Europe
29/11/2019 21:38

Prés de 19 pour cent des italien.ne.s voteraient pour le PC Italien

Un sondage "nostalgique" mené par l'institut BiDiMedia en novembre a demandé à des électeurs-électrices inscrites sur les listes électorales ce qu'ils-elles voteraient si les élections générales italiennes de 1983 devaient avoir lieu en novembre



Un sondage "nostalgique" mené par l'institut BiDiMedia en novembre a demandé à des électeurs-électrices inscrites sur les listes électorales ce qu'ils-elles voteraient si les élections générales italiennes de 1983 devaient avoir lieu en novembre 2019.https://t.co/vNtwEebPyy pic.twitter.com/UyAHfmD2RO

— Perspective communiste ☭🎗️ ☆彡 (@MAURYNicolas1) November 29, 2019

"Le scrutin de 1983 - expliquent les sondeurs - est le dernier cycle électoral dans lequel il n'existait encore aucun parti existant aujourd'hui. L’enquête veut savoir quelles seraient les intentions de vote si aujourd’hui il y avait encore les partis existant en 1983.

Cette enquête a produit des résultats intéressants :

1- L'extrême droite en tête, le PCI toujours aussi populaire

Le premier parti serait le Mouvement social italien (MSI), un parti politique fondé par un groupe de fascistes et d'anciens militants de la République de Salò. L'enquête lui donne 19,6% des intentions de votes (contre 6,8% en 1983). L'enquête révèle donc un déplacement massif de l'électorat vers des positions d'extrême droite et cette situation s'explique aussi par le fort niveau de soutien de la Lega de Matteo Salvini.

Le Parti Communiste Italien conserverait sa seconde position avec 18,9% des intentions de votes (contre 29,89% en 1983). On constate ainsi le fort attachement des italien.ne.s au vieux PCI aujourd'hui dissous et dispersé dans le Parti démocrate et de (trop) nombreux partis communistes. En 1983, Enrico Berlinguer, parvenait à porter au plus haut les couleurs du communisme italien et sa notoriété est encore solide aujourd'hui.

Ce sondage démontre l'absurdité de la liquidation du PCI incarnée par Achille Occhetto, Massimo D'Alema, les promoteurs de la "Svolta della Bolognina" qui conduira en 1991 à la fin du grand PCI et à l'éclatement du communisme en Italie. Ce sondage démontre donc que la liquidation du PCI était bien une volonté politique pour liquider toute résistance ouvrière à une époque où le néolibéralisme s'imposait comme "fin de l'Histoire".

2- La Démocratie chrétienne n'a plus le soutien des électeurs de 2019

Les Démocrates chrétiens, jadis cœur du système politique italien post seconde guerre mondiale, trouveraient le soutien de 17,4% des électeurs-électrices, soit un effondrement de 15,5 points, par rapport à 1983 (32,9%). Aujourd'hui la démocratie chrétienne a été absorbée au sein du Parti démocrate lorsqu'il y a eu la fusion des Démocrates de Gauche (DS - ex-PCI) et de la Marguerite (ex-DC).

3- les autres formations de 1983 conserveraient leurs niveaux si elles existaient encore en 2019

Le Parti socialiste italien (PSI), celui de Bettino Craxi, serait soutenu par 12,5% des sondé.e.s, un chiffre très similaire à celui de 1983 (11,4%). Les radicaux, en revanche, sont en forte croissance: ils représentent 7% de l'électorat contre 2,1% il y a 36 ans. Les partis de la gauche radicale, comme la démocratie prolétarienne grandissent également (5%).

Les libéraux du PLI obtiendraient 6% des voix (+3 points). Le parti républicain italien, en revanche, est en déclin, ne pouvant atteindre que 4,6% (-0,4).

L'enquête a été réalisée du 18 au 20 novembre auprès de 1598 électeurs-électrices italien.ne.s.

Nicolas Maury



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