L’Union européenne a donné un délai d’un mois, lundi 20 octobre, à la junte qui a pris le pouvoir, le 6 août dernier, pour rétablir l’ordre constitutionnel et libérer le président renversé, Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Une décision qui a soulevé de vives contestations chez les défenseurs de la junte.
La junte mauritanienne ne supporte pas les critiques. L’ancien ministre de la République de Nouakchott, Isselmou Ould Abdel Kader, a été arrêté mardi sur une plainte du ministère de la Défense, l’accusant d’avoir diffamé l’armée dans le cadre d’un débat télévisé. Il a été « déféré au parquet et entendu pendant près de deux heures par le Procureur de la République, qui a décidé de prolonger garde à vue jusqu’à dimanche », affirme une source judiciaire sous couvert d’anonymat.
On lui reproche d’avoir notamment qualifié de « milice comportant des éléments étrangers naturalisés mauritaniens » la garde présidentielle dirigée pendant 20 ans par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel chef de la junte aux commandes du pays (voir l’encadré). M. Ould Abdel Kader n’en est pas à son premier coup d’essai. Il a publié plusieurs articles sur internet dans lesquels il accuse les militaires de « conduire le pays vers le précipice ». Il reproche à certains intellectuels leur soutien aux putschistes.
Trente-huit personnalités mauritaniennes favorables au coup d’Etat du 6 août dernier perpétré par le général Ould Abdel Aziz ont adressé, mercredi, une lettre ouverte au chef d’Etat français et président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy. Ils jugent « inacceptables » le retour au pouvoir du président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi et « les mesures de sanctions prises par l’Europe pour faire plier la Mauritanie sous la contrainte ». Pour eux, le retour de l’ex-président plongerait le pays dans le chaos. « La Mauritanie deviendrait un espace de non-droit, de l’anarchie, de la terreur, et une plaque tournante de trafic de la drogue ; où les groupes hors-la-loi, rebelles ou terroristes séviraient ». Ces déclarations interviennent alors que l’UE a donné un délai d’un mois, lundi 20 octobre, à Nouakchott pour rétablir le président déchu. Au-delà, l’UE menace de geler définitivement son aide.
Dans leur action, les pro-putschs sont soutenus par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Un coup dur pour la France qui voyait lui un allié. Le chef d’Etat a mis en cause l’ingérence de l’Union européenne dans cette affaire. Il s’est dit, mercredi, en « désaccord » avec le fait d’imposer des sanctions internationales à la Mauritanie pour obliger les auteurs du putsch à rétablir dans ses fonctions le président élu du pays. La position du dirigeant sénégalais va à l’encontre des efforts de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Etats-Unis pour accroître la pression sur les officiers mauritaniens qui ont pris le pouvoir. Abdoulaye Wade tente une médiation personnelle dans ce conflit. Le chef d’Etat sénégalais souhaite que l’on prenne en compte le maintien du parlement mauritanien : « il y a quand même des institutions qu’on ne doit pas ignorer, il y a l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce qui s’est passé en Mauritanie, ce n’est pas la même chose que ce qui se passe ailleurs (…) Dans ce pays, il y a des institutions qui sont là, on ne les a pas dissoutes, il faut demander (leur avis) ».
Pour l’instant, les discussions entre l’UE et la junte mauritanienne restent au point mort. L’Europe qui n’a pas réagi aux déclarations des pro-putschs et d’Abdoulaye Wade ne compte pas céder. Après le Rwanda, la Mauritanie et maintenant le Sénégal, la France, jugée trop intrusive, perd au compte-gouttes ses partenaires africains.
Source: Dabio
La junte mauritanienne ne supporte pas les critiques. L’ancien ministre de la République de Nouakchott, Isselmou Ould Abdel Kader, a été arrêté mardi sur une plainte du ministère de la Défense, l’accusant d’avoir diffamé l’armée dans le cadre d’un débat télévisé. Il a été « déféré au parquet et entendu pendant près de deux heures par le Procureur de la République, qui a décidé de prolonger garde à vue jusqu’à dimanche », affirme une source judiciaire sous couvert d’anonymat.
On lui reproche d’avoir notamment qualifié de « milice comportant des éléments étrangers naturalisés mauritaniens » la garde présidentielle dirigée pendant 20 ans par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, actuel chef de la junte aux commandes du pays (voir l’encadré). M. Ould Abdel Kader n’en est pas à son premier coup d’essai. Il a publié plusieurs articles sur internet dans lesquels il accuse les militaires de « conduire le pays vers le précipice ». Il reproche à certains intellectuels leur soutien aux putschistes.
Trente-huit personnalités mauritaniennes favorables au coup d’Etat du 6 août dernier perpétré par le général Ould Abdel Aziz ont adressé, mercredi, une lettre ouverte au chef d’Etat français et président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy. Ils jugent « inacceptables » le retour au pouvoir du président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdallahi et « les mesures de sanctions prises par l’Europe pour faire plier la Mauritanie sous la contrainte ». Pour eux, le retour de l’ex-président plongerait le pays dans le chaos. « La Mauritanie deviendrait un espace de non-droit, de l’anarchie, de la terreur, et une plaque tournante de trafic de la drogue ; où les groupes hors-la-loi, rebelles ou terroristes séviraient ». Ces déclarations interviennent alors que l’UE a donné un délai d’un mois, lundi 20 octobre, à Nouakchott pour rétablir le président déchu. Au-delà, l’UE menace de geler définitivement son aide.
Dans leur action, les pro-putschs sont soutenus par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Un coup dur pour la France qui voyait lui un allié. Le chef d’Etat a mis en cause l’ingérence de l’Union européenne dans cette affaire. Il s’est dit, mercredi, en « désaccord » avec le fait d’imposer des sanctions internationales à la Mauritanie pour obliger les auteurs du putsch à rétablir dans ses fonctions le président élu du pays. La position du dirigeant sénégalais va à l’encontre des efforts de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Etats-Unis pour accroître la pression sur les officiers mauritaniens qui ont pris le pouvoir. Abdoulaye Wade tente une médiation personnelle dans ce conflit. Le chef d’Etat sénégalais souhaite que l’on prenne en compte le maintien du parlement mauritanien : « il y a quand même des institutions qu’on ne doit pas ignorer, il y a l’Assemblée nationale et le Sénat. Ce qui s’est passé en Mauritanie, ce n’est pas la même chose que ce qui se passe ailleurs (…) Dans ce pays, il y a des institutions qui sont là, on ne les a pas dissoutes, il faut demander (leur avis) ».
Pour l’instant, les discussions entre l’UE et la junte mauritanienne restent au point mort. L’Europe qui n’a pas réagi aux déclarations des pro-putschs et d’Abdoulaye Wade ne compte pas céder. Après le Rwanda, la Mauritanie et maintenant le Sénégal, la France, jugée trop intrusive, perd au compte-gouttes ses partenaires africains.
Source: Dabio