«Il arrive régulièrement, raconte Florence Garcia, directrice de Cabiria, que l’on appelle la
Police aux frontières, pour savoir si une fille se trouve en rétention, lorsqu’elle a été arrêtée.
J’ai donc téléphoné, mi-septembre, à ce sujet. Mon interlocuteur m’a alors dit qu’il me passait un officier et celui-ci m'a demandé de passer le voir pour aborder "certains dossiers". Il m'a donné une date et c’est ainsi que je me suis retrouvée dans son bureau, le 18 septembre en fin de matinée. Il m’explique alors que des prostituées sans-papiers sont hébergées chez nous et qu’elles ne sont jamais là lorsque ses hommes viennent sonner. Je lui réponds, comme on le fait à chaque fois qu'ils viennent, qu’elles ne sont pas hébergées chez nous mais domiciliées, pour recevoir leur courrier et effectuer leurs démarches.
Il me dit alors : “Vous savez où elles habitent, il va falloir nous le dire“. Je lui explique que ce n’est pas possible. Il me dit alors qu’ils ont des consignes, qu’ils fonctionnent maintenant comme ça et qu’ils vont passer voir toutes les associations qui aident des étrangers et toutes les agences d’intérim. Plus il s’amadoue et me propose d'appeler les filles sans papiers pour leur dire qu’elles ont reçu du courrier. Et il ajoute : “Vous nous appelez pour nous prévenir quand elles doivent venir, nous on est là pour les intercepter, vous n’avez à vous occuper de rien. Elles ne sauront jamais que c’est vous qui nous avez prévenus“. J'étais soufflée.
Je lui répète que ce n’est pas possible, alors il s’énerve, me dit que ça coûte trois ans de prison, l’aide au séjour irrégulier. Puis il ajoute : “Vous savez, après une garde-à-vue, deux garde-à-vue, les salariés collaborent en général“. Le ton restait gentil, mais je sentais clairement l’intimidation. Je n’ai pas fait de scandale, je suis repartie et nous avons réuni le conseil d’administration de l’association pour décider s’il fallait rendre publique cette histoire.»
La police aux frontières indique que la directrice a été "invitée", pour "vérifier l'adresse de trois personnes faisant l'objet d'une OQTF" (obligation de quitter le territoire national, NDLR). Elle confirme par ailleurs qu'il "lui a été rappelé la législation interdisant l'aide aux personnes en situation irrégulière"
Source:libelyon.fr
Police aux frontières, pour savoir si une fille se trouve en rétention, lorsqu’elle a été arrêtée.
J’ai donc téléphoné, mi-septembre, à ce sujet. Mon interlocuteur m’a alors dit qu’il me passait un officier et celui-ci m'a demandé de passer le voir pour aborder "certains dossiers". Il m'a donné une date et c’est ainsi que je me suis retrouvée dans son bureau, le 18 septembre en fin de matinée. Il m’explique alors que des prostituées sans-papiers sont hébergées chez nous et qu’elles ne sont jamais là lorsque ses hommes viennent sonner. Je lui réponds, comme on le fait à chaque fois qu'ils viennent, qu’elles ne sont pas hébergées chez nous mais domiciliées, pour recevoir leur courrier et effectuer leurs démarches.
Il me dit alors : “Vous savez où elles habitent, il va falloir nous le dire“. Je lui explique que ce n’est pas possible. Il me dit alors qu’ils ont des consignes, qu’ils fonctionnent maintenant comme ça et qu’ils vont passer voir toutes les associations qui aident des étrangers et toutes les agences d’intérim. Plus il s’amadoue et me propose d'appeler les filles sans papiers pour leur dire qu’elles ont reçu du courrier. Et il ajoute : “Vous nous appelez pour nous prévenir quand elles doivent venir, nous on est là pour les intercepter, vous n’avez à vous occuper de rien. Elles ne sauront jamais que c’est vous qui nous avez prévenus“. J'étais soufflée.
Je lui répète que ce n’est pas possible, alors il s’énerve, me dit que ça coûte trois ans de prison, l’aide au séjour irrégulier. Puis il ajoute : “Vous savez, après une garde-à-vue, deux garde-à-vue, les salariés collaborent en général“. Le ton restait gentil, mais je sentais clairement l’intimidation. Je n’ai pas fait de scandale, je suis repartie et nous avons réuni le conseil d’administration de l’association pour décider s’il fallait rendre publique cette histoire.»
La police aux frontières indique que la directrice a été "invitée", pour "vérifier l'adresse de trois personnes faisant l'objet d'une OQTF" (obligation de quitter le territoire national, NDLR). Elle confirme par ailleurs qu'il "lui a été rappelé la législation interdisant l'aide aux personnes en situation irrégulière"
Source:libelyon.fr