France
23/10/2009 14:08

Les ménages français plus dépensiers en septembre

Une ruée des Français dans les concessions automobiles a permis à la consommation en produits manufacturés de rebondir en septembre après deux mois de baisse, sans éviter un tassement sur l'ensemble du trimestre.


Dopées par une hausse de plus de 10% des achats de voitures, les dépenses en produits manufacturés ont augmenté de 2,3% le mois dernier, leur plus forte hausse depuis décembre 2007, selon les données publiées vendredi par l'Insee.

Ce rebond ne compense pas tout à fait leur recul de juillet (-1,1%) et d'août (-1,0%), si bien qu'elles diminuent de 0,2% sur l'ensemble du troisième trimestre après une hausse de 0,7% lors des trois mois précédents.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, n'en a pas moins salué la résistance de la consommation en France en soulignant l'"augmentation sensible" de tous les postes en septembre, et pas seulement dans l'automobile.

Les achats de voitures, favorisés par la prime à la casse gouvernementale, ont bondi de 10,2%, un chiffre en ligne avec la hausse de 7,3% des immatriculations annoncée début octobre.

Les achats de textile-cuir, pénalisés en juillet et août par la modification du calendrier des soldes, ont rebondi de 2,9%, dans le sillage de la rentrée scolaire et de la prime gouvernementale versée à cette occasion.

Les dépenses en biens d'équipement du logement ont progressé de 0,2% tandis que celles des autres produits manufacturés, qui représentent plus de 40% du panier, ont avancé de 0,3%.

Sur l'ensemble du trimestre toutefois, les dépenses en automobiles et celles en autres produits manufacturés ont stagné (+0,1%). Les achats en textile-cuir ont décroché de 2,5% alors que l'équipement du logement a progressé de 1,6%.

Les dépenses en produits manufacturés représentent environ le quart de la consommation totale des ménages en biens et en services, qui a progressé de 0,2% au deuxième trimestre. Le chiffre du troisième trimestre sera annoncé avec la première estimation du produit intérieur brut le 13 novembre.

DES RISQUES EN 2010

"Au-delà de la bonne surprise de septembre, les chiffres doivent être relativisés. La consommation n'a pas augmenté au troisième trimestre", tranche Nicolas Bouzou, du cabinet d'analyse Asterès.

La résistance de la consommation s'explique selon lui par la baisse plus durable qu'attendu des prix à la consommation (-0,4% en septembre sur un an) et par les mesures gouvernementales de soutien aux ménages comme la prime à la casse, la prime de rentrée scolaire mais aussi la distribution de chèques emplois services et le non paiement de tiers provisionnels sur l'impôt.

"Contrairement à une idée reçue, la politique économique a été cette année très favorable aux ménages et leur pouvoir d'achat devrait ainsi avoir augmenté de 2,3% après +0,6% en 2008", souligne-t-il.

"Mais avec un chômage élevé, une inflation stabilisée et une politique publique nettement moins accommodante, rien ne dit que la consommation ne souffre pas en 2010", ajoute-t-il.

Dans son communiqué, Christine Lagarde se dit confiante dans la poursuite de la résistance de la consommation qui, selon elle, "pourrait ne pas décrocher sensiblement au cours des prochains mois malgré la dégradation sensible du marché du travail et la hausse du chômage".

Bruno Cavalier, économiste chez Oddo, en convient.

"L'effondrement ne s'est pas produit au moment où on avait les chocs étaient les plus intenses, il ne se produira pas maintenant que la situation s'améliore quelque peu", dit-il.

"Mais la consommation restera assez plate à l'horizon des prochains mois et trimestres, ce qui veut dire aussi une croissance assez plate faute d'autres relais. Le commerce extérieur reste assez difficile, surtout avec un euro cher, et il y a encore beaucoup de contraintes du côté des entreprises, on ne voit pas l'investissement redémarrer à brève échéance."


Source: Reuters via Yahoo News


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