Sport
01/11/2007 00:22

Moto GP: Le phénomène Stoner


Coup de projecteur sur le nouveau champion du monde Moto GP Casey Stoner (Ducati). L'Australien de 21 ans est une personnalité calme et attachante.


Casey Stoner, jeune homme de 21 ans au visage poupin qu'un filet de barbe n'arrive pas à vieillir, sacré champion du monde de MotoGP, dimanche à Motegi au Grand Prix du Japon, a tout du gendre idéal.

Calme, attentionné, très professionnel avec un esprit famille, il a quitté son Australie natale dès l'âge de 14 ans pour se consacrer, en Europe, à sa passion: la moto. Une passion familiale qui débuta très tôt. A trois ans il piqua la mini-moto de sa soeur aînée Kelly, une PeeWee 50cc, pour se lancer dans sa première course: le tour du jardin de la maison paternelle à Kurri-Kurri (Nouvelle-Galles du Sud), une ancienne cité minière située dans la région vinicole de la Lower Hunter Valley, à 145 km de Sydney. A quatre ans il participa à sa première course sur terre (dirt track) à Hatchers, sur la Gold Coast. Deux ans plus tard, il obtenait son premier titre de la spécialité.

Dès lors, de 6 à 14 ans, il sillonna l'île-continent avec son père Colin, faisant office de mécanicien, et sa mère, Bronwyn, qui fut aussi son institutrice, pour participer à de nombreuses courses: jusqu'à 35 par semaine dans cinq catégories différentes. Il lui arrive d'en gagner 32 sur 35 et il collectionne les titres: 41 nationaux en dirt et long track et 70 titres d'Etats de la Communauté d'Australie. A 14 ans, toute la famille s'installe en Angleterre pour lui permettre de courir sur des circuits de vitesse car en Australie cela est interdit jusqu'à l'âge de 16 ans. Dès sa première saison, en 2000, il est lauréat du Challenge Aprilia au Royaume-Uni. L'ancien pilote espagnol Alberto Puig, découvreur de talents et mentor de nombre d'entre eux, le repère. En 2001, il court au guidon d'une Honda dans les Championnats anglais et espagnol, en 125cc, qu'ils terminent tous deux à la 2e place tout en ayant manqué des courses à cause d'un accident. Cette même année, il reçoit sa première invitation en Grand Prix en Angleterre (17e) et en Australie (12e) au sein de l'écurie de Lucio Cecchinello (LCR).

En 2002, à 17 ans, il passe en quart de litre sur une Aprilia, terminant souvent dans les dix premiers sans pour autant monter sur le podium. Son meilleur résultat, il l'obtient à Brno (5e) et il termine 12e du Championnat 250cc. En 2003 et 2004 il redescend en 125cc pour mieux apprendre son métier au guidon d'une Aprilia, puis d'une KTM, apportant à la marque autrichienne sa première victoire dans la catégorie en Malaisie (2004). Il monte pour la première fois sur le podium en Allemagne (2e) en 2003. Il récidive au Brésil et au Japon avant de remporter sa première course à Valence où il termine 8e du Championnat. L'année suivante il gagne en Malaisie, monte six fois sur le podium et termine 5e du championnat. L'année 2005 le voit revenir en 250cc beaucoup plus fort au guidon d'une Aprilia: dix podiums dont cinq victoires (Portugal, Chine, Malaisie, Qatar, Turquie) et une place de vice-champion derrière l'Espagnol Dani Pedrosa.

Une saison de folie

Stoner peut passer en MotoGP, de nouveau chez LCR, pour la dernière année des 990cc. L'apprentissage s'avère difficile avec un seul podium (2e en Turquie), de nombreuses chutes et une 7e place finale avec 119 points. Livio Suppo, le patron de l'écurie italienne Ducati, subjugué par son potentiel, a le nez creux en le recrutant pour la saison 2007 au côté de l'ancien pilote maison Loris Capirossi, 34 ans. Personne n'aurait misé un kopek sur lui en début d'année pour un titre éventuel. Dès la première course au Qatar, Stoner s'impose avec brio.

Le jeune homme vient de se marier à Adriana, 18 ans, une belle supportrice australienne d'origine tchèque qui lui demanda un autographe qu'il signa sur son ventre, il y a deux ans, à Phillip Island, lors de leur première rencontre. Le package Stoner-Ducati-Bridgestone va décoiffer: cinquième à Jerez, loin derrière Rossi, il s'impose ensuite en Turquie et en Chine. Troisième au Mans sous des trombes d'eau, quatrième au Mugello o Rossi gagne chez lui, Stoner enchaîne encore sur deux victoires en Catalogne et en Grande-Bretagne. Deuxième à Assen derrière Rossi, cinquième en Allemagne, l'Australien ne lâche plus rien avant et après la pause estivale. Triple "coup du chapeau" (pole, meilleur tour, victoire) aux Etats-Unis, en République tchèque et à Saint-Marin, troisième au Portugal avant d'être sacré à Motegi en terminant à la 6e place, sa plus mauvaise de l'année!


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