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31/03/2008 16:53

McCain sérieux candidat à l'investiture américaine malgré le lourd héritage Bush


De par ses positions sur l'immigration il irrite les plus conservateurs, soutient la très impopulaire guerre en Irak et hérite d'une économie déclinante après deux mandats d'un George W. Bush tombé en disgrâce dans l'opinion publique. Pourtant, John McCain, républicain comme le président sortant, représente une réelle menace pour les candidats démocrates à la Maison Blanche.


Le phénomène est d'autant plus surprenant qu'en novembre 2006, les démocrates ont remporté les élections législatives. Mais le passé et la personnalité de John McCain fournissent des éléments d'explication: héros de la guerre du Vietnam, qui lui a valu cinq ans de captivité et de torture, le sénateur de l'Arizona a su séduire par son charme et sa retenue "présidentielle" dans une campagne marquée par la bataille de plus en plus féroce, dans le camp adverse, entre Barack Obama et Hillary Rodham Clinton.

Même les démocrates l'apprécient, puisque 28% des partisans de Mme Clinton se déclaraient prêts dans un récent sondage à voter McCain plutôt qu'Obama et que, chez les fidèles de M. Obama, 19% préfèrent encore le candidat républicain à l'ex-First Lady. Cette tendance inquiète le Parti démocrate, qui continue de se déchirer à sept mois de la convention nationale de désignation de son champion, alors que, chez les républicains, John McCain est mathématiquement assuré d'obtenir l'investiture républicaine en août.

Et comme rien ne garantit la fin de l'animosité entre les électeurs d'Hillary Clinton et de Barack Obama après l'élimination de l'un des deux, John McCain, déjà apprécié des électeurs indépendants, peut espérer tirer les bénéfices de la lutte fratricide.

"Le pays reste très également divisé. La démographie n'a guère changé depuis (les scrutins présidentiels de) 2000 et 2004, des courses très serrées" remportées par George W. Bush, analyse Jenny Backus, consultante auprès des démocrates.

Brian Gaines, de l'Institut des affaires gouvernementales et publiques à l'Université de l'Illinois, ne croit pas non plus à un changement radical et souligne que peu d'Etats ont basculé d'un bord à l'autre lors des précédentes élections. On citera pour exemple le Nouveau-Mexique et l'Iowa, qui ont soutenu l'ancien vice-président démocrate Al Gore contre George Bush en 2000 mais ont voté Bush plutôt que John Kerry quatre ans plus tard, tandis que le petit Etat du New Hampshire prenait le chemin inverse.

Pour l'ancien conseiller en stratégie du président sortant Matthew Dowd, le sénateur de l'Arizona bénéficie d'une conjoncture favorable parce qu'"il s'est rapidement imposé comme le favori (des républicains) avec une polarisation minime" du parti, et que l'affrontement Obama-Clinton risque de laisser des traces sur le vainqueur démocrate quel qu'il soit. Chez les républicains, estime M. Dowd, "McCain n'a pas vraiment gagné, ce sont plutôt les autres (candidats à l'investiture) qui ont perdu".

Dans ce contexte particulièrement favorable, les chances de John McCain à la présidentielle semblent désormais surtout liées, sur sa propre insistance d'ailleurs, au succès de l'intervention américaine en Irak. Le regain de violence de ces derniers jours menace en effet de replonger l'Irak dans les heures les plus sombres de la fin 2006-début 2007, alors que le sénateur républicain avait fait du succès du récent renfort de troupes l'un de ses grands arguments en faveur de la guerre.

John McCain, qui a effectué à la mi-mars sa huitième visite à Bagdad depuis l'invasion en mars 2003, ferait mieux "de se concentrer sur une question de long terme" car il y a peu de changement à attendre dans l'opinion des électeurs sur l'Irak, estime le conseiller Matthew Dowd. "L'Irak est dans le rétroviseur. Le vainqueur l'emportera en regardant en avant."

La semaine passée semble lui donner raison: dans son grand discours sur l'économie, John McCain n'a offert que de vagues idées sur la façon de renverser la tendance actuelle à la récession aux Etats-Unis. Barack Obama et Hillary Clinton n'ont pas manqué d'épingler leur adversaire commun sur son manque d'expertise et d'expérience en économie, le présentant comme le digne successeur de George Bush, qu'ils accusent d'avoir réagi trop tard et trop peu.

Source: yahoo news



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