France
26/11/2007 13:40

Notre amie la Chine ?

Libération

Areva a vendu deux réacteurs de troisième génération EPR et Airbus a signé un accord pour la commande de 160 appareils.



En Chine, Sarko et les industriels français récoltent 20 milliards d'euros

La France a signé des contrats pour environ 20 milliards d’euros avec la Chine, à l’occasion de la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy. «Nous sommes à environ 20 milliards d’euros de contrats», a dit le président français après une cérémonie de signature lundi au Grand Palais du Peuple, à Pékin.

Areva et Airbus se sont taillés la part du lion. Areva vendra à la Chine deux réacteurs de troisième génération EPR, qui seront construits à Taishan, dans le sud de la Chine, près de Macao, et fournira le combustible nécessaire à leur fonctionnement pendant 15 ans. Montant de ce contrat : huit milliards d’euros pour la part française.

Areva a en outre obtenu qu’il soit partiellement libellé en euros et non en dollars. «Sur les huit milliards d’euros, tout ce qui est en euros pour nous est payé en euro et tout ce qui en dollar est payé en dollars», a expliqué Anne Lauvergeon, PDG d’Areva. «Donc, nous n’avons pas de risque de change, ce qui est, je crois, une première en Chine.» Les deux gouvernements ont en outre autorisé Areva et China national nuclear corporation (CNNC) à ouvrir des discussions sur la construction d’une usine de traitement et de recyclage des combustibles usés en Chine. Ce projet représente potentiellement 15 milliards d’euros de contrats, dont la conclusion, selon l’Elysée, n’interviendra cependant pas avant deux ou trois ans.

En marge du contrat entre Areva et la China Guangdong Nuclear Power Compagny (CGNPC) sur la fourniture des deux EPR, EDF a signé avec la même CGNPC un accord sur la création d’une société commune qui exploitera la centrale de Taishan. Selon le PDG d’EDF, Pierre Gadonneix, l’électricien français prendra un tiers de cette société commune.

De son côté, Airbus a signé avec les autorités chinoises un «accord général» pour une commande ferme de 160 appareils - 110 A320 monocouloir et 50 gros porteurs A330. «Cela représente un montant, au prix catalogue, de l’ordre de 17 milliards de dollars», soit un peu plus de 11,3 milliards d’euros au cours actuel du dollar, a déclaré à Reuters Fabrice Brégier, directeur général délégué d’Airbus. Le porte-parole de l’Elysée, David Martinon, a parlé pour sa part d’un marché de 10 milliards d’euros.
Louis Gallois, le président d’EADS, maison mère d’Airbus, a estimé que l’accord général signé lundi se traduirait en commandes fermes par les compagnies aériennes chinoises «avant la fin de l’année». «Il n’y a pas d’A350 à ce stade mais on a signé un accord de coopération industrielle sur l’A350, qui doit nous permettre d’être en position privilégiée pour la suite», a pour sa part déclaré Fabrice Brégier. Cet accord cadre porte sur la participation de l’industrie chinoise au programme de l’A350 à hauteur de 5%. «Nous avons défini les bases d’un accord de coopération portant sur 5% de la fabrication fuselage et de ce qu’on appelle les aérostructures de l’A350, qu’on fera effectivement en Chine», a expliqué le directeur général délégué d’Airbus.

«Le marché chinois a des besoins urgents. L’A350 arrivera après. Pour l’instant, ce sont des A330 et on est très content comme ça», a ajouté Fabrice Brégier. Airbus a par ailleurs signé un contrat avec la compagnie China Southern Airlines pour la vente de dix A330.

De son côté, Alcatel a signé un contrat de 750 millions d’euros pour la fourniture d’équipements de télécommunication. S’ajoutent à ces accords la vente par Eurocopter de dix hélicoptères EC155 (80 millions d’euros), la conclusion par Natixis d’un accord de coopération sur l’efficacité énergétique (60 millions d’euros) et la signature par Alstom d’un contrat de 43 millions d’euros pour la signalisation du métro de Shanghaï – où Nicolas Sarkozy achèvera mardi sa visite d’Etat de trois jours. Viennent enfin compléter ces contrats une série d’accords d’investissements pour un total de 1,2 milliard d’euros, selon l’Elysée.

Nicolas Maury



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