France
24/12/2007 10:23

Les urgentistes hospitaliers en grève


Au-delà de revendications purement salariales, les urgentistes qui entament une grève illimitée le 24 décembre, mettent en cause le système de "permanence de soins" (PDS) tel qu'il existe depuis 2003, lorsqu'a été mis fin à l'obligation pour les médecins libéraux d'assurer les gardes et astreintes.


Les urgentistes hospitaliers, qui observent une grève symbolique à Noël, sans conséquences pour les patients, veulent une plus grande "reconnaissance" de leur travail, alors que les médecins de ville viennent d'obtenir une hausse de leur rémunération pour les gardes de week-end.

Selon un rapport officiel rendu public en septembre, ce système est "peu fiable, fragile et coûteux" et souffre d'un "désengagement progressif des médecins libéraux" qui accroît l'activité des urgences hospitalières. Le rapport juge nécessaire de "remettre à plat la situation et de changer de stratégie", alors que "les dépenses de PDS croissent sans cesse pour atteindre hors transports un coût 2006 de l'ordre de 370 millions d'euros".

"Si le service public est le seul à assurer la permanence des soins dans certains secteurs il doit en avoir les moyens", selon l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) qui appelle à la grève avec le syndicat Samu de France qui regroupe les médecins des Samu. "La puissance publique refuse de reconnaître les choses comme elles sont dans le domaine de la permanence de soins libérale (...) Le système est à changer, il a été cassé quand on a supprimé l'obligation de faire garde en 2003", a déclaré le président de Samu de France, Marc Giroud.

Selon l'Amuf, une garde réalisée par un urgentiste hospitalier est payée 250 euros, alors que les médecins libéraux, outre un forfait de 150 euros, sont payés à l'acte (un seul acte pouvant atteindre 80 euros un dimanche). L'Amuf réclame "une vraie revalorisation des gardes à l'hôpital" et "la fin du paiement à l'acte dans le secteur libéral".

Sous l'impulsion de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, l'assurance maladie a conclu mercredi un accord avec les syndicats de médecins libéraux étendant la rémunération des astreintes au samedi après-midi. La ministre "entend poursuivre avec les syndicats et le conseil de l'Ordre un travail de concertation visant à renforcer le dispositif existant et à le rendre plus efficient et plus fiable".

Outre la revalorisation des gardes, les urgentistes hospitaliers demandent au gouvernement de "tenir ses promesses en matière de pénibilité, compte épargne temps (jours de congés accumulés et heures supplémentaires impayées), et retraites".

Mme Bachelot a déclaré vendredi au Figaro que la négociation sur le paiement des arriérés de RTT dus aux personnels hospitaliers serait "lancée début janvier", rappelant que "le stock, dans les hôpitaux s'élève à 23 millions d'heures supplémentaires non réglées et à 3,5 millions de RTT (...) soit 800 à 900 millions d'euros". Quant aux patients, les urgentistes soulignent que la grève n'aura aucune conséquence pour eux, les médecins pouvant être "assignés" et donc travailler tout en étant comptabilisés comme grévistes.

Le 24, les pilotes d'hélicoptères de sociétés privées spécialisées dans le transport d'urgence des 36 Samu de France ont également déposé un préavis de grève symbolique jusqu'au 2 janvier inclus, pour réclamer notamment des hausses de salaire.

Source: http://fr.news.yahoo.com


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