Régions
30/03/2009 17:51

Mayotte, une 'bombe sociale à retardement'

Le fragile équilibre de Mayotte est-il menacé par une 'bombe sociale à retardement' ? En 2008, près de 2 000 enfants, âgés de moins de 12 ans et non scolarisés, ont été abandonnés par leurs parents, père ou mère, immigrés clandestins, avant leur expulsion de l'archipel.


L'association Tama ('l'espoir', en shimaore, la langue locale), qui prend en charge les jeunes en grande difficulté, en a repéré 1 791 lors de centaines d'enquêtes réalisées en 2008 au centre de rétention administrative de Dzaoudzi. Le nombre de ces enfants sans papiers ni origine officielle déterminée serait en réalité beaucoup plus élevé.

Depuis le renforcement des contrôles et l'installation de radars de surveillance le long des côtes, les arrestations et reconduites à la frontière ont considérablement augmenté. De 7 714 en 2005, les renvois vers l'île d'Anjouan, distante de 70 km, ont atteint 16 040 en 2008. La loi spéciale applicable aux étrangers pris à Mayotte depuis 2001, plus expéditive et sans recours, ne devrait pas être remise en cause par le changement de statut de l'île.

Dominique Versini, la défenseur des enfants, s'est inquiétée des conditions de prise en charge et de respect des droits de ces enfants, et de l'insuffisance des moyens mis en oeuvre par l'Etat et les collectivités.

La forte progression de la délinquance des mineurs mahorais aggrave cette situation. 'La traque permanente et la chasse aux clandestins ont renforcé les conditions de précarité. Les gens en situation irrégulière se terrent et n'ont plus de revenus', souligne Marie-Pierre Auger, de Médecins du monde. Jusqu'alors marginaux dans l'île, les cas de malnutrition ont récemment augmenté.


Source: Yahoo News


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