France
22/04/2009 21:19

Ouverture du procès des deux meurtriers présumés

C'était en juin 2008. Les corps de Gabriel Ferez et de Laurent Bonomo, deux étudiants français de 23 ans, étaient découverts dans un studio de Sterling Gardens, dans le sud-est de Londres.



 Les meurtriers avaient fait preuve d'une véritable barbarie :  les victimes avaient été retrouvés ligotées, bâillonnées et poignardées plus de 240 fois au couteau dans le cou, le dos, le torse et la tête, avant que leur appartement ne soit incendié. Vraisemblablement un acte pour tenter d'effacer les preuves de ce drame. Sur les 200 coups reçus par Laurent Bonomo, près de la moitié l'ont été après son décès. Aujourd'hui, les familles de Gabriel et Laurent veulent comprendre les motivations d'un acte aussi odieux.

Le procès de deux Britanniques, principaux suspects du double crime, Nigel Edward Farmer, 34 ans, et Daniel "Dano" Sonnex, 23 ans, s'ouvre mercredi pour un mois devant un jury de douze personnes, au tribunal de l'Old Bailey, dans le centre de Londres. Ils ont plaidé non coupables en novembre à tous les chefs d'accusation - meurtre, séquestration, incendie volontaire et cambriolage -, ouvrant la voie à un procès très attendu par les proches de Gabriel Ferez et de Laurent Bonomo, mais également par une opinion publique britannique extrêmement choquée par les faits.

"Nous avons deux questions : pourquoi et comment ? Ce crime est particulièrement injuste : les deux victimes étaient pleines de vie. Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier", confie au point.fr Marie-Claire Sparrow, l'avocate londonienne de la mère de Gabriel Ferez, Françoise Villemot et des parents de Laurent Bonomo. Arrivés à Londres, ils ont prévu d'assister à la totalité de l'audience. Olivier Ferez, le père de Gabriel, devrait également être présent. "Ça va être dur", prévoyait en février Françoise Villemot sur France 3. "C'est un trou dans mes entrailles. C'est une horreur au quotidien. (...) La seule chose que je veux, c'est la vérité, la vraie vérité."

Le mobile reste pour l'heure un mystère, d'autant que la loi britannique interdit toute révélation dès qu'une inculpation est prononcée. La presse britannique penchait pour l'hypothèse d'un cambriolage ayant mal tourné, peut-être sous l'effet de drogues. Des objets, dont deux consoles de jeu portables et des cartes bancaires, ont disparu lors du drame. L'inspecteur en charge de l'enquête, Mick Duthie, avait évoqué un lien possible avec un vol dans le studio la semaine précédente, au cours duquel un ordinateur portable avait été dérobé.

Pour l'avocate des parents, cette théorie cache des zones d'ombre : "C'est tellement énorme. Tous ces coups de couteau... ça fait pas trop cambriolage", assure Marie-Claire Sparrow au point.fr. Elle s'attend à un procès difficile : "En Grande-Bretagne, la charge de la preuve est à 100 %." Pour compliquer le tout, "l'accusation et la défense choisissent l'une après l'autre les preuves qu'elles souhaitent présenter. Certaines peuvent donc être occultées", déplore-t-elle.

Les deux suspects risquent la prison à perpétuité. Leurs arrestations avaient rapidement suivi les faits. Nigel Farmer, chômeur sans domicile fixe, s'était livré à la police peu après les meurtres. Il avait été arrêté puis immédiatement hospitalisé pour des brûlures aux bras et aux mains, laissant penser qu'il se trouvait sur les lieux de l'affaire. Sonnex avait été qualifié de "dangereux" par Scotland Yard dans un appel "urgent" accompagné de sa photographie, pratique rarissime. Il avait été arrêté 30 minutes plus tard.

Les deux jeunes Français effectuaient un stage au prestigieux Imperial College de Londres, dans le cadre de leurs études à l'école d'ingénieurs Polytech' de Clermont-Ferrand. Le dernier meurtre d'un étudiant français en Grande-Bretagne remontait à août 2004, avec la mort d'Amélie Delagrange, tuée par un ancien videur de discothèque, Levi Bellfield. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité début 2008.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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