Sarkozy remise ses grands principes
C’était au soir de son élection et il martelait dans son premier discours de président que Paris «sera du côté des opprimés tout autour du monde, car c’est son histoire». Etait-ce l’ivresse de la victoire ? Tout au long de la campagne, Nicolas Sarkozy, qui promettait de «faire ce qu’il dit et dire ce qu’il fait», annonçait que, s’il était élu, la France n’allait plus transiger sur «les questions de démocratie, de respect des droits de l’homme et de bonne gouvernance». A ceux qui lui reprochaient d’avoir rencontré Bush il rétorquait que c’était moins honteux «que de serrer la main de Poutine», et il rappelait les dizaines de milliers de morts de la guerre en Tchétchénie. «Le nouveau président avait promis une nouvelle vision française du monde», espérait Isabelle Lasserre en conclusion de l’Impuissance française (1), accablant bilan d’une décennie de très calamiteuse diplomatie chiraquienne.
Sur des points essentiels, Nicolas Sarkozy a tenu ses promesses. Par exemple celle «d’un retour de la France en Europe» avec le «traité simplifié», dont il fut avec Angela Merkel le grand maître d’œuvre au sein de l’UE. Mais si la chancelière allemande continue d’affirmer haut et fort ses principes (lire page suivante), l’hyperprésident français, après un peu plus de six mois au pouvoir, semble de plus en plus se convertir en matière de politique extérieure au réalisme de ses deux prédécesseurs.
Même s’il garde une constance dans sa volonté de relancer le lien atlantique et dans son lien personnel affiché avec George W. Bush, Nicolas Sarkozy, qui reconnaît volontiers être un affectif, n’hésite pas à revendiquer de nouvelles amitiés encore moins recommandables. Au nom du pragmatisme et pour faire des coups comme la libération des infirmières bulgares emprisonnées par le régime de Kadhafi. Ce dernier sera d’ailleurs reçu lundi à l’Elysée.
«Nombre de pays européens, la Grande-Bretagne en premier lieu, ont normalisé leurs relations avec Kadhafi quand il avait renoncé aux armes de destruction massive. Ces rapports avec le dictateur libyen étaient le prix à payer pour la libération des infirmières», rétorque François Heisbourg, président de l’IISS (International Institute for Strategic Studies) de Londres, qui admet avoir été «troublé» par le coup de téléphone du président français à son homologue russe après la victoire du parti de ce dernier aux législatives de dimanche. Un scrutin dénoncé comme «inéquitable» par les gouvernements occidentaux. «Un tel coup de fil ne s’imposait pas puisque Vladimir Poutine n’était même pas candidat, et j’en suis d’autant plus étonné que, lors de leur visite à Moscou, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner n’avaient pas mis leur drapeau dans leur poche sur les droits de l’homme», souligne cet expert des questions géostratégiques. Ils avaient en effet rencontré les dirigeant de l’ONG Memorial. Sur la Chine, en revanche, il n’y a pas eu le moindre état d’âme. Pour lever toute ambiguïté, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, avait même été au dernier moment débarquée du voyage.
Sur des points essentiels, Nicolas Sarkozy a tenu ses promesses. Par exemple celle «d’un retour de la France en Europe» avec le «traité simplifié», dont il fut avec Angela Merkel le grand maître d’œuvre au sein de l’UE. Mais si la chancelière allemande continue d’affirmer haut et fort ses principes (lire page suivante), l’hyperprésident français, après un peu plus de six mois au pouvoir, semble de plus en plus se convertir en matière de politique extérieure au réalisme de ses deux prédécesseurs.
Même s’il garde une constance dans sa volonté de relancer le lien atlantique et dans son lien personnel affiché avec George W. Bush, Nicolas Sarkozy, qui reconnaît volontiers être un affectif, n’hésite pas à revendiquer de nouvelles amitiés encore moins recommandables. Au nom du pragmatisme et pour faire des coups comme la libération des infirmières bulgares emprisonnées par le régime de Kadhafi. Ce dernier sera d’ailleurs reçu lundi à l’Elysée.
«Nombre de pays européens, la Grande-Bretagne en premier lieu, ont normalisé leurs relations avec Kadhafi quand il avait renoncé aux armes de destruction massive. Ces rapports avec le dictateur libyen étaient le prix à payer pour la libération des infirmières», rétorque François Heisbourg, président de l’IISS (International Institute for Strategic Studies) de Londres, qui admet avoir été «troublé» par le coup de téléphone du président français à son homologue russe après la victoire du parti de ce dernier aux législatives de dimanche. Un scrutin dénoncé comme «inéquitable» par les gouvernements occidentaux. «Un tel coup de fil ne s’imposait pas puisque Vladimir Poutine n’était même pas candidat, et j’en suis d’autant plus étonné que, lors de leur visite à Moscou, Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner n’avaient pas mis leur drapeau dans leur poche sur les droits de l’homme», souligne cet expert des questions géostratégiques. Ils avaient en effet rencontré les dirigeant de l’ONG Memorial. Sur la Chine, en revanche, il n’y a pas eu le moindre état d’âme. Pour lever toute ambiguïté, la secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, Rama Yade, avait même été au dernier moment débarquée du voyage.