Elu confortablement le 6 mai 2007, le président Nicolas Sarkozy franchit le cap du mi-mandat dans la confusion.
Un haut dirigeant syndical, familier de l'Elysée, n'hésite pas à qualifier le climat de "glauque".
"Il y a au minimum un flottement très préjudiciable à l'image de l'exécutif", estime en termes plus choisis François Miquet-Marty, directeur de l'institut de sondages Viavoice.
Selon un sondage BVA pour Canal+, près de deux Français sur trois estiment que le chef de l'Etat n'incarne pas la fonction présidentielle de façon satisfaisante.
Si une polémique chasse l'autre, chacune laisse des traces dans l'opinion publique et l'électorat.
C'est le cas, à droite, du soutien du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, icône de la politique d'ouverture du chef de l'Etat, au cinéaste Roman Polanski, poursuivi par la justice américaine pour le viol d'une mineure.
La candidature avortée du fils cadet de Nicolas Sarkozy, Jean, étudiant en droit de 23 ans, à la présidence du plus grand centre d'affaires d'Europe, l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad), a sans doute fait plus de mal encore.
C'est d'ailleurs une des seules "erreurs" confessées mercredi par Nicolas Sarkozy à une poignée de journalistes.
"Le plus grave, c'est l'aspect moral. On a des Français de plus en plus préoccupés d'éthique et on voit un Nicolas Sarkozy prendre ses aises avec ça", souligne François Miquet-Marty.
Ex-Premier ministre et ancien rival de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, jugé dans une affaire de manipulation de faux listings, accuse le chef de l'Etat d'acharnement.
La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, se désolidarise publiquement d'une décision de sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot, et les rappels à l'ordre fusent de toutes parts.
Sénateurs et députés communiquent à coups de tribune dans la presse, les uns pour critiquer la suppression de la taxe professionnelle voulue par le président, les autres pour venir au secours de son conseiller spécial Henri Guaino, partisan isolé et décrié d'un emprunt massif de l'Etat.
Le "bouclier fiscal", mesure phare du début du quinquennat, commence à être contesté au sein de la majorité.
Signe du malaise de la droite, l'éditorialiste du Figaro Yves de Kerdrel dénonce le 20 octobre, dans une chronique au vitriol, la rentrée ratée de Nicolas Sarkozy: "Les valeurs de 2007 ont laissé la place à des mesures 'au petit pied'" et la rupture promise "a été remisée au magasin des accessoires".
Dans la difficulté, Nicolas Sarkozy retrouve donc les thèmes qui ont fait une partie du succès de sa campagne: sécurité, immigration, identité nationale, une trilogie dans laquelle ses détracteurs dénoncent des relents d'un autre temps.
Même les dossiers internationaux, pour lesquels il s'est pris de passion, ne lui permettent plus de retrouver l'aura conquise pendant la présidence française de l'Union européenne, au second semestre 2008.
Depuis quelque mois, il voyage d'ailleurs moins et présente des signes de bunkérisation.
Lui qui n'hésitait pas, au début de son mandat, à aller au devant de foules pas toujours amicales, ne se déplace plus sans un imposant déploiement de forces qui tiennent toute velléité de manifestation à distance. Les apartés auxquels il se livrait avec la presse deviennent de plus en plus rares.
Dirigeants de l'UMP et ministres ne se font guère d'illusion sur les élections régionales de mars 2010, dans lesquelles Nicolas Sarkozy a confié vouloir s'impliquer personnellement.
Le chef de l'Etat et ses proches font valoir que les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac ont connu des situations plus difficiles après deux ans et demi de pouvoir.
Mais le député UMP Hervé Mariton voit dans la convergence des critiques de fond et de forme un risque que le président serait bien inspiré, selon lui, de prendre au sérieux au lieu de la traiter "par le déni". S'il y a peu d'antisarkozystes dans la majorité, "il y a aussi très peu de sarkolâtres", dit-il.
A deux ans et demi de la présidentielle de 2012, les sondages placent toujours Nicolas Sarkozy largement en tête du premier tour. Mais il faut y voir, au moins en partie, le résultat de la déliquescence du Parti socialiste.
Pour François Miquet-Marty, il manque au président et à sa majorité "une vision" mais aussi un "adversaire".
Nicolas Sarkozy "a les moyens de rebondir", estime cet analyste politique. "Mais cela appelle un nouveau souffle, un acte trois du quinquennat et la désignation d'un adversaire."
Or le débat sur le "grand emprunt" censé donner ce nouvel élan risque de se solder par un résultat très en deçà des ambitions affichées.
Source: Reuters via Yahoo News
Un haut dirigeant syndical, familier de l'Elysée, n'hésite pas à qualifier le climat de "glauque".
"Il y a au minimum un flottement très préjudiciable à l'image de l'exécutif", estime en termes plus choisis François Miquet-Marty, directeur de l'institut de sondages Viavoice.
Selon un sondage BVA pour Canal+, près de deux Français sur trois estiment que le chef de l'Etat n'incarne pas la fonction présidentielle de façon satisfaisante.
Si une polémique chasse l'autre, chacune laisse des traces dans l'opinion publique et l'électorat.
C'est le cas, à droite, du soutien du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, icône de la politique d'ouverture du chef de l'Etat, au cinéaste Roman Polanski, poursuivi par la justice américaine pour le viol d'une mineure.
La candidature avortée du fils cadet de Nicolas Sarkozy, Jean, étudiant en droit de 23 ans, à la présidence du plus grand centre d'affaires d'Europe, l'Etablissement public d'aménagement de La Défense (Epad), a sans doute fait plus de mal encore.
C'est d'ailleurs une des seules "erreurs" confessées mercredi par Nicolas Sarkozy à une poignée de journalistes.
"Le plus grave, c'est l'aspect moral. On a des Français de plus en plus préoccupés d'éthique et on voit un Nicolas Sarkozy prendre ses aises avec ça", souligne François Miquet-Marty.
Ex-Premier ministre et ancien rival de Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, jugé dans une affaire de manipulation de faux listings, accuse le chef de l'Etat d'acharnement.
La secrétaire d'Etat aux Sports, Rama Yade, se désolidarise publiquement d'une décision de sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot, et les rappels à l'ordre fusent de toutes parts.
Sénateurs et députés communiquent à coups de tribune dans la presse, les uns pour critiquer la suppression de la taxe professionnelle voulue par le président, les autres pour venir au secours de son conseiller spécial Henri Guaino, partisan isolé et décrié d'un emprunt massif de l'Etat.
Le "bouclier fiscal", mesure phare du début du quinquennat, commence à être contesté au sein de la majorité.
Signe du malaise de la droite, l'éditorialiste du Figaro Yves de Kerdrel dénonce le 20 octobre, dans une chronique au vitriol, la rentrée ratée de Nicolas Sarkozy: "Les valeurs de 2007 ont laissé la place à des mesures 'au petit pied'" et la rupture promise "a été remisée au magasin des accessoires".
Dans la difficulté, Nicolas Sarkozy retrouve donc les thèmes qui ont fait une partie du succès de sa campagne: sécurité, immigration, identité nationale, une trilogie dans laquelle ses détracteurs dénoncent des relents d'un autre temps.
Même les dossiers internationaux, pour lesquels il s'est pris de passion, ne lui permettent plus de retrouver l'aura conquise pendant la présidence française de l'Union européenne, au second semestre 2008.
Depuis quelque mois, il voyage d'ailleurs moins et présente des signes de bunkérisation.
Lui qui n'hésitait pas, au début de son mandat, à aller au devant de foules pas toujours amicales, ne se déplace plus sans un imposant déploiement de forces qui tiennent toute velléité de manifestation à distance. Les apartés auxquels il se livrait avec la presse deviennent de plus en plus rares.
Dirigeants de l'UMP et ministres ne se font guère d'illusion sur les élections régionales de mars 2010, dans lesquelles Nicolas Sarkozy a confié vouloir s'impliquer personnellement.
Le chef de l'Etat et ses proches font valoir que les présidents François Mitterrand et Jacques Chirac ont connu des situations plus difficiles après deux ans et demi de pouvoir.
Mais le député UMP Hervé Mariton voit dans la convergence des critiques de fond et de forme un risque que le président serait bien inspiré, selon lui, de prendre au sérieux au lieu de la traiter "par le déni". S'il y a peu d'antisarkozystes dans la majorité, "il y a aussi très peu de sarkolâtres", dit-il.
A deux ans et demi de la présidentielle de 2012, les sondages placent toujours Nicolas Sarkozy largement en tête du premier tour. Mais il faut y voir, au moins en partie, le résultat de la déliquescence du Parti socialiste.
Pour François Miquet-Marty, il manque au président et à sa majorité "une vision" mais aussi un "adversaire".
Nicolas Sarkozy "a les moyens de rebondir", estime cet analyste politique. "Mais cela appelle un nouveau souffle, un acte trois du quinquennat et la désignation d'un adversaire."
Or le débat sur le "grand emprunt" censé donner ce nouvel élan risque de se solder par un résultat très en deçà des ambitions affichées.
Source: Reuters via Yahoo News