Régions
16/04/2009 20:18

Les pêcheurs lèvent le blocus des ports

Les syndicats de marins-pêcheurs ont décidé de lever le blocus des trois ports du Nord-Pas-de-Calais qu'ils paralysaient depuis deux jours pour réclamer une augmentation de leurs quotas de pêche.


Le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, s'est engagé à débloquer quatre millions d'euros pour compenser les pertes des artisans-pêcheurs de la Côte d'Opale, qui ont dépassé depuis début avril leur quota trimestriel de pêche au cabillaud et à la sole.

L'Union européenne a autorisé pour 2009 en France une augmentation de 30% des quotas par rapport à 2008. Le ministère français de la Pêche exclut de les renégocier.

"Nous allons arrêter le blocage, les navires vont bouger. Nous restons mobilisés, le mouvement continue mais avec d'autres actions à venir", a déclaré Bruno Dachicourt, délégué CFTC.

Cette décision a été prise jeudi matin à l'issue d'assemblées générales lors desquelles les pêcheurs ont manifesté leur déception face à la réponse gouvernementale.

"Nous ne voulons pas d'argent mais le droit de travailler", a expliqué Stéphane Pinto, représentant CFDT à Boulogne-sur-Mer.

Les capitaineries des ports de Calais et Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et de Dunkerque (Nord) ont confirmé un retour à la normale pour les liaisons transmanche entre la France et la Grande-Bretagne.

Les compagnies maritimes P&O, Sea-France et LD Lines avaient obtenu mercredi du tribunal de Boulogne-sur-Mer une astreinte en cas de poursuite du blocage.

Michel Barnier s'est engagé jeudi à "travailler de manière lucide et très volontariste pour améliorer la situation en 2010" et a proposé aux représentants des marins-pêcheurs d'aller ensemble à Bruxelles.

S'agissant de la pêche au cabillaud, Michel Barnier a souligné que les campagnes pourraient reprendre début juillet. Pour la sole, le ministre a évoqué des échanges de quotas avec d'autres pays membres.

"La solution ne passe pas une augmentation des quotas qui n'aurait pour résultat que de faire s'effondrer les stocks de poisson et de ruiner les flottes concernées", a déclaré une porte-parole du commissaire à la Pêche Joe Borg.

"Du poisson il y en a, nous n'allons pas tuer la ressource", a rétorqué un membre de la délégation reçue au ministère.

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, a accusé sur RTL Bruxelles et Michel Barnier d'avoir "sacrifié" la pêche artisanale française en l'échangeant "contre le gaz norvégien et le poisson venant de Norvège".

L'eurodéputé Vert Daniel Cohn-Bendit juge au contraire indispensable de respecter les quotas.

"Il faut sauver les poissons et aider les pêcheurs à sauver les pêcheurs", a-t-il dit sur Canal+. "Si aujourd'hui on laisse augmenter les quotas, leurs enfants n'auront plus de travail du tout. Ils devront rester au port tout le temps".


Source: Yahoo News


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