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07/01/2008 19:14

New York: les cours du pétrole plongent


Les cours du pétrole ont plongé de trois dollars à New York, les spéculateurs empochant des bénéfices à la suite des records de la semaine dernière, après un éphémère mouvement de hausse déclenché par un incident naval entre des navires iraniens et américains dans le golfe d'Ormuz.


Vers 17H00 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février perdaient 3 dollars, à 94,91 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février également, cédait 2,42 dollars, à 94,37 dollars à la même heure.

"Les perspectives économiques et l'impact qu'elles pourraient avoir sur la demande continuent à peser sur le marché, ce qui a donné à des opérateurs une occasion d'empocher des bénéfices" après les records historiques de la semaine dernière, a estimé Mike Wittner, analyste à la Société Générale.

"Le marché est, comme toujours, très volatil", a-t-il souligné. "Peut-être que le mouvement de la semaine dernière était exagéré", a-t-il ajouté.

Depuis début décembre, les analystes s'inquiètent régulièrement que l'économie américaine n'entre en récession, provoquant par ricochet un affaissement de la demande pétrolière.

D'autre part, les investisseurs, de retour de leurs congés de fin d'année, prenaient leurs bénéfices après le double record historique inscrit la semaine dernière : 100,09 dollars à New York et 98,50 dollars à Londres.

En baisse depuis l'ouverture du marché londonien, les cours avaient brièvement changé de direction à la mi-journée. Le marché avait appris un incident naval, rapporté lundi par un responsable du Pentagone, entre des vedettes iraniennes et trois navires de guerre de la Marine américaine qui croisaient dans le détroit stratégique d'Ormuz.

Les cours restent cependant soutenus par les facteurs qui les ont propulsés à plus de cent dollars le baril la semaine dernière. Au premier rang, les investisseurs s'inquiètent que l'offre ne parvienne pas à s'adapter à une demande mondiale, qui croît à un rythme soutenu sous l'influence des pays émergents.

L'inertie de l'Organisation des pays de pétrole (Opep) a joué aussi une large responsabilité dans l'envolée des prix, estiment les pays consommateurs, représentés par l'Agence internationale de l'Energie, et certains experts comme Leo Drollas, du Centre for Global Energy Studies.

Le cartel pétrolier, qui assure 40% de l'offre mondiale, s'en défend et juge que l'escalade des prix est d'abord l'oeuvre des spéculateurs, qui considèrent le pétrole comme un produit financier.

Après l'atteinte du seuil de 100 dollars mercredi, le cartel campait sur ses positions et ne donnait aucun signe de vouloir augmenter son offre lors de sa prochaine réunion à Vienne le 1er février.

Selon le discours habituel du cartel, le président sortant de l'Opep, l'émirati Mohammad Al-Hameli, a ainsi estimé lundi que l'envolée des cours du brut était sans rapport avec les fondamentaux du marché pétrolier.

L'envolée des prix est la conséquence de "la spéculation, (des achats) des fonds d'investissement, des tensions géopolitiques et d'autres facteurs, sans rapport avec l'offre et la demande", a déclaré le ministre, cité par l'agence officielle Wam.

Le niveau de 100 dollars le baril doit être vu "en fonction du prix réel" c'est-à-dire en y retranchant l'inflation, avait également rappelé dimanche le nouveau président de l'Opep, l'algérien Chakib Khelil.



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