Afrique et Moyen-Orient
12/12/2015 22:06

Libye: un gouvernement d'union pour sortir du chaos

Avec un peu de recul, on se demande ce qui a bien pu ravager la Tunisie, l'Egypte, la Libye, la Syrie et comment nous avons pu espérer qu'au mal ne pouvait succéder le pire. C'est pourtant bien ce qui s'est produit en Libye et en Syrie, deux pays dans lesquels la déstabilisation ou la destitution du despote génère la misère de la guerre et de l'anarchie.
Sommes-nous si assurés que la démocratie est la forme de gouvernement qui puisse le mieux convenir à ces peuples ? Je n'ignore pas que remettre en question la démocratie passe pour une infamie, que ces femmes et ces hommes ont tout autant que nous le droit à la liberté. Napoléon III, alors qu'il était revêtu de l'autorité de l'Etat, avait choisi ce qui convenait à l'Afrique de l'ouest...
On me dira que je prends le problème à l'envers, que c'est parce que la démocratie frappait à leur porte que ses ennemis ont préféré plonger leur pays dans le chaos. C'est vrai. En attendant, des millions de personnes, plongées dans le pire, se trouvent dans le plus parfait dénuement. Alors, soit il ne fallait rien faire, soit il fallait faire plus et plus vite. Mais depuis la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations unies et l'intervention militaire aéronavale déclenchée par la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Italie, il règne un silence étrange autour des notions d'ingérence et de droit à l'autodétermination.
En 2009, le produit national brut (PNB) de la Libye atteint 62 milliards de dollars et le PNB par habitant de 12 020 dollars la situe parmi les cinquante pays les plus prospères. En 2007, la Libye est le pays le plus développé d'Afrique si on se réfère au classement IDH (Indice de développement humain) établi par le Programme des Nations unies pour le développement, celui-ci étant de 0,840.
La conférence de Rome, sous l'égide des Nations Unies, s'ouvre le 13 décembre avec la perspective d'établir en Libye un gouvernement d'union nationale. Revue de presse:



Espoir d’embellie en Libye
Un embryon de paix pour la Libye a-t-il germé à Tunis ? C’est en tout cas ce qu’ont déclaré dimanche 6 décembre des représentants des deux gouvernements et parlements qui se disputent depuis dix-huit mois la direction du pays, livré à 750 milices puissamment armées.
Awad Mohammed Abdoul-Sadiq, le vice-président du parlement qui siège à Tripoli (l’autre parlement s’est replié à Tobrouk dans l’est) a estimé qu’« un moment historique » avait été scellé lors d’une réunion secrète dans la capitale tunisienne. Les deux autorités rivales ont signé une « déclaration de principe » devant ouvrir la voie à la formation d’un gouvernement d’union nationale. (la-croix.com)

Libye: la Conférence de Rome, une opportunité à saisir pour un règlement politique
La conférence, a pour but, avait souligné M. Gentiloni, d’établir un gouvernement de consensus national en Libye, éviter la "désagrégation totale" du pays et stopper l'avancée de l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech).
La Libye, qui se trouve dans le chaos depuis la chute de l'ancien régime de Maamar El Gueddafi, fait face aux tergiversations des deux parlements rivaux qui se disputent un pouvoir illusoire et des butins d'une guerre qui déchire le pays et risque même de le faire éclater en deux entités au moins, la Cyrénaïque et la Tripolitaine. (Algérie Presse Services - aps.dz)

 

Henri Vario-Nouioua



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