Europe
05/02/2009 16:44

Moscou entend relancer la coopération militaire régionale

Moscou- Avide de retrouver son rôle de puissance régionale, la Russie veut donner une nouvelle impulsion à sa coopération militaire avec six autres Etats ex-soviétiques.



Réunis à Moscou, mercredi 4 février, les chefs d'Etat de Russie, d'Arménie, de Biélorussie et de quatre républiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan) se sont entendus pour former une 'force d'action rapide' sous le commandement unifié de Moscou. Lire la suite l'article

Cette force (10 000 hommes, au trois quarts des parachutistes russes) sera déployée entre autres sur la base kirghize de Manas dès que les Américains l'auront libérée. Sa création a d'ailleurs été annoncée au lendemain de l'annonce de la fermeture de la base américaine.

En créant cette brigade d'intervention, Moscou entend renforcer l'Organisation du traité de sécurité collective (ODKB), l'alliance militaire de la CEI (l'URSS moins les républiques baltes et la Géorgie) où la Russie joue les premiers violons.

Presque moribonde depuis sa création en 1992, l'ODKB n'était guère plus qu'un forum pour les consultations militaires entre les anciens alliés de l'URSS. Ces dernières années, sous l'impulsion de Moscou, cette alliance s'est renforcée, s'inspirant de plus en plus de l'Otan. Sa charte comporte un article similaire à l'article V de la charte otanienne, qui stipule 'un recours automatique à la force' en cas de menace extérieure contre l'un des signataires du traité. La voici maintenant dotée d'une 'task force'.

L'accord intervient au moment où les alliés de la coalition anti-talibans sont à la recherche de nouvelles voies d'acheminement pour leur logistique. C'est à cette fin que le général David Petraeus, le commandant de la force militaire en Iraq et en Afghanistan, s'est rendu récemment en Asie centrale. Il aurait obtenu des gages du président turkmène Gourbangouly Berdimoukhammedov, dont le pays n'est lié par aucune alliance militaire.

La manœuvre n'a pas échappé au Kremlin. Le message est clair : si les Américains veulent prendre pied dans la région, ils doivent d'abord demander la permission à Moscou. Le 'grand jeu' pour la conquête du Caucase et de l'Asie centrale, régions instables situées au nord de l'Iran et de l'Afghanistan, ne fait que commencer. Il va falloir compter avec le regain d'appétit de la Russie pour cette zone stratégique riche en hydrocarbures.


Source: Yahoo News

Awa Diakhate



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