Faits Divers - Société
04/12/2015 00:08

Plusieurs mosquées et lieux de prière fermés en France

« S'il y a un discours ou un prêche qui perturbe l'ordre public, qui appelle à la violence, il est du devoir de l'Etat d'empêcher ces imams. » C'est ce qu'indiquait sans détour Mahmoud Doua, imam de la Mosquée de Cenon près de Bordeaux, au lendemain des attentats du 13 novembre. Depuis, trois mosquées ont été fermées : à Gennevilliers, à Lyon et à Lagny-sur-Marne, cette dernière définitivement.
Ces fermetures font les choux gras du FN dont les délégations départementales ou municipales ouvrent une pétition à chaque fois qu'un projet de mosquée voit le jour. Dans le même temps, le ministre algérien des affaires religieuses annonçait avoir lancé une procédure d'appropriation de la Grande mosquée de Paris. Faut-il y voir un rapport avec les derniers événements, le signe d'une lutte d'influence au sein de l'établissement ou un coup d'éclat sans conséquence attendues? Revue de presse :



Lagny-sur-Marne : "Je ne comprends pas pourquoi la mosquée a été fermée", déclare son président dans un interview
« Le prêche du vendredi est tenu par un imam connu de la mairie, choisi par l'association, et ses prêches sont filmés. Si des propos suspects avaient été tenus, on l'aurait su. J'essaie de faire oublier la période de l'imam Mohamed Hammoumi [imam de la mosquée jusqu'en décembre 2014, accusé d'endoctriner des jeunes pour la Syrie, il vit désormais en Egypte, détaille Libération], mais je pense que son passage reste dans les esprits. Pourtant, notre association fait tout pour passer l'éponge sur cette période. »

Fermeture de la mosquée de Lagny : le maire avait alerté les autorités
A l'origine, il y avait un lieu de culte géré par une association musulmane. Mais, il y a cinq ans, un petit groupe s'empare des lieux après une bagarre. L'ancien maire de la ville, Patrice Pagny, avait à l'époque essayé d'alerter sur cette dérive après s'être heurté plusieurs fois à des prédicateurs islamistes radicaux. "C'était manifeste. Entre la tenue vestimentaire et le refus de serrer la main à ma première adjointe, c'était compliqué. Ils avaient une attitude qui nous inquiétait. J'avais même été voir Dalil Boubakeur (recteur de la Grande mosquée de Paris et ancien président du Conseil français du culte musulman)  qui nous avait confirmé que ces éléments-là pouvaient être qualifiés de salafistes, d'extrémistes", raconte l'ancien édile. (europe1.fr)

Trois mosquées et quatre salles de prière fermées avec l’état d’urgence
"On n'autorise aucun discours qui met en cause le projet d'amour de l'islam", a-t-il assuré. "D'anciens amis de Mohamed Hammoumi étaient toujours là", a toutefois confié le maire UDI Jean-Paul Michel, tout en affirmant que la nouvelle mosquée, gérée par "une association paisible", avait "des relations sereines avec le voisinage et la ville". Bernard Cazeneuve a rappelé que 65 imams ou prédicateurs avaient été expulsés depuis mai 2012, dont 34 pour la seule année en cours. Contre 19 sous le quinquennat Sarkozy, a-t-il précisé. Les fermetures de mosquées sont diversement reçues dans les rangs musulmans. Certains responsables soulignent que, avec 2.500 lieux de culte, l'islam manque déjà de salles de prière en France, et préfèrent que les imams et prédicateurs radicaux soient ciblés, plutôt que les lieux eux-mêmes. (metronews.fr)

Henri Vario-Nouioua



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