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05/05/2009 19:22

Les syndicats s'inquiètent des ambitions de Fiat sur Opel

En pull-over et en Maserati, le patron de Fiat, Sergio Marchionne, a débarqué à Berlin,hier, pour présenter son projet de reprise d'Opel au ministre de l'économie, Karl-Theodor zu Guttenberg.


Il s'est ensuite rendu chez le candidat social-démocrate à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, plutôt hostile au 'scénario' Fiat, à l'unisson des syndicats.

Il s'est ensuite rendu chez le candidat social-démocrate à la chancellerie, Frank-Walter Steinmeier, plutôt hostile au 'scénario' Fiat, à l'unisson des syndicats.

Propriété depuis quatre-vingts ans du géant agonisant General Motors (GM), Opel doit s'émanciper de sa maison mère. Fiat se voit jouer le rôle du "chevalier blanc" pour pouvoir accomplir son grand projet : donner naissance au deuxième groupe automobile mondial derrière le japonais Toyota.

Mais les syndicats s'inquiètent des conséquences d'une fusion entre deux constructeurs présents sur les mêmes segments et les mêmes marchés, chacun souffrant déjà de problèmes de surcapacités.

"La marque serait affaiblie et la domination sur Opel ne prendrait pas fin mais serait seulement transférée de Detroit à Turin", a affirmé Armin Schild, représentant d'IG Metall et membre du conseil de surveillance d'Opel. "Ce ne serait qu'une question de temps avant qu'on fasse jouer les personnels et les sites les uns contre les autres", a-t-il prédit.

L'inquiétude a d'ailleurs gagné la péninsule où le syndicat CGIL a demandé lundi des garanties sur le maintien des sites italiens. Outre-Rhin, Opel fait travailler 26 000 personnes. En cas de rachat, Fiat s'est engagé à garder en Allemagne le siège de la marque, et à conserver au moins trois de ses quatre usines allemandes : Rüsselsheim, Eisenach et Bochum. En revanche, pour le site Kaiserslautern, M. Marchionne a parlé à son sujet d'un "un grand besoin de consolidation".

Les motivations réelles de l'italien sont mises en question par ses détracteurs. "On peut légitimement se demander si Fiat n'est pas seulement intéressé par les garanties de crédit qui seront délivrées par le gouvernement", critique Rainer Einenkel, chef du comité d'entreprise de l'usine de Bochum.

 Très endetté, le constructeur dispose de peu de liquidités, compte tenu de la crise du marché automobile. Selon M. Marchionne, la reprise d'Opel déboucherait sur un "besoin de financement" de 5 à 7 milliards d'euros. Le constructeur ne veut pas contracter de nouvelles dettes et compte bien faire appel aux Etats, à l'échelle européenne.

En outre, Fiat sort d'un mariage raté avec GM, qui s'est dénoué sur une brouille en 2005, après cinq ans de coopération. A l'époque, l'italien avait mis au point une plate-forme commune avec Opel pour développer la Grande Punto et la Corsa. "Mais on ne peut pas dire que nous formions un beau couple", ironise M. Einenkel.

Les syndicats se montrent plus favorables à un rapprochement avec l'équipementier Magna. selon le quotidien canadien The Globe and Mail, le groupe envisageait une participation de 20 % dans Opel. Il s'allierait avec l'oligarque russe Oleg Deripaska qui, avec le soutien de banques russes, prendrait, lui, une participation de 30 %.

Le gouvernement allemand marche sur des œufs. M. zu Guttenberg a qualifié d'"intéressant" le projet de Fiat. Et dit attendre "avec intérêt" celui de Magna.


Source: Yahoo News


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