En levée de rideau, seuls une poignée de députés ont assisté lundi soir, à l'initiative des Verts et en présence de José Bové, à la projection du documentaire de Marie-Monique Robin Le Monde selon Monsanto dans la salle de projection de l'Assemblée nationale. Il s'agit d'un long et minutieux réquisitoire contre les OGM, qui décrit les pratiques économiquement redoutables de la firme américaine Monsanto, numéro un mondial sur le marché. Elle produit notamment le fameux MON810, dont la culture et la commercialisation sont interdites en France, depuis janvier. Après la Hongrie et à l'instar de notre pays, la Roumanie vient d'ailleurs à son tour d'interdire la culture de ce maïs sur son territoire.
C'est dire si le débat relatif au projet de loi sur les conditions de culture des OGM, qui s'ouvre cet après-midi à l'Assemblée, risque d'être houleux. Pour montrer sa détermination, Greenpeace a déposé lundi 9 tonnes de maïs «sans OGM» devant le siège de l'UMP à Paris, demandant aux députés de «voter une loi garantissant une agriculture avec zéro pour cent d'OGM».
Piquet de vigilance
Un faux débat, selon Jean-Louis Borloo. Le ministre de l'Écologie souligne que «les 22 000 hectares de cultures OGM autorisées en 2007 sont passés à zéro cette année». «Il y a eu de vrais désaccords sur le moratoire décidé en janvier», ajoute-t-il, faisant ainsi allusion aux propos véhéments du président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Ce dernier s'était exprimé contre le déclenchement de la clause de sauvegarde auprès de Bruxelles.
«En revanche, ce projet de loi, qui aurait dû être présenté depuis 2001 en transcription d'une directive européenne, fait l'objet d'un large consensus», plaide le ministre. «L'instauration d'une vraie transparence, avec la déclaration des cultures à l'échelle de la parcelle, d'une vraie responsabilité, la création d'une Haute Autorité et le développement de la recherche : tous ces points clés du texte ne sont pas mis en cause», insiste Jean-Louis Borloo. «Sur ce texte, il ne peut y avoir que des amendements à la marge», ajoute-t-il (400 au total, dont 100 déposés par les Verts).
Un optimisme que ne partagent pas tous les députés, y compris dans les rangs de l'UMP. Si Bernard Accoyer a plaidé lundi en faveur d'un «débat équilibré», souhaitant que «l'amalgame et le terrorisme intellectuel ne l'emportent pas sur la rationalité et la connaissance», le député UMP de la Moselle, François Grosdidier, a invité l'Assemblée nationale «à refuser le projet du Sénat » revendiquant «la liberté de vote sur ce texte». Une déclaration qui lui a valu les applaudissements d'un José Bové ravi d'entendre des propos «pleins de bon sens».
Cette voix rejoint également celles de représentants du Parti socialiste et surtout des Verts. «Il n'y a aucune garantie en matière de réversibilité des cultures», assurait ainsi François Brottes pour le PS. Ces plantes «ne contribueront pas à résoudre le problème alimentaire mondial», renchérissait Yves Cochet pour les Verts, qui réclament un vote solennel sur ce texte.
Mais les plus virulents et déçus sont les ONG. De France Nature Environnement à Greenpeace, on déplore «l'abandon de l'esprit du Grenelle de l'environnement» . Ces associations rappellent avec constance que les Français restent largement opposés aux OGM. José Bové, qui parle d'un «texte scélérat», annonce l'organisation d'un «piquet de vigilance» à côté de l'Assemblée jusqu'à la fin des débats, prévus le 3 avril.
lefigaro.fr
C'est dire si le débat relatif au projet de loi sur les conditions de culture des OGM, qui s'ouvre cet après-midi à l'Assemblée, risque d'être houleux. Pour montrer sa détermination, Greenpeace a déposé lundi 9 tonnes de maïs «sans OGM» devant le siège de l'UMP à Paris, demandant aux députés de «voter une loi garantissant une agriculture avec zéro pour cent d'OGM».
Piquet de vigilance
Un faux débat, selon Jean-Louis Borloo. Le ministre de l'Écologie souligne que «les 22 000 hectares de cultures OGM autorisées en 2007 sont passés à zéro cette année». «Il y a eu de vrais désaccords sur le moratoire décidé en janvier», ajoute-t-il, faisant ainsi allusion aux propos véhéments du président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer. Ce dernier s'était exprimé contre le déclenchement de la clause de sauvegarde auprès de Bruxelles.
«En revanche, ce projet de loi, qui aurait dû être présenté depuis 2001 en transcription d'une directive européenne, fait l'objet d'un large consensus», plaide le ministre. «L'instauration d'une vraie transparence, avec la déclaration des cultures à l'échelle de la parcelle, d'une vraie responsabilité, la création d'une Haute Autorité et le développement de la recherche : tous ces points clés du texte ne sont pas mis en cause», insiste Jean-Louis Borloo. «Sur ce texte, il ne peut y avoir que des amendements à la marge», ajoute-t-il (400 au total, dont 100 déposés par les Verts).
Un optimisme que ne partagent pas tous les députés, y compris dans les rangs de l'UMP. Si Bernard Accoyer a plaidé lundi en faveur d'un «débat équilibré», souhaitant que «l'amalgame et le terrorisme intellectuel ne l'emportent pas sur la rationalité et la connaissance», le député UMP de la Moselle, François Grosdidier, a invité l'Assemblée nationale «à refuser le projet du Sénat » revendiquant «la liberté de vote sur ce texte». Une déclaration qui lui a valu les applaudissements d'un José Bové ravi d'entendre des propos «pleins de bon sens».
Cette voix rejoint également celles de représentants du Parti socialiste et surtout des Verts. «Il n'y a aucune garantie en matière de réversibilité des cultures», assurait ainsi François Brottes pour le PS. Ces plantes «ne contribueront pas à résoudre le problème alimentaire mondial», renchérissait Yves Cochet pour les Verts, qui réclament un vote solennel sur ce texte.
Mais les plus virulents et déçus sont les ONG. De France Nature Environnement à Greenpeace, on déplore «l'abandon de l'esprit du Grenelle de l'environnement» . Ces associations rappellent avec constance que les Français restent largement opposés aux OGM. José Bové, qui parle d'un «texte scélérat», annonce l'organisation d'un «piquet de vigilance» à côté de l'Assemblée jusqu'à la fin des débats, prévus le 3 avril.
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