Des rapports parlementaires, des livres chocs, des cris du cœur, et puis… rien. Ou pas grand-chose. « Le droit reste notre seul recours pour faire bouger les choses en prison », dénonce l’avocat lyonnais, Me Jacques Debray. Avec d’autres, il a décidé de saisir la justice des conditions de vie déplorables de certains détenus. À sa demande, le tribunal administratif de Lyon a accepté de nommer un géomètre expert chargé d’examiner les conditions de détention de trois de ses clients dans les prisons de Montluc, Saint-Paul et Saint-Joseph.
Les rapports viennent d’arriver sur son bureau. Voici donc « la cellule 104 », à la prison des femmes de Montluc : une superficie totale de 8,80 m2 pour trois, voire quatre personnes ; pas de porte pour les WC, mais un simple rideau ; par ailleurs « l’installation électrique est notoirement insuffisante » et ne permet pas d’utiliser une plaque chauffante ; le réfrigérateur et la télévision sont loués « à raison de 26 euros par mois » ; « toutes les fournitures sont payantes, y compris le papier hygiénique » ; la ventilation est « insuffisante » ; les fenêtres, mal isolées, laissent passer l’eau en cas de fortes pluies.
La « cellule H59 » de la prison Saint-Paul n’est guère plus reluisante : 9,2 m2 pour trois voire quatre détenus ; le lit du haut se trouve à 1,85 mètre du sol, sans échelle ; toute la zone des parloirs « est dans un très mauvais état d’entretien, globalement sale et très mal aérée » ; quant aux douches, « l’insuffisance de la ventilation » y est « évidente », « le sol carrelé est mouillé alors que la journée est belle et chaude à l’extérieur ».
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Les rapports viennent d’arriver sur son bureau. Voici donc « la cellule 104 », à la prison des femmes de Montluc : une superficie totale de 8,80 m2 pour trois, voire quatre personnes ; pas de porte pour les WC, mais un simple rideau ; par ailleurs « l’installation électrique est notoirement insuffisante » et ne permet pas d’utiliser une plaque chauffante ; le réfrigérateur et la télévision sont loués « à raison de 26 euros par mois » ; « toutes les fournitures sont payantes, y compris le papier hygiénique » ; la ventilation est « insuffisante » ; les fenêtres, mal isolées, laissent passer l’eau en cas de fortes pluies.
La « cellule H59 » de la prison Saint-Paul n’est guère plus reluisante : 9,2 m2 pour trois voire quatre détenus ; le lit du haut se trouve à 1,85 mètre du sol, sans échelle ; toute la zone des parloirs « est dans un très mauvais état d’entretien, globalement sale et très mal aérée » ; quant aux douches, « l’insuffisance de la ventilation » y est « évidente », « le sol carrelé est mouillé alors que la journée est belle et chaude à l’extérieur ».
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