France
15/11/2011 22:56

Quand le social fait drapeau bas

Il est quand même surprenant qu'en France, on ne soit digne de respect que quand on se situe socialement ailleurs qu'au bas de l'échelle. C'est comme si on croyait encore à la très américaine valeur du "self made man", comme s'il était encore possible de bâtir une activité professionnelle prospère à partir de rien. Vous ne trouvez pas cela curieux? Mesurant la respectabilité de la personne à l'aune de son portefeuille, qui doit lui permettre de consommer plus aujourd'hui qu'hier et moins que demain, on ouvre la porte à toutes les dérives: les clochards sont des assassins en puissance, les jeunes sont des vauriens et les fauchés n'ont qu'à se retirer les doigts du … pour fournir sept heures de travail, sinon… ils seront indignes. Entre nous, vous en connaissez beaucoup, vous, des fauchés qui veulent le rester? Des jeunes qui ne souhaitent pas fonder une petite famille heureuse? Le social, ces jours-ci, pour draguer l'extrême droite, fait drapeau bas. De là à nous faire penser que nous sommes responsables de la crise, il n'y a qu'un pas. Certains le franchissent allègrement qui vont jusqu'à chiffrer la fraude sociale à 40 milliards d'euros.


Revue de presse du 15 novembre 2011

Les bénéficiaires du RSA vont devoir travailler 7 heures par semaine
C'est la principale annonce du discours de Bordeaux: les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) vont devoir travailler à raison de sept heures hebdomadaires en contrepartie de l'aide qui leur est versée. «Pas pour punir, mais pour respecter et ramener la dignité», a justifié Nicolas Sarkozy, qui a voulu que le RSA ne s'apparente plus à une simple «aumône». «On ne peut pas être digne» quand on ne fait que «tendre la main». (20minutes.fr)

Comment le gouvernement attise le débat sur la fraude à la Sécu
Jeudi dernier … Cette fois, c'est une sortie du ministère du Travail: «Un texte réglementaire est en cours de préparation et devrait sortir d'ici la fin de l'année» pour infliger des amendes aux salariés ayant bénéficié d'un arrêt maladie injustifié. Aujourd'hui, en cas d'interruption prolongée, le salarié passe devant un médecin-conseil de la Sécu qui peut mettre fin à ses indemnités s'il estime cet arrêt abusif. Désormais, le salarié pourrait être passible d'une amende. (liberation.fr)

La lutte contre la fraude sociale : premiers bilans, nouvelles pistes
Nicolas Sarkozy devrait faire de la lutte contre la fraude sociale un thème-phare de la prochaine campagne présidentielle. Travail dissimulé, obtention frauduleuse d'aides sociales, faux arrêts maladie, médicaments acquis à l'aide de fausses ordonnances, etc. : la fraude sociale creuse un trou abyssal dans le budget de l'État. Le coût estimé des fraudes aux prestations sociales et prélèvements sociaux détectées en 2010 s'élèverait à au moins 20 milliards d'euros, et encore, pour la partie émergée de l'iceberg, le chiffre noir frisant plutôt les 40 milliards d'euros, selon certains experts. (LePoint.fr)

Arrêt maladie: le gouvernement instaure un jour de carence dans le public et en ajoute un dans le privé
La CFDT a réagi en réclamant "le retrait immédiat des mesures qui s'en prennent à la santé de nos concitoyens". "Encore une fois, au nom de la résorption de la dette et des déficits, le gouvernement entend faire payer aux salariés le prix de la crise d'un système qu'il soutient ardemment", a dénoncé pour sa part la CGT. "Accusés d'être trop malades, ils subiraient de nouveau une régression de leurs droits en matière de protection sociale". "Le gouvernement poursuit dans sa volonté de faire payer la crise aux salariés du privé comme du public, sous prétexte de chasse aux économies", dénonce de son côté la Fédération syndicale unitaire (FSU). (Associated Press)

Source: Yahoo News

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