPH et la CPH, qui affirment représenter 80% de l'ensemble des médecins hospitaliers et menacent de rejoindre la grève symbolique des urgentistes et anesthésistes pour la "reconnaissance de la pénibilité" de leur métier.

Mme Bachelot a assuré disposer de "348,5 millions d'euros dans le Fonds pour l'emploi hospitalier, en dépôt à la Caisse des dépôts, et de 324 millions qui ont été économisés par les hôpitaux publics: donc pas loin de 700 millions d'euros qui sont à disposition pour résoudre un certain nombre de questions". Elle a jugé "certaines revendications justifiées". Selon elle, la grève des urgentistes et anesthésistes est suivie par "moins de 10%" d'entre eux.

Les quatre syndicats déjà en grève (Amuf, Samu de France, SNphar, Smarnu) ont demandé dimanche dans un communiqué à être reçus, eux aussi, au ministère, faute de quoi ils "envisagent un renforcement de l'action". "On n'obtiendra rien sans une contestation et un rapport de forces", a déclaré M. Pelloux, après quinze jours de grève sans répercussion majeure sur les patients, car les grévistes, même nombreux, sont "assignés" à travailler.

Pour l'heure, la grève des gardes entamée le 24 décembre par les urgentistes (Amuf, Samu de France), rejoints ensuite par les anesthésistes-réanimateurs (SNphar, Smarnu), n'a pas de conséquences pour les patients car les médecins grévistes sont "assignés" à leur poste. Mais le malaise des personnels hospitaliers est fort et une extension du mouvement pourrait être plus perturbante. L'ensemble des fédérations des personnels de l'hôpital public doivent se réunir le 14 janvier, a-t-il rappelé. L'Amuf prévoit par ailleurs d'appeller ses membres à manifester le 24 janvier aux côtés des fonctionnaires.

La concertation, qui doit se poursuivre mardi avec des représentants des personnels non médecins (infirmières, aides-soignantes, etc..), portera sur les 23 millions d'heures supplémentaires impayées et les 3,5 millions de jours de congés accumulés dans des comptes épargne temps (CET) par l'ensemble des salariés de l'hôpital, faute d'effectifs suffisants.

L'Amuf réclame le paiement de ces heures, des négociations sur les CET - un "emprunt russe à la française" selon M. Pelloux - une revalorisation du travail de nuit, ainsi qu'une discussion sur le temps de travail.Selon M. Pelloux, "avec des conditions de travail de plus en plus difficiles, le mal-être du corps médical est profond et derrière, ce sont les patients qui le payent". "L'Etat a menti et doit payer ce qu'il nous doit. Le slogan travailler plus pour gagner plus trouve là à s'appliquer", a-t-il raillé. "Les infirmières, les cadres, les sages-femmes, les kinés à l'hôpital sont en grande souffrance et j'interpelle leurs fédérations pour qu'elles bougent", a lancé M. Pelloux.

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