"Je veux être calife à la place du calife", "Quand est-ce qu'on mange?", "Il est tombé dedans quand il était petit"...: ses formules magiques sont passées depuis dans le langage courant et l'on n'en finit pas de découvrir le "Balzac de la BD", auteur de plus de 150 scénarios, mais aussi d'innombrables chroniques et articles de journaux.
Car l'influence du père d'Astérix et du Petit Nicolas, petit homme, grand talent, ne se limite pas à la bande dessinée. René Goscinny est désormais considéré comme un formidable auteur comique, par-delà les frontières et les générations.
Astérix, c'est 320 millions d'albums vendus dans le monde et Lucky Luke 200 millions. Sans oublier les films et dessins animés tirés de ses scénarios, ou le Parc Astérix, deuxième parc de loisirs en France, qui accueille tous les ans près de 1,8 million de visiteurs.
René Goscinny, c'est aussi le parcours étonnant d'un enfant né en 1926 à Paris dans une famille d'origine juive polonaise, élevé à Buenos Aires, et devenu l'un des représentants de la culture française dans le monde.
D'abord dessinateur, il rentre en France en 1951 et invente le métier de scénariste de BD, considéré avant lui comme un simple acolyte du dessinateur. "Quand j'ai entendu dire: +Le métier de scénariste? C'est à la portée du premier imbécile venu+, j'ai compris que j'avais trouvé ma voie", disait-il.
Il reprend Lucky Luke avec Morris et crée le Petit Nicolas avec Sempé. Mais le coup de génie vient de sa rencontre avec Albert Uderzo. Ensemble, ils créent en deux heures Astérix et les principaux personnages de la série, dont la première aventure paraît en octobre 1959 dans le 1er numéro du journal Pilote.
Le premier album sort à 6.000 exemplaires en 1961. Le succès est fulgurant et 1,2 million d'exemplaires d'"Astérix et les Normands" s'écoulent en quelque jours six ans plus tard. La France des années 1960 renoue avec son passé gaulois. Et si certains accusent Astérix d'être nationaliste et chauvin, René Goscinny refuse toute récupération et se contente, dit-il, de "faire le guignol pour amuser les enfants".
A Pilote, dont il est le directeur, il s'entoure de nouveaux talents, Cabu, Reiser, Gotlib ou Jean Giraud, et sort la bande dessinée du ghetto des cours de récré. Derrière sa machine à écrire, il enchaîne les scénarios, nickels dès le premier jet, et sème les aphorismes, traduits depuis en 107 langues. Un "Dictionnaire Goscinny", publié en 2003, recense pas moins de 2.120 personnages nés de son imagination.
Avec le succès viennent les soucis et le poids des responsabilités. Il crée en 1974 avec Uderzo les studios Idéfix et embauche 50 personnes. Surtout, il entre à l'automne 1977 dans un violent conflit avec l'éditeur Georges Dargaud pour une question de droits sur les albums d'Astérix.
Surmenage, trop de cigarettes, problèmes personnels... Le 5 novembre, il a rendez-vous chez son cardiologue pour un banal test d'effort et s'effondre à 10H30, comme dans un mauvais scénario.
Une vingtaine de rues portent aujourd'hui son nom en France. Et, trente ans après sa mort, René Goscinny fait toujours rire les enfants.
Car l'influence du père d'Astérix et du Petit Nicolas, petit homme, grand talent, ne se limite pas à la bande dessinée. René Goscinny est désormais considéré comme un formidable auteur comique, par-delà les frontières et les générations.
Astérix, c'est 320 millions d'albums vendus dans le monde et Lucky Luke 200 millions. Sans oublier les films et dessins animés tirés de ses scénarios, ou le Parc Astérix, deuxième parc de loisirs en France, qui accueille tous les ans près de 1,8 million de visiteurs.
René Goscinny, c'est aussi le parcours étonnant d'un enfant né en 1926 à Paris dans une famille d'origine juive polonaise, élevé à Buenos Aires, et devenu l'un des représentants de la culture française dans le monde.
D'abord dessinateur, il rentre en France en 1951 et invente le métier de scénariste de BD, considéré avant lui comme un simple acolyte du dessinateur. "Quand j'ai entendu dire: +Le métier de scénariste? C'est à la portée du premier imbécile venu+, j'ai compris que j'avais trouvé ma voie", disait-il.
Il reprend Lucky Luke avec Morris et crée le Petit Nicolas avec Sempé. Mais le coup de génie vient de sa rencontre avec Albert Uderzo. Ensemble, ils créent en deux heures Astérix et les principaux personnages de la série, dont la première aventure paraît en octobre 1959 dans le 1er numéro du journal Pilote.
Le premier album sort à 6.000 exemplaires en 1961. Le succès est fulgurant et 1,2 million d'exemplaires d'"Astérix et les Normands" s'écoulent en quelque jours six ans plus tard. La France des années 1960 renoue avec son passé gaulois. Et si certains accusent Astérix d'être nationaliste et chauvin, René Goscinny refuse toute récupération et se contente, dit-il, de "faire le guignol pour amuser les enfants".
A Pilote, dont il est le directeur, il s'entoure de nouveaux talents, Cabu, Reiser, Gotlib ou Jean Giraud, et sort la bande dessinée du ghetto des cours de récré. Derrière sa machine à écrire, il enchaîne les scénarios, nickels dès le premier jet, et sème les aphorismes, traduits depuis en 107 langues. Un "Dictionnaire Goscinny", publié en 2003, recense pas moins de 2.120 personnages nés de son imagination.
Avec le succès viennent les soucis et le poids des responsabilités. Il crée en 1974 avec Uderzo les studios Idéfix et embauche 50 personnes. Surtout, il entre à l'automne 1977 dans un violent conflit avec l'éditeur Georges Dargaud pour une question de droits sur les albums d'Astérix.
Surmenage, trop de cigarettes, problèmes personnels... Le 5 novembre, il a rendez-vous chez son cardiologue pour un banal test d'effort et s'effondre à 10H30, comme dans un mauvais scénario.
Une vingtaine de rues portent aujourd'hui son nom en France. Et, trente ans après sa mort, René Goscinny fait toujours rire les enfants.