France
27/01/2023 13:35

Réforme des retraites, dernier clou dans le cercueil du monde médical


Impossible de ne pas en parler tant ce sujet d’actualité brûle toutes les lèvres et tient tout le pays en haleine…
 
Il faut évidemment parler de la réforme des retraites, dont le projet a été dévoilé le 10 de ce mois de Janvier 2023 et qui impactera toutes les couches de la société.
 
Et surtout, du décalage de deux ans du départ à la retraite, le portant à 64 ans dès 2030 !
 
Si pour l’ensemble des Français, cette annonce a eu l’effet d’un coup de massue - plus d’un million sont d’ailleurs descendus dans les rues pour manifester - il est un secteur qui se retrouverait particulièrement lésé si un tel projet venait à être mis en application…
 
Il faut parler du monde de la santé, qui est déjà au bord de l’écroulement.
Pour parvenir à la retraite, les infirmières auront besoin d’infirmières…
  
C’est un secret pour personne, le monde médical est en crise.
 
A tel point que l'ont se demande parfois comment il parvient encore à tenir debout.
 
Autant dire que pour le personnel soignant, usé après trois ans de pandémie, cette proposition de réforme sonne comme une véritable condamnation.
 
Car même s’il pourra toujours bénéficier de départs anticipés, il devra tout de même rester deux ans de plus en fonction, comme tout le monde.

Une infirmière se confiait au journal Révolution permanente à ce sujet :
 
“Moi, j’ai déjà dû arrêter de travailler à cause de maux de dos et je n’ai même pas 40 ans. Je ne sais pas comment je vais faire pour tenir jusqu’à la retraite.
 
Pour la prochaine manifestation, j’hésite entre ma tenue de soignante ou ma tenue de patiente, parce que dans ces conditions, à 64 ans, je serai en très mauvaise santé. Ce sera moi la patiente.”
 
Le travail d’infirmier-ère étant passé en catégorie A il y a quelques années, il est désormais placé au même niveau que celui de cadres qui ne quittent jamais leur bureau.
 
Et pourtant !
 
On ne parle pas du tout de la même charge de travail, tant physique qu’émotionnelle.
 
Vous vous imaginez, vous, portez des personnes qui font plusieurs fois votre poids alors que vous avez plus de soixante ans et des années de métier dans les jambes ?
 
Et encore, il ne s’agit là que des infirmiers et infirmières, mais de nombreux corps de métier à forte “pénibilité” risquent d’être touchés.

Et du côté des médecins ?
 
Du côté des médecins, la réforme risque d’avoir un peu moins de conséquences.
 
En effet, déjà maintenant, l’âge moyen du départ à la retraite tourne autour des 66 ans.
 
Cela est notamment dû à la durée très longue des études en médecine.
 
Regardez plutôt les chiffres du Quotidien du médecin, qui a dressé le profil type d’un médecin libéral retraité :
 
Même chez les praticiens hospitaliers (PH) et les professeurs des universités (PU-PH), les départs à la retraite se font généralement autour des 65,8 ans et 66,7 ans respectivement.
 
Autant dire que pour eux, la réforme ne risque pas d'aggraver leur situation actuelle.
 
En revanche, une autre mesure de la réforme risque de créer du remous chez les médecins du travail…
 
… et vu la pénurie chez ces derniers, cela concerne aussi les médecins traitants qui prendront le relais.
 
En effet, pour pallier à un âge de retraite plus avancé et mieux prendre en compte la pénibilité du travail, “le gouvernement promet de rendre obligatoire la visite médicale à partir de 61 ans”.
 
Autrement dit, ce serait au médecin du travail qu’incomberait la dure tâche de décider si telle ou telle personne est encore, ou non, apte au travail.
 
Une décision impossible à faire selon le docteur Jean-Michel Sterdyniak, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la santé au travail :
 
“Là, on se transforme en “usurologue”, c'est-à-dire qu'on nous demande de trier des gens.
 
Imaginez que vous avez en face de vous une personne qui, à 61 ans, est usée par le travail.
 
Comment vous pouvez donner un avis défavorable pour qu'elle reste en poste ?
 
Car ne pas donner un avis favorable veut dire que vous estimez tout à fait légitime qu'un homme de 61 ans, avec une carrière dure et peut-être usé, doive continuer.
 
On fait effectivement reposer sur nos épaules des décisions qui ont été prises à notre insu."
 
Et effectivement, on peut se le demander :
 
En usant ainsi des médecins du travail, le gouvernement ne serait-il pas en train de se débarrasser de cette responsabilité ?
 
Cette réforme est un lourd tribut à payer pour le monde de la santé, déjà épuisé.

Sources : Santé non censurée T.MASCO
[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/retraites-les-points-clefs-de-la-nouvelle-reforme-1888859
[2] https://www.actusoins.com/371170/reforme-des-retraites-nous-sommes-usees-par-notre-metier.html
[3] https://www.lefigaro.fr/social/la-reforme-des-retraites-inquiete-un-hopital-deja-a-bout-de-souffle-20230117
[4] https://www.lefigaro.fr/social/la-reforme-des-retraites-inquiete-un-hopital-deja-a-bout-de-souffle-20230117
[5] https://www.revolutionpermanente.fr/A-64-ans-c-est-moi-qui-aurai-besoin-d-une-infirmiere-Lucie-infirmiere
[6] https://www.actusoins.com/371170/reforme-des-retraites-nous-sommes-usees-par-notre-metier.html

[7] https://www.lequotidiendumedecin.fr/liberal/retraites/retraite-des-medecins-liberaux-tout-comprendre-en-une-infographie#:~:text=L'%C3%A2ge%20moyen%20de%20prise,66%2C34%20ans%20en%202022.

[8] https://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/reforme_des_retraites_les_medecins_plutot_bien_lotis__195682/document_actu_pro.phtml

[9] https://www.europe1.fr/societe/penibilite-retraite-anticipee-ce-diagnostic-que-pourrait-faire-les-medecins-du-travail-4162984
[10] https://www.europe1.fr/societe/penibilite-retraite-anticipee-ce-diagnostic-que-pourrait-faire-les-medecins-du-travail-4162984


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