Polémique sur le déclin de la culture française

« LA MORT de la culture française », titrait le magazine Time dans le dernier numéro de son édition européenne, soulignant que « le pays de Proust, Monet, Piaf et Truffaut avait perdu son statut de superpuissance culturelle » . Rien de moins. Un constat hâtif, plus nostalgique que réellement objectif sur l’état d’un pays qui « peine à regagner sa gloire », ajoutait-il. « Et voilà ! ça recommence » , rétorque l’académicien Maurice Druon qui rappelle que l’auteur de l’article « a l’esprit complètement faux et confond, comme la plupart de son public, culture et divertissement ». À New York, de nombreux acteurs de la vie culturelle s’inscrivent en faux contre les assertions de Time et soulignent au contraire la vitalité des échanges transatlantiques. De même est-il facile de constater que les ouvrages de nos philosophes Marcel Gauchet, René Girard et Jean-Luc Marion sont reconnus et traduits aux États-Unis. À cette pensée française qui traverse nos frontières, il faut ajouter les réussites de nos architectes qui, de Hollywood à Pékin, tirent leur épingle du jeu en imposant des projets ambitieux. Du côté du marché de l’art, malgré l’hégémonie anglosaxonne, des artistes comme Buren et Boltanski ont réussi à s’imposer au niveau international. Pour le cinéma, si la percée des films français est limitée par un certain protectionnisme, cela n’empêche pas le succès de La Môme, devenu La Vie en rose aux États-Unis, ou le recyclage formaté par Hollywood des Visiteurs ou des Diaboliques. Enfin, la France compte nombre d’artistes reconnus mondialement, dans le lyrique avec Natalie Dessay, le théâtre équestre de Bartabas ou l’électro avec Daft Punk.