Afrique et Moyen-Orient
30/03/2009 18:17

Retour au calme après un week-end de violences

Le calme est revenu lundi à Fadel, un quartier du centre de Bagdad d'où l'armée irakienne a commencé à se retirer après une violente opération menée ce week-end avec les forces américaines contre une milice locale.



"La situation est stable et nous avons commencé à retirer nos troupes du quartier", a déclaré le général Qassem Atta, porte-parole du commandement militaire de Bagdad.

"La zone est maintenant sous le contrôle de l'armée. Nous ne donnerons plus de pouvoirs aux Sahwa à Fadel. Le contrôle est assuré par l'armée irakienne, et les Sahwa feront partie des services de sécurité", a ajouté le général Atta.

Les Sahwa sont les milices d'anciens insurgés sunnites qui ont retourné leurs armes contre Al-Qaïda et ont largement participé à la baisse des violences en Irak.

Les rues de Fadel étaient calmes lundi matin, mais les magasins n'ont pas rouvert et l'accès était toujours interdit aux voitures.

Des transports blindés bloquaient toujours les accès du quartier et chaque habitant était contrôlé par les soldats irakiens.

"Les Sahwa reviendront demain, mais ils n'auront plus le droit de porter des armes. Celles-ci seront aux mains des forces irakiennes de sécurité", a déclaré le lieutenant Mohammed Jassem, un lieutenant en faction à l'entrée du quartier.

Durant le week-end, ce quartier, dans le centre historique de la capitale, avait renoué avec la guerre: tireurs embusqués, hélicoptères Apache dans les airs, rafales d'armes automatiques et blindés à chaque coin de rue.

Des soldats irakiens et américains ont mené une vaste opération militaire pour désarmer les Sahwa qui s'étaient révoltés après l'arrestation de leur chef, Adel Machhadani.

Ce dernier fait l'objet de 80 chefs d'inculpation: meurtre, extorsion de fonds, lien avec Al-Qaïda, avec le parti Baas, etc.

Selon le ministère de l'Intérieur, deux civils ont été tués dans les affrontements et 15 personnes blessées: quatre soldats, quatre civils et sept miliciens.

La capitale irakienne n'avait pas connu de telles violences depuis avril 2008.

Ces violences ont relancé les craintes d'affrontements entre le gouvernement, majoritairement chiite, et les Sahwa qui s'estiment lésés.

En 2006 et 2007, l'armée américaine avait placé les Sahwa au cœur de leur nouvelle stratégie de contre-insurrection.

Mais le 1er octobre, les 100.000 membres des Sahwa avaient commencé à passer sous le contrôle des autorités irakiennes. Ce processus doit se terminer le 1er avril.

Le gouvernement avait annoncé qu'il intégrerait 20% seulement des Sahwa dans les forces de sécurité, provoquant la colère des miliciens.

Les autorités ont promis que les 80% restants intégreraient la fonction publique ou bénéficieraient de formation.

A Baqouba, le leader des Sahwa de la province de Diyala, a condamné l'arrestation d'Adel Machhadani.

"Nous sommes des chefs, pas des citoyens normaux", a souligné Abou Taqwa al-Nedaoui.

"Si Machhadani est accusé de meurtres et d'enlèvements, ils doivent respecter des conditions, comme un arrangement, pour l'arrêter et ne pas attaquer sa maison comme ils l'ont fait", a-t-il ajouté.

"Je demande au gouvernement de ne pas oublier que sans les Sahwa, il n'y aurait pas de sécurité en Irak et que le gouvernement n'aurait pas été capable d'éradiquer Al-Qaïda", a dit M. Nedaoui.

Pour cheikh Ali Hatam Soulaiman, un des chefs des Sahwa d'Al-Anbar, où l'expérience de ces milices était née en 2006, "si le gouvernement avait des choses à reprocher à Machhadani, pourquoi a-t-il traité avec lui depuis le début et en a fait un chef de Sahwa?".



Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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