Asie & Extrême Orient
03/04/2008 17:10

Pour Pékin le Xinjiang est le nouveau front d'instabilité


Le Congrès mondial ouïghour, exilé en Allemagne rapporte que La police chinoise a arrêté 70 membres de la minorité musulmane ouïghoure à Kashgar, dans la province du Xinjiang, par crainte de troubles lors du passage de la flamme olympique dans la ville en juin



L'administration du Xianjiang et la police de Kashgar, sur l'ancienne Route de la Soie, ont démenti ces arrestations, mais des habitants ont déclaré que la sécurité avait été renforcée avant les Jeux olympiques et les autorités locales ont fait état récemment de troubles dans cette province de l'Extrême-Ouest chinois où vivent huit millions de Ouïghours musulmans.

Les événements au Xinjiang, qui s'ajoutent aux troubles tibétains, alimentent les inquiétudes du pouvoir chinois à l'approche des Jeux de Pékin et remettent en question la "société harmonieuse" que revendiquent les autorités chinoises.

En visite au Yunnan, la province chinoise à la population la plus diverse, le Premier ministre Wen Jiabao a promis d'accroître l'aide aux minorités mais les a appelées à l'unité.

"Tous les groupes ethniques ne forment qu'une grande famille. Nous devons être unis et nous aider les uns les autres afin de prospérer et de progresser ensemble", a dit Wen, dont les propos sont cités jeudi par l'agence Chine nouvelle.

Les événements dans les régions tibétaines et au Xinjiang soulignent les défis auxquels se heurte le Parti communiste dans les régions éloignées qui abritent des minorités ethniques.

La question est sous les projecteurs à l'approche des Jeux olympiques de Pékin, dont les autorités veulent faire le symbole de la prospérité et de l'influence retrouvées de la Chine.

Dilxat Raxit, porte-parole du Congrès mondial ouïghour, a affirmé que les autorités chinoises se servaient des Jeux pour accentuer la répression de cette communauté musulmane.

"Un seul monde, un seul rêve ? Est-ce juste ? Les Ouïghours nourrissent un rêve différent.

Nous ne voulons pas des Jeux olympiques ici", a-t-il dit par allusion au slogan officiel de Pékin 2008.

"UNIFIER LA PENSÉE ET LA CONSCIENCE"

Selon Radio Free Asia, station financée par les Etats-Unis, la police chinoise a opéré une série de perquisitions à Yili, autre ville du Xinjiang, peut-être à la recherche d'armes.

L'information de RFA a été démentie par la police et des habitants de la région contactés par téléphone. Mais les autorités ont confirmé qu'une manifestation avait eu lieu en mars à Hetian, où l'administration locale a précisé que des indépendantistes avaient brandi des drapeaux séparatistes.

Selon Pékin, qui impute les violences tibétaines au dalaï-lama et à sa "clique" en exil en Inde, les émeutes du mois dernier ont fait 19 morts. Le gouvernement en exil du Tibet avance, lui, un bilan de 140 morts environ.

Le site officiel Tibet News (www.chinatibetnews.com) précise que plus de 800 personnes ont été arrêtées après les émeutes du 14 mars à Lhassa et que 280 se sont livrées à la police. La Campagne internationale pour le Tibet a dit avoir été informée d'arrestations en série et de monastères en état de siège.

Le plus haut responsable du Parti communiste au Tibet a dit que la région serait rouverte aux touristes chinois et étrangers dès que possible, probablement d'ici au 1er mai.

Selon Chine nouvelle, Pékin a ordonné aux responsables du Tibet et des provinces voisines à populations tibétaines de renforcer les organismes de base du Parti pour en faire des "forteresses" de la lutte contre le séparatisme.

Au Xinjiang, à l'image de ce qui se passe au Tibet, une partie des quelque huit millions de musulmans ouïghours vivent mal la présence démographique et économique croissante de membres de l'ethnie dominante des Han dans cette région limitrophe du Pakistan, de l'Afghanistan et du Kazakhstan dont le sous-sol est riche en hydrocarbures.

Les velléités séparatistes ouïghoures inquiètent de longue date les autorités chinoises, qui ont révélé en mars l'échec un projet d'attentat contre un avion des lignes intérieures.

Les autorités locales du Xinjiang semblent redouter une évolution à la tibétaine, à en croire le compte rendu d'une récente réunion consacrée au maintien de la stabilité diffusé sur un site internet de l'administration locale.

Les problèmes tibétains, a ainsi déclaré l'un des participants, "nous rappellent que nous devons renforcer l'éducation des masses de toutes les ethnies et de tous les groupes, unifier la pensée et la conscience de chacun et amener chacun à croire fermement que seule la conduite du Parti communiste peut ouvrir la voie à la Chine".

Source: yahoo news








Arame Diène



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