Régions
17/03/2009 18:49

Otan: le gouvernement engage sa responsabilité

François Fillon engage cet après-midi la responsabilité de son gouvernement à l'Assemblée nationale lors d'un vote sans risque, les opposants, au sein de l'UMP, à un retour complet dans l'Otan étant contraints de rentrer dans le rang.



Le débat offre toutefois à l'opposition une tribune pour dénoncer haut et fort "la rupture avec un vieux consensus gauche-droite" en matière de défense.

Quelques heures avant le vote, plusieurs ministres ont pris la parole pour défendre la décision, officialisée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy, d'un retour dans le commandement intégré de l'Otan 43 ans après que le général de Gaulle en eut claqué la porte.

"En aucun cas, l'indépendance de la France n'est remise en cause", a réaffirmé le ministre de la Défense et président du Nouveau Centre (NC), Hervé Morin. Ce retour aura, selon lui, "au moins deux avantages": "permettre d'avancer beaucoup plus vite sur la construction de la défense européenne" et "compter dans la définition des objectifs, des opérations, la stratégie" de l'Alliance atlantique.

Cela "ne remet en cause ni la voix de la France, ni la capacité de la France à porter un message particulier", a-t-il répondu à ceux qui "disent à tort que cela risque de porter atteinte à l'indépendance de la France".

Quant au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, il a assuré que la France garderait sa capacité d'initiative.

Des arguments démontés un par un par le PS qui, preuve d'une grande mobilisation, a réuni mardi matin à l'Assemblée deux anciens Premiers ministres, Lionel Jospin et Laurent Fabius autour de la première secrétaire Martine Aubry et du patron des députés Jean-Marc Ayrault.

"Rien ne justifie cela", a lancé Mme Aubry. "Cette décision va obérer, poser problème en limitant la possibilité d'extension de la défense européenne", a-t-elle dit.

Comme M. Jospin, M. Fabius, a dénoncé une atteinte "à un consensus ancien" entre la droite et la gauche sur la défense.

"Nous pouvons rester amis avec les Américains sans leur être subordonnés", a jugé M. Jospin, estimant encore plus nécessaire de "garder son autonomie" dans un monde multipolaire.

M. Fabius, qui sera le principal orateur du PS dans l'hémicyle, a condamné "les avantages illusoires" obtenus en contrepartie d'un retour et pointé du doigt "des risques bien réels". Il a craint que la France ait à l'avenir " "moins d'influence et moins d'indépendance".

A droite, le souverainiste, Nicolas Dupont-Aignan, et le villiériste Dominique Souchet expirmeront eux aussi leur opposition à un retour.

Parmi les 8 orateurs UMP, aucun opposant au retour dans l'Otan n'aura droit à la parole dans l'hémicycle. De sources concordantes, M. Sarkozy s'est pourtant "fortement énervé", mardi matin en réunion des responsables de la majorité, parce que la parole a été donnée au chiraquien François Baroin et à Lionnel Luca, qu'il juge anti-Otan.

"Nous sommes des dizaines à ne pas être d'accord, mais l'état des forces s'amenuise quand vient le moment du vote", a regretté l'un d'eux, François Goulard dans les couloirs.

Car le gouvernement ayant choisi d'engager sa responsabilité et non de poser directement la question du retour dans l'Otan, "nous ne pouvons voter contre", explique M. Goulard, qui ne prendra pas part au vote. Le très chiraquien Henri Cuq votera la confiance, ce qui "ne dissipe pas son interrogation, ni sa vigilance".


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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