France
20/05/2008 10:48

Place aux plaidoiries des avocats des parties civiles au procès Fourniret


Michel Fourniret et Monique Olivier ont formé un duo à la "complémentarité criminelle", ont estimé lundi des experts, en soulignant le caractère "exceptionnel" de la dynamique meurtrière du couple.


Les avocats des parties civiles au procès de Michel Fourniret, accusé de sept meurtres et autant de viols ou tentatives entre 1987 et 2001, et de son épouse Monique Olivier, jugée pour complicité, entament ce mardi leurs plaidoiries devant la cour d'assises des Ardennes.

Au dernier jour de l'examen de la personnalité des deux accusés, les experts se sont attardés sur les ressorts qui ont liés pendant dix-sept ans Michel Fourniret, jugé pour sept meurtres aggravés entre 1987 et 2001, et son épouse, qui doit répondre d'un meurtre et de complicité dans au moins quatre autres. "Il y a une complicité criminelle entre Michel Fourniret et Monique Olivier. Elle lui a délivré son permis de tuer, malgré le fait qu'il ait eu des prédispositions", a expliqué le Dr Jean-Luc Ployé, psychologue, qui a examiné les accusés en 2005 et 2006.

Selon lui c'est "grâce à Monique Olivier que Michel Fourniret a pu aller au bout de ses fantasmes", évoquant une "organisation redoutable" du couple dans laquelle l'épouse "incitait le tueur en série présumé à réitérer ses actes".

L'expert a ainsi emboîté le pas au psychanalyste Philippe Herbelot, qui a aussi relevé son rôle actif dans le parcours criminel de son mari."Il y a une emprise réciproque. On a deux fantasmes distincts qui s'emboîtent", a affirmé l'expert, contredisant l'argument de "soumission" que n'a cessé de répété l'accusée depuis le début du procès le 27 mars.

Les deux experts ont d'ailleurs souligné que cette "complémentarité" se poursuivait pendant le procès. "Monique Olivier a encore des choses à dire", a estimé M. Ployé, tandis que son confrère a estimé que le couple restait lié par "un pacte éternel".

De son côté, le Dr Michel Dubec a décrit Monique Olivier comme une personnalité "à deux versants": "Lors de nos entretiens, il y a des éclairs de perspicacité (...) qui dénotent complètement avec son aspect mou". Selon le psychiatre, Monique Olivier "n'était à l'initiative d'aucun crime, mais aucun crime ne la dérangeait", le poussant à émettre l'hypothèse d'une "perversité par délégation" de la complice présumée.

"On n'obéit jamais aussi bien à un ordre d'autant plus facilement qu'on en a envie", a-t-il ajouté en soulignant le caractère "exceptionnel" de la dynamique meurtrière du couple.

Peu avant, le Dr Daniel Zagury a tenté de brosser le portrait de Michel Fourniret, un homme pour lequel n'existent "que les dominants et les dominés". "Dans le monde de Michel Fourniret, il n'y a pas de demi-mesure. La différence entre les êtres, c'est la force", a estimé le psychiatre. Contrairement à d'autres experts qui avaient balayé l'argument de la quête de la virginité, M. Zagury a pointé l'importance de cette obsession de "pureté" dans la mécanique meurtrière de Fourniret.

"Les victimes ont été choisies parce qu'elles possédaient une tenue, une attitude, qui répondaient à ce principe d'exaltation de la virginité", a expliqué le spécialiste. "Il tue ce qu'il a idôlatré" a-t-il ajouté, en soulignant "l'impossibilité de la réalisation de son fantasme" et ainsi la succession des crimes. Il "commet les crimes, mais aussi il les légitime. Il étale sa certitude que ces crimes ne sont que la conséquence, certes regrettable, de sa quête de pureté", a-t-il affirmé.

Selon lui, c'est cette légitimation de ses actes par Michel Fourniret lui-même, qui en fait "le tueur en série français le plus abouti".

Source: news.yahoo.com


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