France
02/04/2008 11:24

Ménage annoncé dans les «placards» du Quai d'Orsay


La Cour des comptes vient d'épingler le ministère des Affaires étrangères. Un diplomate sur quatre y serait sous-employé.



Un plan social au Quai d'Orsay ! De quoi alimenter les conversations dans les ambassades. Discrètement mis en place en décembre dernier, un premier projet destiné à faire partir les diplomates de plus de 58 ans s'achève dans quelques semaines.
Et Bernard Kouchner compte bien obtenir de Bercy, l'ouverture d'un nouveau guichet départs. Cette fois, destiné à attirer les hauts fonctionnaires de moins de 50 ans en leur proposant un pactole contre une démission.

Un référé confidentiel de la Cour des comptes, adressé à la fin de l'année 2007 aux ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et du Budget, Éric Woerth, a mis le feu aux poudres. Dans ce document que Le Figaro a pu consulter, le premier président de la Cour, Philippe Séguin, s'inquiète des «conditions dans lesquelles le ministre des Affaires étrangères est conduit à laisser sans activité définie pendant un délai supérieur à quelques mois un haut fonctionnaire sans affectation adéquate…».

D'après les calculs des magistrats de la rue Cambon, 127 diplomates susceptibles d'occuper une fonction d'ambassadeur étaient employés à des tâches bien inférieures à leur niveau de compétences en 2006. Soit un diplomate sur quatre. Des ministres plénipotentiaires, des diplomates élevés à la dignité d'ambassadeur de France, des conseillers hors classe possédant plusieurs langues et maîtrisant toutes les subtilités de la géostratégie internationale, erreraient dans «le couloir de la mort».

C'est ainsi que les collègues du Quai d'Orsay baptisent l'étage de l'immeuble de la rue Lapérouse… qui accueille les ambassadeurs en mission. Pour une population de quelque 400 diplomates pouvant prétendre à une représentation de la France à l'étranger, la Cour évalue en effet à 179 les postes d'ambassadeurs, et une soixantaine d'emplois en administration centrale correspondant à leur calibre.

Du coup, ils sont nombreux à rester «sur l'étagère», selon l'autre expression maison.

Au moment du contrôle de la Cour des comptes, 14 fonctionnaires étaient même complètement disponibles, 16 bientôt disponibles et 17 autres occupés à des missions ponctuelles ! En termes moins diplomatiques, à attendre que le téléphone sonne.
Le rapport relève même une perle : un conseiller des Affaires étrangères a fait valoir ses droits à la retraite à la fin de l'année 2006. Il était sans affectation depuis… 1999.

Au Quai d'Orsay, on minimise beaucoup les chiffres du rapport en invoquant les évolutions du métier : «En 1945, les deux tiers des ambassadeurs étaient à l'étranger, aujourd'hui 50 % de l'effectif travaille à Paris en administration centrale.»
Le cabinet de Bernard Kouchner reconnaît que six fonctionnaires sont totalement inoccupés. Pas un de plus. Manifestement, le Quai et la Cour n'ont pas la même conception de la fonction.
Les contrôleurs de Bercy se plaignent aussi des données statistiques qui leur sont fournies par le Quai. «Ce ne sont jamais les mêmes effectifs, se plaint un budgétaire, les missions durent plus ou moins longtemps. Il faudrait faire une descente dans

Lire la suite sur lefigaro.fr, édition du 02/04/08

Y.K/sourcesWeb



Lu 396 fois




Flashback :