Humeurs - Rumeurs
21/01/2023 15:17

Petite leçon de vie : l’importance de savoir s’excuser pour vivre mieux et en harmonie avec les autres.



l’importance de savoir s’excuser, c’est-à-dire d’exprimer ses regrets à quelqu’un pour l’avoir ennuyé, gêné ou offensé.
 
La difficulté à dire « pardon »
 
Souvent, notre fierté nous empêche de présenter nos excuses à quelqu’un.
 
On a peur que cela soit pris comme un aveu de faiblesse.
 
Je suis sûr que vous avez déjà vécu ça : on vous fait un reproche. Et au lieu de vous excuser, vous répliquez en faisant à votre tour un reproche à l’autre.
 
C’est un réflexe de défense que nous employons pour ne pas donner l’impression de perdre la face. Le problème, c’est qu’avec cette attitude, nous entretenons les tensions avec l’autre.
 
Il n’y a de réconciliation possible que si on reconnaît ses erreurs.
 
Il ne faut donc pas avoir honte de s’excuser.
 
On se rappellera par exemple la formule célèbre du dramaturge français Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée en 1735 dans sa pièce Le préjugé à la mode : « La honte est dans l'offense, et non pas dans l'excuse. »
 
Celui qui est capable de s’excuser montre qu’il sait reconnaître ses torts et qu’il a de la considération pour l’autre et ce qu’il ressent.
 
C’est une marque d’écoute et d’empathie essentielle pour entretenir de bonnes relations avec les autres.
 
Mais c’est aussi le signe d’une grande solidité intérieure : je peux admettre que je commets une erreur sans que cela n’ébranle l’estime que j’ai de moi.
 
Une étude étonnante sur le « pouvoir des excuses »
 
Pour démontrer l’intérêt de s’excuser, le professeur en psychologie Nicolas Guéguen a eu l’idée d’une expérience étonnante, relayée dans le magazine Cerveau & Psycho.
 
Des volontaires, répartis en deux groupes, devaient bousculer des passants dans la rue.
 
Les participants du premier groupe devaient les percuter violemment, puis présenter leurs excuses à la personne. Le second groupe devait heurter légèrement le passant, mais sans s’excuser cette fois-ci.
 
Ensuite, tous les expérimentateurs continuaient leur chemin en faisant mine de perdre derrière eux un document…
 
Les chercheurs ont alors eu une drôle de surprise.
 
Parmi les passants qui n’avaient pas reçu d’excuses, seulement 58% prévenaient la personne qu’elle avait perdu un document… contre 90% des passants heurtés de plein fouet, mais qui avaient reçu des excuses.
 
Même si ceux-ci ont été davantage bousculés, ils étaient plus disposés à aider le « gêneur » qui s’était excusé…
 
Autrement dit, le simple fait de dire « pardon » réduit fortement le sentiment de rancune chez l’autre.
 
Bon pour soi-même aussi
 
S’excuser ne permet pas seulement de désamorcer des situations conflictuelles, cela a aussi des bienfaits pour soi-même.
 
Une équipe de l’université de Queensland, en Australie, a demandé à des participants de se remémorer des situations de leur vie personnelle où ils avaient fait du mal à quelqu’un avant de s’excuser.
 
D’autres volontaires devaient, quant à eux, se souvenir d’une situation semblable où ils avaient refusé de s’excuser.
 
Lorsqu’on les interrogea sur leur ressenti durant cet exercice, les premiers manifestèrent un plus fort sentiment d’estime de soi que les seconds.
 
Faute excusée à moitié pardonnée ?
 
L’exemple de Bill Clinton
 
S’il suffisait de s’excuser pour tout régler, cela se saurait ! Et pourtant…
 
Le pouvoir des excuses est plus puissant qu’on l’imagine.
 
Prenons l’exemple de Bill Clinton.
 
Le 17 août 1998, empêtré dans l’affaire Lewinsky, le président demande pardon au peuple américain dans une allocution télévisée :
 
« J'ai menti à tout le monde, y compris à ma femme. Je le regrette profondément. »
 
Avant cela, il avait menti sous serment, et nié pendant plusieurs mois avoir eu une relation sexuelle avec sa stagiaire.
 
Cela peut sembler impardonnable…
 
Mais alors que le président est visé par une procédure de destitution, une enquête de la chaîne de télévision NBC montre que 67 % des téléspectateurs estiment qu’il ne mériterait pas d’être destitué.
 
Ses regrets ont très certainement joué en sa faveur auprès du grand public.
 
Aujourd’hui, même des multinationales comme Apple ont bien compris l’importance des excuses, puisque l’entreprise a récemment doté son assistant vocal Siri de formules telles que « Toutes mes excuses, je rencontre des problèmes de connexion ».
 
Un rôle social même chez les petits enfants et les animaux
 
À partir des années 1990, les scientifiques ont mené diverses études sur le pardon et son rôle social.
 
Ils ont ainsi démontré que le pardon s’apprenait très tôt dans le développement de l’enfance et que des enfants de 2 ou 3 ans étaient déjà capables de s’excuser lorsqu’ils pensaient avoir endommagé un objet précieux.
 
D’autres chercheurs ont découvert que la capacité à demander pardon et à pardonner existait chez la plupart des animaux sociaux.
 
Ainsi, les biologistes ont observé des comportements amicaux (baisers étreintes…) lors de situations conflictuelles chez les chimpanzés, les gorilles et les bonobos… mais aussi chez d’autres animaux comme les chèvres et les hyènes.
 
Le pardon permettrait de désamorcer les conflits : il jouerait un rôle social essentiel pour garantir des relations d’entraide entre individus d’une même société, même après des épisodes conflictuels.
 
L’art de bien s’excuser (sans en faire trop) en 7 leçons
 
Bien sûr, il ne suffit pas de s’excuser à tout-va pour que tout rentre dans l’ordre. Ce serait trop facile.
 
Savoir s’excuser correctement demande quelques règles importantes :
 
Ne vous excusez pas pour un oui ou pour un non : vos excuses, pour qu’elles aient de la valeur, doivent être utilisées à bon escient. S’excuser tout le temps, même quand on n’est pas responsable, peut être une tentative de fuir le conflit ou une peur de s’affirmer vis-à-vis des autres. Cela peut aussi être une solution de facilité : mais à quoi bon vous excusez pour une offense si vous recommencez à offenser la personne ensuite ?
 
Soyez sincère : cela ne doit pas être des paroles en l’air, regardez votre interlocuteur dans les yeux et excusez-vous sincèrement, en exprimant de vrais regrets.
 
Reconnaissez clairement votre responsabilité : ne vous trouvez pas d’excuses ou de justifications. Évitez aussi les demi-excuses de type « désolé, mais… »
 
Expliquez ce qui vous a conduit à blesser l’autre : attention, il ne s’agit pas de tenter de vous justifier, mais bien de comprendre ce qu’il s’est passé et éviter tout malentendu.
 
Dites ce que vous ressentez : parlez de vos sentiments (le « je » est important), par exemple : « je me sens gêné, coupable, honteux… ». Cela montre que vous êtes affecté par l’offense que vous avez causée.
Soyez simple et concis : bien sûr cela dépend de la gravité de votre erreur, mais pas besoin d’en faire toute une tartine. Dites ce que vous avez à dire, sans tourner autour du pot, et c’est tout.
 
Proposez une réparation : demandez ce que vous pouvez faire pour réparer votre erreur. Comment pourriez-vous apaiser la situation ?
 
La réconciliation selon Ho’oponopono
 
Ho’oponopono est une très ancienne pratique spirituelle hawaïenne destinée au pardon et à la réconciliation entre tribus[9].
 
Il est difficile de savoir comment cette tradition était pratiquée à l’origine, car sa forme ancestrale a pratiquement disparu aujourd’hui.
 
Mais à partir des années 1970, la guérisseuse hawaïenne Morrnah Nalamaku Simeona adapte Ho’oponopono pour en faire une technique accessible à tous.
 
Dans sa version modernisée, Ho’oponopono est une technique de résolution de conflit basée sur 4 principes fondamentaux.
 
Comme l’explique le Dr Luc Bodin, spécialiste de cette méthode, il s’agit simplement de quatre mots que nous devrions répéter régulièrement, avec conscience, comme un mantra :
 
« Désolé » d’avoir attiré cette situation dans ma vie.
« Pardon ». Je demande pardon aux autres et surtout à moi-même d’avoir été l’instigateur de tout cela.
« Merci » à la vie qui, en m’apportant cette situation nuisible, m’a permis de prendre conscience de l’existence d’un programme erroné que j’avais en moi et dont je n’avais pas conscience.
« Je t’aime ». Destiné à la vie, aux autres et à soi-même. L’amour est la gomme magique qui va effacer ce programme.
 
En cas de conflit, n’hésitez pas à répéter ces phrases pour vous, dix fois, vingt fois s’il le faut…
 
Ces quatre mots ainsi répétés permettraient d’éliminer toute la noirceur que nous générons à l’intérieur de nous lors d’un conflit, mais aussi de dénouer les tensions chez les autres.
 
Car selon la croyance hawaïenne, nous sommes responsables de tout ce qui arrive. Et seul un travail sur nous-même permets d’apaiser le monde qui nous entoure.

Prenez soin de vous 

Sources : Révélations Santé & Bien-Être
[1] Isabelle Cantin, Les bienfaits d’une excuse sincère, CRHA/VigieRT, novembre 2011
[2] Nicolas Guéguen, De l’intérêt de demander pardon, Cerveau & Psycho N° 104, 24 octobre 2018.
[3] Idem.
[4] Nicolas Guéguen, De l’intérêt de demander pardon, Cerveau & Psycho N° 104, 24 octobre 2018.
[5] Idem.
[6] Arnaud Lefebvre, 17 faits scientifiques peu connus au sujet du pardon, Business AM, 11 mars 2015.
[7] Idem.
[8] Flavia Mazelin Salvi, 6 clés pour bien s’excuser, Psychologies, 26 avril 2021.
[9] Alexandra Pihen, Ho’oponopono, Passeport Santé, septembre 2019.
[10] Dr Luc Bodin, Comment ce psychologue a guéri des malades mentaux… sans même les voir, Révélations Santé & Bien-Être N°23, août 2018.
 




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