Pour commencer 2009, on prend les mêmes et on recommence, avec en prime un nouveau plan de relance économique - le troisième en trois mois - et la réforme de la procédure parlementaire, qui s'annonce d'ores et déjà comme une épique bataille. La réception des parlementaires à l'Elysée, mercredi 7 janvier, pour la cérémonie des vœux promet d'être "sportive".
Nicolas Sarkozy, qui entend maintenir un rythme soutenu aux réformes, va devoir tenir compte à la fois d'une majorité qui veut avoir son mot à dire et d'une opposition "requinquée". "On a marqué un certain nombre de points, il n'est pas question de baisser la garde", prévient Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, pour qui le travail d'explication sur le "paquet fiscal" a fini par "payer".
"On a réussi, sur ce sujet, à remporter la bataille de l'opinion", estime le député de Loire-Atlantique, convaincu que le terrain est désormais plus favorable pour faire entendre la voix de l'opposition. "Le contexte de crise renforce le besoin d'une opposition forte", analyse-t-il.
En cette rentrée parlementaire, la gauche retrouve donc un bol d'oxygène. "L'assurance du pouvoir exécutif a été mise à mal, il n'est plus aussi arrogant", certifie M. Ayrault, en évoquant les difficultés du président de la République à convaincre l'ensemble de sa majorité sur les textes les plus récents. Le maire de Nantes estime qu'il s'agit d'une évolution ancienne et profonde. "C'est sa conception même de la réforme qui est mise en question, juge M. Ayrault. Il croyait avoir battu la gauche sur le plan idéologique, je ne suis pas sûr que ce soit aussi évident aujourd'hui. Nous ne sommes pas forcément à contre-courant. On nous attendait. Enfin, on nous entend !"
Le "patron" des députés socialistes reconnaît cependant que le PS doit encore mener "un travail de longue haleine sur les perspectives". Mais il trouve, là aussi, matière à espérer. "On a derrière nous le congrès de Reims, on se sent libérés d'une certaine manière, on n'a plus cette angoisse du débat interne", avoue-t-il. C'est là une autre clé de cette rentrée. Après la période calamiteuse que vient de traverser le PS - au cours de laquelle ses groupes parlementaires se sont efforcés de préserver leur unité -, le calme enfin retrouvé n'est "que du bonheur". "On va travailler de manière étroite avec Martine Aubry", promet M. Ayrault.
Le président du groupe de l'Assemblée comme celui du Sénat, Jean-Pierre Bel, sont d'autant plus disposés à donner des gages à la nouvelle première secrétaire qu'ils ne sont pas dans ses petits papiers. Anciens piliers de la campagne présidentielle de Ségolène Royal, ils avaient soigneusement évité de prendre ouvertement parti dans la campagne interne. Mais la maire de Lille n'était le "premier choix" d'aucun des deux. Si leur autorité n'est, pour l'heure, pas contestée - la nouvelle direction du PS entendant d'abord se consacrer à la remise en ordre de marche du parti -, ils vont devoir se mettre au diapason d'une ligne qui se veut plus ancrée à gauche. L'opposition "frontale" fait un retour en force dans le vocabulaire des députés socialistes, alors que ces derniers préféraient auparavant parler d'opposition "constructive".
Les premiers textes en discussion à partir du 7 janvier - plan de relance à l'Assemblée et audiovisuel au Sénat - vont constituer un test important, tant en ce qui concerne la détermination de l'opposition que la solidité de la majorité. C'est au Palais du Luxembourg que va se jouer, dans un premier temps, l'étape décisive.
Les rapports de forces y sont en effet moins établis qu'à l'Assemblée, l'UMP n'y disposant que de 151 sièges sur 343. "C'est un exercice de coalition. Il n'y a pas de majorité ; il appartient au gouvernement et au premier ministre de la trouver. Au Sénat, on ne peut pas se contenter de dire : "Assez discuté, il est temps de voter"", prévient le président du groupe centriste, Michel Mercier.
A la tête d'un groupe composite, le sénateur du Rhône s'efforce de préserver un délicat équilibre, tout en essayant d'obtenir quelques concessions de la part du gouvernement, qui lui permettraient de justifier son ralliement final. "Il n'y a pas de majorité aujourd'hui pour voter le texte sur l'audiovisuel tel qu'il est", menace-t-il. "Nous allons traiter comme il faut sa seigneurie Mercier", sourit Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.
Source: Yahoo News
Nicolas Sarkozy, qui entend maintenir un rythme soutenu aux réformes, va devoir tenir compte à la fois d'une majorité qui veut avoir son mot à dire et d'une opposition "requinquée". "On a marqué un certain nombre de points, il n'est pas question de baisser la garde", prévient Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, pour qui le travail d'explication sur le "paquet fiscal" a fini par "payer".
"On a réussi, sur ce sujet, à remporter la bataille de l'opinion", estime le député de Loire-Atlantique, convaincu que le terrain est désormais plus favorable pour faire entendre la voix de l'opposition. "Le contexte de crise renforce le besoin d'une opposition forte", analyse-t-il.
En cette rentrée parlementaire, la gauche retrouve donc un bol d'oxygène. "L'assurance du pouvoir exécutif a été mise à mal, il n'est plus aussi arrogant", certifie M. Ayrault, en évoquant les difficultés du président de la République à convaincre l'ensemble de sa majorité sur les textes les plus récents. Le maire de Nantes estime qu'il s'agit d'une évolution ancienne et profonde. "C'est sa conception même de la réforme qui est mise en question, juge M. Ayrault. Il croyait avoir battu la gauche sur le plan idéologique, je ne suis pas sûr que ce soit aussi évident aujourd'hui. Nous ne sommes pas forcément à contre-courant. On nous attendait. Enfin, on nous entend !"
Le "patron" des députés socialistes reconnaît cependant que le PS doit encore mener "un travail de longue haleine sur les perspectives". Mais il trouve, là aussi, matière à espérer. "On a derrière nous le congrès de Reims, on se sent libérés d'une certaine manière, on n'a plus cette angoisse du débat interne", avoue-t-il. C'est là une autre clé de cette rentrée. Après la période calamiteuse que vient de traverser le PS - au cours de laquelle ses groupes parlementaires se sont efforcés de préserver leur unité -, le calme enfin retrouvé n'est "que du bonheur". "On va travailler de manière étroite avec Martine Aubry", promet M. Ayrault.
Le président du groupe de l'Assemblée comme celui du Sénat, Jean-Pierre Bel, sont d'autant plus disposés à donner des gages à la nouvelle première secrétaire qu'ils ne sont pas dans ses petits papiers. Anciens piliers de la campagne présidentielle de Ségolène Royal, ils avaient soigneusement évité de prendre ouvertement parti dans la campagne interne. Mais la maire de Lille n'était le "premier choix" d'aucun des deux. Si leur autorité n'est, pour l'heure, pas contestée - la nouvelle direction du PS entendant d'abord se consacrer à la remise en ordre de marche du parti -, ils vont devoir se mettre au diapason d'une ligne qui se veut plus ancrée à gauche. L'opposition "frontale" fait un retour en force dans le vocabulaire des députés socialistes, alors que ces derniers préféraient auparavant parler d'opposition "constructive".
Les premiers textes en discussion à partir du 7 janvier - plan de relance à l'Assemblée et audiovisuel au Sénat - vont constituer un test important, tant en ce qui concerne la détermination de l'opposition que la solidité de la majorité. C'est au Palais du Luxembourg que va se jouer, dans un premier temps, l'étape décisive.
Les rapports de forces y sont en effet moins établis qu'à l'Assemblée, l'UMP n'y disposant que de 151 sièges sur 343. "C'est un exercice de coalition. Il n'y a pas de majorité ; il appartient au gouvernement et au premier ministre de la trouver. Au Sénat, on ne peut pas se contenter de dire : "Assez discuté, il est temps de voter"", prévient le président du groupe centriste, Michel Mercier.
A la tête d'un groupe composite, le sénateur du Rhône s'efforce de préserver un délicat équilibre, tout en essayant d'obtenir quelques concessions de la part du gouvernement, qui lui permettraient de justifier son ralliement final. "Il n'y a pas de majorité aujourd'hui pour voter le texte sur l'audiovisuel tel qu'il est", menace-t-il. "Nous allons traiter comme il faut sa seigneurie Mercier", sourit Roger Karoutchi, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement.
Source: Yahoo News