Art et Culture
24/08/2010 11:18

Pour Houellebecq, Jean-Pierre Pernaut est un poète épicurien

Le présentateur du JT le plus regardé en Europe, Jean Pierre Pernaut, a le droit à son éloge dans le nouveau roman de Michel Houellebecq, La Carte et le territoire à paraître en septembre. S'il est l'auteur des meilleures descriptions de la vie moderne et du lot de malheurs qu'elle charrie (frustration, violence entre eux des individus en constante compétition), Michel Houellebecq est un vrai nostalgique d'un certain état de nature pré-industriel.


Pour Houellebecq, Jean-Pierre Pernaut est un poète épicurien
Le présentateur du JT le plus regardé en Europe, Jean Pierre Pernaut, a le droit à son éloge dans le nouveau roman de Michel Houellebecq, La Carte et le territoire à paraître en septembre. S'il est l'auteur des meilleures descriptions de la vie moderne et du lot de malheurs qu'elle charrie (frustration, violence entre eux des individus en constante compétition), Michel Houellebecq est un vrai nostalgique d'un certain état de nature pré-industriel. Un état dans lequel le rythme des saisons et le goût du travail bien fait agissaient comme  les moteurs de la vie humaine. L'éloge, semi-provocateur et plutôt drôle, de Pernaut n'est donc pas si étonnant. Pernaut est un visionnaire Pour lui, Pernaut n'est pas le journaliste souvent dépeint comme banal réactionnaire mais un véritable visionnaire : " Partant de l'actualité immédiate - violente, rapide, frénétique, insensée - Jean Pierre Pernaut accomplissait chaque jour cette tâche messianique consistant à guider le téléspectateur, terrorisé et stressé, vers les régions idylliques d'une campagne préservée, où l'homme vivait en harmonie avec la nature, s'accordait au rythme des saisons". Pernaut libertaire et épicurien L'auteur extrait cette citation d'une fausse biographie de Wikipedia, dans laquelle le présentateur serait investi d'une certaine sagesse épicurienne. Houellebecq le compare même à certains réformateur sociaux du 19ème siècle comme William Morris. C'est assez drôle quand on sait que ledit Morris, créateur de la Social League, est connu pour son engagement communiste et libertaire (il était pour l'amour libre et contre les prisons). Cet architecte, peintre et penseur politique militait notamment pour l'abandon du système de production industrielle au nom du bonheur des ouvriers et de la nécessité de la beauté : chaque homme devait concevoir et exécuter. Pernaut est un poète « Voilà en bref notre position d'artiste, nous sommes les derniers représentants de l'artisanat auquel la production marchande a porté un coup fatal. », résuma William Morris à Edimbourg en 1889. Comme chez Pernaut, ce souhait relève donc déjà de la nostalgie. Utopique, la vision de l'artisanat comme horizon indépassable du bonheur humain engendre une prière poétique : « Plus qu'un journal télévisé, le 13 h de TF1 prenait ainsi l'allure d'une marche à l'étoile qui s'achevait en psaume. » Pernaut mitterrandien ? La mission ainsi décrite est plus que la manifestation d'une idéologie de droite. Elle exprime un basculement historique opéré à la fin des années 1980 : La fin des années fric et le retour à des vraies valeurs, comme le souci de l'écologie et le goût de l'authenticité. En créant le slogan "la force tranquille" pour François Mitterrand, le publicitaire Jacques Séguéla exploita ce changement. La campagne assura la réélection du président socialiste. « Il revoyait les affiches représentant la vieille momie pétainiste sur fond de clochers, de villages. Il avait 13 ans à l'époque et c'était la première fois de sa vie qu'il prêtait attention à un slogan politique (...) » , se souvient le personnage de Houellebecq. Le journalisme "pernautien" serait-il donc un mitterrandisme ? Après tout, Raphael Garrigos et Isabelle Roberts expliquaient à Fluctuat il y a quelques années que le JT de 13 heures était à la base un projet de gauche.(fluctuat)

En Autriche, Depardieu débine Binoche, et ça fait mal
Il faut lire la presse étrangère. On y découvre la parole débridée de nos stars du septième art. Ainsi, au fil d'un entretien publié le 16 août 2010 dans l'hebdomadaire Profil -genre de Nouvel Obs autrichien-, Depardieu dit ce qu'il pense. De sa psychanalyse, de ses enfants vivants ou mort, de son désintérêt grandissant pour la pellicule, aussi. Et lorsque la conversation dérive sur le réalisateur Leos Carax, c'est de Juliette Binoche qu'on papote. En tant qu'actrice, celle-là, Gérard ne l'a jamais aimée. « Eclairez donc ma lanterne », lance au journaliste notre « monstre sacré », venu au festival de Salzbourg endosser, dans une mise en scène lyrique d'Ivan le terrible, le rôle du liseur : « Quel secret est censée cacher cette actrice ? J'aimerais bien savoir pourquoi on l'estime depuis toutes ces années. Elle n'a rien ! Absolument rien. » « Les Amants du Pont-Neuf », un « morceau de merde » Son interlocuteur tentant de défendre la star oscarisée, l'acteur-vigneron-restaurateur s'explique : « Elle n'est rien ! En comparaison, Isabelle Adjani, elle est super, même si elle est complètement perdue. Ou bien Fanny Ardant : elle est grandiose, extrêmement impressionnante. Mais Binoche ? Qu'avait-elle déjà pour elle [lors de la sortie des Amants du Pont-Neuf] ? Pialat aussi, il méprisait la clique des Cahiers du Cinéma qui ne parlaient inébranlablement que de Leos Carax. Carax a eu besoin de six ans pour tourner son film avec Binoche, qui à la fin n'était pas même seulement un film, mais juste un morceau de merde. » On dirait du Benjamin Biolay crachant sur la chanson française. Désormais, donc, la France qui s'exporte balance, c'est l'époque qui veut ça.(rue89)

Source: Yahoo Actualités



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