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02/12/2007 14:07

Loyers, RTT, participation : la relance sociale de Sarkozy

Les Echos

Le chef de l'Etat veut un agenda social négocié pour 2008 lors d'une conférence mi-décembre à l'Elysée • De nouvelles dérogations aux 35 heures • 3 % d'EDF mis sur le marché pour rénover les universités


Seul le travail peut permettre d'améliorer le niveau de vie. Nicolas Sarkozy, qui intervenait récemment à la télévision, a refusé de « distribuer des cadeaux de Père Noël » pour répondre à l'attente des Français sur le pouvoir d'achat.

Il a proposé d'échanger de la réduction du temps de travail contre du revenu, en assouplissant les règles du travail dominical et en allant plus loin dans la remise en cause des 35 heures.
Les allégements de charges seront diminués pour les entreprises qui ne négocieront pas sur les salaires, les réserves de participation seront débloquées et les loyers indexés sur le cours de la vie, garanties et cautions demandées aux locataires se voyant réduites, voire supprimées.

Le chef de l'Etat a tiré du conflit sur les régimes spéciaux une méthode de réforme pour les mois à venir, entièrement centrée sur le dialogue social. Une conférence aura lieu mi-décembre à l'Elysée avec les parternaires sociaux pour arrêter l'agenda social de 2008. Par ailleurs, le président a annoncé que 3 % d'EDF seraient mis en Bourse pour financer la rénovation des campus.

Point de vue

Ce n’est pas la première fois que le Président met la pression sur les patrons. Le 30 août, lors de l’université d’été du Medef, il avait lancé à un auditoire de plus de 3 000 patrons médusés : «Le mot salaire n’est pas un gros mot.» Il leur avait mis le marché en main : s’ils jouaient le jeu d’une politique salariale dynamique, il s’engageait à assouplir le droit du travail.

Le pouvoir d’achat ne décollant pas, Nicolas Sarkozy agite le bâton. Non seulement ses critiques des 35 heures restent au niveau du symbole, sans remettre en cause la durée légale du travail, mais il annonce que les allégements de charges sur les bas salaires pourront être conditionnés à des engagements sur les négociations salariales. Autant la «monétisation des RTT» n’effraie pas les patrons, – elle peut intéresser les entreprises en manque de personnel –, autant la «conditionnalité des aides» leur reste en travers de la gorge. Sur ce sujet, les syndicats ne disent rien. Ils attendent de voir comment ce sera mis en œuvre.

Source: liberation.fr : 35 heures : les syndicats sans peur


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