Afrique et Moyen-Orient
01/09/2008 21:31

Présidentielle : Gbagbo dans la mêlée

Yamoussoukro - Huit ans après son accession au pouvoir, Laurent Gbagbo a été officiellement et sans surprise désigné samedi candidat de son parti politique, à l’élection présidentielle du 30 novembre en Côte d’Ivoire.



"Nous venons ce jour du 30 août 2008 de désigner Laurent Gbagbo comme notre candidat", a déclaré le président du Fpi, Pascal Affi N’guessan, à l’issue d’une convention extraordinaire du parti organisée à Yamoussoukro et consacrée exclusivement à cette question. "Nous avons besoin d’un meneur, d’un guide, d’un leader pour que notre rêve se réalise. C’est une mission que nous venons de lui confier", a poursuivi M. Affi N’guessan lors de son discours de clôture.

"Notre pari, c’est de tout faire pour que Laurent Gbagbo triomphe le 30 novembre 2008", a-t-il ajouté en appelant les militants du parti "à taire les luttes intestines". La désignation de l’ancien président et fondateur du Fpi a été une formalité dans la mesure où les plus importants cadres du parti appellent depuis des mois les Ivoiriens à voter pour lui et que personne ne s’était présenté contre lui. Laurent Gbagbo n’était pas présent, son entourage expliquant qu’il avait préféré "laisser les militants choisir librement". Elu une première fois en 2000, Laurent Gbagbo va tenter de remporter un scrutin qui a été sans cesse repoussé depuis la fin de son premier mandat en octobre 2005 en raison de la crise politico-militaire et de la partition du pays. En septembre 2002, une rébellion a essayé de le renverser avant de s’emparer de la moitié Nord de la Côte d’Ivoire. Les deux parties ont finalement signé un accord de paix le 4 mars 2007 pour réunifier le pays et organiser des élections.

Pour expliquer le choix du "camarade Laurent Gbagbo" comme candidat à la magistrature suprême, les représentants des différentes structures du Fpi ont souligné son rôle dans le règlement de cette crise qui a bouleversé le pays et aussi provoqué une dégradation pendant des années des relations avec la France, ancienne puissance coloniale. Ces cadres ont défendu "le génie politique" du chef de l’Etat qui a initié le dialogue direct inter-ivoirien ayant débouché sur l’accord de paix de Ouagadougou. D’autres ont souligné "sa stature" de chef d’Etat et sa "vision" pour la Nation, rappelant qu’il n’avait pas pu, en raison de la crise, mettre en œuvre la "refondation" qu’il promettait en 2000. Un autre a enflammé la salle en rappelant que le président Gbagbo s’est battu "contre les ennemis de la Côte d’Ivoire" et "les réseaux obscurs de la +Françafrique+". Le même orateur a critiqué sans les nommer ses adversaires les plus sérieux à la présidentielle : l’ancien chef de l’Etat Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, respectivement candidats officiels du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Rassemblement des Républicains (Rdr).

Ces deux poids lourds de la scène politique locale faisaient partie de la douzaine de candidatures qui avaient été rejetées avant la présidentielle de 2000. Laurent Gbagbo avait ensuite battu au premier tour, le 22 octobre 2000, le défunt général Robert Gueï, qui avait pris la tête d’une junte militaire après le renversement en décembre 1999 d’Henri Konan Bédié. Il devrait maintenant confirmer sa candidature lors d’une cérémonie d’investiture prévue au mois d’octobre, a indiqué à l’Afp M. Affi N’guessan. Son programme de gouvernement sera présenté à cette occasion, a-t-il précisé.


Source: Le Soleil

Awa Diakhate



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