LA RAISON DU PLUS FAIBLE
Il serait bien froid, ce oui. Impersonnel même, et surtout intéressé, cupide. Oh! Combien poltron!
Moi, j'espère pouvoir dire non pour des raisons qui ne le sont pas mais qui me confortent dans mes positions libertaires.
La première est que je n'ai pas les moyens d'acheter une cartouche d'encre pour imprimer les 400 pages du projet dont l'Etat semble retarder la diffusion.
La deuxième est que je détesterais céder au chantage: "si vous votez non, et patati, et patata, et plouf!"
Enfin, il y a que Monsieur Chirac, commandant en chef des armées françaises, me menace d'un pistolet que je n'ai pas avec lequel, en votant non, je me tirerais une balle dans le pied. J’en déduis que notre président se prépare à diligenter une vaste distribution d'armes à feu avec obligation, pour les éventuels nonistes, de se tirer dessus. La conséquence serait terrible car, voici qu'en votant non, nous n'aurions non plus un trou de balle mais deux. Le premier, dont la nature m'a doté, étant déjà largement garni de manches de pioche fort douloureux, la conséquence est tout à fait claire: je suis déjà canard, je deviendrais, de surcroît, boiteux, offrant ainsi à l'Etat un orifice supplémentaire susceptible d'être aussi copieusement investi que le premier.
Vraiment, Monsieur le Président, croyez-vous que j'en sois à quelques manches de pioche près? Allez-y donc, s'il vous plaît, et à moi l'honneur!
Mais ma véritable raison, la voici, mes frères: un canard, même boiteux, doit un jour cesser de tortiller les fesses, se lever, redresser la tête et crier non! Si ce n'est à la face du monde, au moins à celle de l'Europe.
Moi, j'espère pouvoir dire non pour des raisons qui ne le sont pas mais qui me confortent dans mes positions libertaires.
La première est que je n'ai pas les moyens d'acheter une cartouche d'encre pour imprimer les 400 pages du projet dont l'Etat semble retarder la diffusion.
La deuxième est que je détesterais céder au chantage: "si vous votez non, et patati, et patata, et plouf!"
Enfin, il y a que Monsieur Chirac, commandant en chef des armées françaises, me menace d'un pistolet que je n'ai pas avec lequel, en votant non, je me tirerais une balle dans le pied. J’en déduis que notre président se prépare à diligenter une vaste distribution d'armes à feu avec obligation, pour les éventuels nonistes, de se tirer dessus. La conséquence serait terrible car, voici qu'en votant non, nous n'aurions non plus un trou de balle mais deux. Le premier, dont la nature m'a doté, étant déjà largement garni de manches de pioche fort douloureux, la conséquence est tout à fait claire: je suis déjà canard, je deviendrais, de surcroît, boiteux, offrant ainsi à l'Etat un orifice supplémentaire susceptible d'être aussi copieusement investi que le premier.
Vraiment, Monsieur le Président, croyez-vous que j'en sois à quelques manches de pioche près? Allez-y donc, s'il vous plaît, et à moi l'honneur!
Mais ma véritable raison, la voici, mes frères: un canard, même boiteux, doit un jour cesser de tortiller les fesses, se lever, redresser la tête et crier non! Si ce n'est à la face du monde, au moins à celle de l'Europe.