Régions
30/04/2009 19:54

Perpétuité requise pour le meurtrier de Sophie Gravaud

Ramiz Iseni, un Bosniaque de 48 ans, a été condamné ce jeudi à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir enlevé puis tué Sophie Gravaud en avril 2007 près de Nantes.



La cour d'assises de Loire-Atlantique a assorti cette condamnation d'une peine de sûreté de 18 ans.

Ramiz Iseni a également été reconnu coupable du viol en 2004 d'une adolescente de 17 ans, qu'il aurait tenté d'étrangler.

La mort de Sophie Gravaud avait suscité un vif émoi à Nantes, où une marche silencieuse avait réuni 4.000 personnes le lendemain de la découverte du corps.

Martine Rolland, la mère de Sophie Gravaud, a salué après le verdict "une peine juste et réfléchie".

Régis Lamarche, le petit ami de la victime, s'est dit soulagé. "Le procès était une étape difficile, mais nécessaire", a déclaré le jeune homme aux journalistes. "Désormais, on va essayer de revivre".

Dans la matinée, l'avocat général, Ivan Auriel, avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.

"Ramiz Iseni aime voir ces jeunes femmes nues, soumises à sa toute puissance", avait-il dit dans ses réquisitions.

"Requérir la prison à perpétuité n'est pas une mince affaire, car j'engage la vie de cet homme", avait souligné l'avocat général. "Cette réflexion m'a même empêché de dormir. Mais, en tant que représentant de la société, je me sens dans l'impossibilité de requérir autre chose".

Mercredi, un psychologue appelé à la barre avait déclaré que Ramiz Iseni était "difficilement réadaptable". "Le risque de récidive existe", avait-il estimé.

"Juger n'est pas venger", a plaidé pour sa part Jérôme Stephan, l'un des deux avocats de l'accusé, en s'adressant aux jurés.

"On vous demande d'éliminer socialement mon client, de le rendre le plus malheureux possible. Mais, avec la prison à perpétuité à 48 ans, on ne peut plus envisager l'avenir", a-t-il ajouté.

Le corps de Sophie Gravaud, âgée de 23 ans, avait été retrouvé à l'écart de la bretelle de sortie d'une voie rapide, six jours après sa disparition.

Dans la nuit du 7 au 8 avril 2007, Ramiz Iseni avait d'abord voulu voler le sac à main de la victime, pour regagner les 1.500 euros perdus la veille dans un casino.

Devant sa résistance, il l'avait contrainte à monter à bord de son véhicule, ligotée puis étranglée quelques heures plus tard, alors qu'il tentait de la violer et qu'elle se débattait.

Ramiz Iseni avait été interpellé le 11 avril chez des amis à Bourgoin-Jallieu (Isère), après s'être servi du téléphone portable et de la carte bancaire de sa victime. Selon ses hôtes, il s'apprêtait à partir le lendemain pour l'Italie.

Marié et père de quatre enfants, l'accusé a été décrit lors de son procès comme un "ours" asocial, "manipulateur" et "violent".

Il était arrivé en France en 1991 et avait obtenu le statut de réfugié politique huit ans plus tard.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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