Afrique et Moyen-Orient
16/06/2014 22:04

Moyen Orient: les djihadistes veulent démanteler l’Irak

L’Irak, en proie à l’assaut des partisans de l’État islamique en Irak et au Levant, pourrait être démantelé malgré l’aide concertée que se préparent à lui apporter l’Iran et les États-Unis.


La guerre qui y fait rage serait la conséquence de 14 siècles d’opposition entre Chiites et Sunnites et d’une violente répression mise en œuvre par Saddam Hussein et l’actuel premier ministre Nouri al Maliki. L’ancien premier ministre Tony Blair, en émettent cette opinion, a soulevé un tollé en Grande Bretagne. C’est l’extrême violence des djihadistes, assoiffés de sang selon le département d’état américain, qui semble précipiter le démantèlement de l’Irak et la recomposition de la région. Revue de Presse:

Déclaration du département d’État américain: "La revendication des djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui affirment avoir massacré 1 700 chiites membres des forces de l'armée de l'air irakienne est horrible et traduit la soif de sang de ces terroristes" (Atlantico.fr )

Les Etats-Unis prêts à évoquer avec l'Iran un soutien à Maliki: Les Etats-Unis envisagent de dialoguer avec l'Iran en vue de soutenir le gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour endiguer l'avancée des insurgés sunnites, qui se sont emparés d'une partie du nord de l'Irak la semaine dernière. Une opération concertée des Etats-Unis et de l'Iran pour défendre leur allié commun, le Premier ministre irakien Nouri al Maliki, marquerait une évolution de taille après la longue phase d'inimitié qui remonte à la révolution islamique de 1979 et à la longue prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, estimant que l'existence même de l'Irak était menacée, a déclaré lundi que les Etats-Unis étaient ouverts à des discussions avec l'Iran sur les moyens de contrer l'offensive djihadiste en Irak et n'excluaient pas des frappes aériennes. (Reuters )

Irak: «L'EIIL est dans une communication de la terreur qui diffère d'Al-Qaida»: L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a diffusé, samedi 14 juin, des images visant à attester l'allégation du groupe djihadiste selon laquelle il aurait exécuté 1 700 militaires lors de combats dans cette province. Les vidéos et photos d'exécutions « d'apostats prisonniers » entrent dans une logique de terreur. L'EIIL ne reconnaît aucune convention internationale sur les prisonniers de guerre et encore moins les instances internationales qui en sont à l'origine. Cette logique de la terreur a pour objectif d'inciter les militaires à la désertion. Cette logique révèle une distinction avec les autres groupes djihadistes, et notamment certaines franchises d'Al-Qaida, à l'instar d'Al-Qaida en Péninsule arabique (AQPA). AQPA a fait des vidéos montrant au contraire qu'il traitait bien ses prisonniers, exhortés à faire repentance. (LeMonde.fr)

Antoine Basbous, spécialiste du monde arabe et de l’islam et directeur de l’Observatoire des pays arabes: Sans revenir sur le schisme qui oppose sunnites et chiites depuis quatorze siècles, le problème vient du fait qu'aujourd'hui, aucun religieux n'a entrepris de passer l'éponge sur les querelles du passé pour tenter de bâtir un nouvel ordre religieux, unifié. … L'Irak d'aujourd'hui est en passe d'être révolu, il n'échappera pas à la partition. Le conflit est en train de redessiner les frontières et on s'oriente vers un partage du pays en trois entités distinctes: le Kurdistan au nord, le Sunnistan au centre du pays et le Chiistan au sud. Entre cette dynamique et Bachar al-Assad qui a créé l'Alaouistan, le centre de la Syrie appartient désormais à la même mouvance qui domine en Irak, donc bien sûr, la carte géographique est chamboulée?

Boris Johnson accuse Tony Blair d'être «devenu fou» après ses propos sur l'Irak: Dans une série d'interviews télévisées dimanche, l'ancien premier ministre britannique a appelé à des frappes aériennes pour contrer l'EILL (Etat islamique en Irak et au Levant). «Ils vont nous entraîner là-dedans, qu'on le veuille ou non», a-t-il déclaré. Mais c'est en assurant que ces développements récents n'avaient rien à voir avec l'opération américano-britannique contre le régime de Saddam Hussein en 2003 que l'ancien chef du Labour a déclenché les foudres de responsables politiques, y compris de son propre camp. Selon une curieuse réécriture de l'histoire, Blair estime que le printemps arabe aurait de toute façon renversé le régime de Saddam Hussein et entraîné la guerre civile en Irak. (20minutes.fr)


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