Crise du subprime : les arroseurs arrosés
Prêter à des taux d'intérêts élevés à des populations à risque génère des marges coquettes...sauf quand les défaillances se multiplient. Vendre et acheter des produits financiers à haut rendement, par exemple avec le fruit de la titrisation de ces prêts à risque, implique d'être prêt à des pertes importantes. Bienvenue dans la crise du subprime.
Le lecteur (et l'internaute) finit par être submergé par toutes ces informations sur cette fameuse crise du subprime, ces prêts immobiliers à risque pratiqués aux Etats-Unis à l'égard d'emprunteurs sans beaucoup de ressources.
Vous trouverez sur votre site latribune.fr et dans votre journal La Tribune toutes les explications et derniers développements de cette crise qui a vu les bourses mondiales partir en chute libre depuis la mi-juillet, notamment le CAC40, l'indice vedette de la Bourse de Paris.
Voici juste quelques lignes pour tirer deux enseignements de ce phénomène que l'on pourrait réunir sous l'appellation d'arroseurs arrosés.
Premièrement, le lecteur profane pourra s'étonner de voir des banques et établissements financiers prêter outre-Atlantique à des populations à risque, a fortiori sur de longues durées. Mais il faut comprendre que pour un créancier professionnel, ce qui compte avant tout, c'est le montant des intérêts qu'il va pouvoir appliquer à son prêt. C'est là qu'il fait sa marge. La question du remboursement du capital ne vient que longtemps après.
Il y a certes un risque à prêter à quelqu'un qui n'a pas les moyens. Mais tout est question de ratio : une défaillance est supportable si elle est isolée et largement compensée par les marges réalisées sur les autres prêts. Et les banquiers ont l'habitude de dire que les populations désargentés ne sont pas les moins fiables, bien au contraire. Même en situation financière tendue, elles s'attachent plus que d'autres à tenter de payer leurs mensualités.
Là où les choses se gâtent, c'est lorsque le flux de défaillances devient trop important. Plus question de tenter de se rattraper avec les débiteurs restés fidèles au poste. Mais les détracteurs de ces moeurs financières rétorqueront que vouloir faire du bénéfice sur une population à risque en terme économique à coup de prêts à taux d'intérêt élevé, cela s'appelle jouer avec le feu. Même si certains objecteront que l'idée de départ est pourtant vertueuse puiqu'il s'agit de financer l'accès à la propriété des plus pauvres...en théorie.
Le second cas d'arroseur arrosé dans ce dossier concerne là encore les banques et les établissements financiers mais aussi leurs clients. Les premiers veulent offrir aux seconds - qui en réclament - des rendements élevés de leurs produits financiers. Avec, bien entendu, le risque le plus réduit, ce qui est pourtant boursièrement parlant difficilement compatible. D'où l'idée d'instiller dans des produits boursiers une dose plus ou moins grande de titres à risque justement adossés à ces fameux emprunts "subprime" afin de doper les rendements.
En cas de crise, là encore, c'est la bérézina, plus ou moins importante selon le contenu des produits financiers proposés. On retiendra que ceux comportant le mot "dynamique" sont le plus exposé. Certains fonds, entièrement placés dans ce type de titres risqués, viennent de boire le bouillon ou d'être fermés provisoirement par leurs gérants faute de visibilité pour l'instant sur ces marchés très particuliers.
Dans un produit d'épargne collective, une mini dose de produits à risque pour améliorer le rendement global peut se comprendre. Encore faut il savoir que l'effondrement de cette ligne peut fortement entacher les performances du produit concerné. De quoi nourrir le débat sur la transparence des acteurs financiers et de leurs véhicules, même si le client n'est pas toujours enclin à connaître dans le détail ce qui compose le produit qu'il achète et les risques qui vont avec. C'est nettement moins compréhensible lorsqu'il s'agit d'un produit fortement composé de ce type de titres. Dans ce cas là, se retrouver "arrosé" faisait partie du risque de départ. Encore faut-il que cela soit précisé noir sur blanc à celui qui veut tenter l'aventure, aussi averti soit il.
Le lecteur (et l'internaute) finit par être submergé par toutes ces informations sur cette fameuse crise du subprime, ces prêts immobiliers à risque pratiqués aux Etats-Unis à l'égard d'emprunteurs sans beaucoup de ressources.
Vous trouverez sur votre site latribune.fr et dans votre journal La Tribune toutes les explications et derniers développements de cette crise qui a vu les bourses mondiales partir en chute libre depuis la mi-juillet, notamment le CAC40, l'indice vedette de la Bourse de Paris.
Voici juste quelques lignes pour tirer deux enseignements de ce phénomène que l'on pourrait réunir sous l'appellation d'arroseurs arrosés.
Premièrement, le lecteur profane pourra s'étonner de voir des banques et établissements financiers prêter outre-Atlantique à des populations à risque, a fortiori sur de longues durées. Mais il faut comprendre que pour un créancier professionnel, ce qui compte avant tout, c'est le montant des intérêts qu'il va pouvoir appliquer à son prêt. C'est là qu'il fait sa marge. La question du remboursement du capital ne vient que longtemps après.
Il y a certes un risque à prêter à quelqu'un qui n'a pas les moyens. Mais tout est question de ratio : une défaillance est supportable si elle est isolée et largement compensée par les marges réalisées sur les autres prêts. Et les banquiers ont l'habitude de dire que les populations désargentés ne sont pas les moins fiables, bien au contraire. Même en situation financière tendue, elles s'attachent plus que d'autres à tenter de payer leurs mensualités.
Là où les choses se gâtent, c'est lorsque le flux de défaillances devient trop important. Plus question de tenter de se rattraper avec les débiteurs restés fidèles au poste. Mais les détracteurs de ces moeurs financières rétorqueront que vouloir faire du bénéfice sur une population à risque en terme économique à coup de prêts à taux d'intérêt élevé, cela s'appelle jouer avec le feu. Même si certains objecteront que l'idée de départ est pourtant vertueuse puiqu'il s'agit de financer l'accès à la propriété des plus pauvres...en théorie.
Le second cas d'arroseur arrosé dans ce dossier concerne là encore les banques et les établissements financiers mais aussi leurs clients. Les premiers veulent offrir aux seconds - qui en réclament - des rendements élevés de leurs produits financiers. Avec, bien entendu, le risque le plus réduit, ce qui est pourtant boursièrement parlant difficilement compatible. D'où l'idée d'instiller dans des produits boursiers une dose plus ou moins grande de titres à risque justement adossés à ces fameux emprunts "subprime" afin de doper les rendements.
En cas de crise, là encore, c'est la bérézina, plus ou moins importante selon le contenu des produits financiers proposés. On retiendra que ceux comportant le mot "dynamique" sont le plus exposé. Certains fonds, entièrement placés dans ce type de titres risqués, viennent de boire le bouillon ou d'être fermés provisoirement par leurs gérants faute de visibilité pour l'instant sur ces marchés très particuliers.
Dans un produit d'épargne collective, une mini dose de produits à risque pour améliorer le rendement global peut se comprendre. Encore faut il savoir que l'effondrement de cette ligne peut fortement entacher les performances du produit concerné. De quoi nourrir le débat sur la transparence des acteurs financiers et de leurs véhicules, même si le client n'est pas toujours enclin à connaître dans le détail ce qui compose le produit qu'il achète et les risques qui vont avec. C'est nettement moins compréhensible lorsqu'il s'agit d'un produit fortement composé de ce type de titres. Dans ce cas là, se retrouver "arrosé" faisait partie du risque de départ. Encore faut-il que cela soit précisé noir sur blanc à celui qui veut tenter l'aventure, aussi averti soit il.
La scène politique française en pleine effervescence face à la crise du subprime
Alors que Nicolas Sarkozy a interpellé la chancelière allemande sur la crise du subprime, la ministre de l'Economie et des Finances, rentrée vacance, accumule les interventions pour rassurer les investisseurs. L'opposition aussi réagi ce vendredi à la crise boursière.
Dès son retour de vacances, la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a fait le point sur la crise boursière qui sévit sur les marchés internationaux cherchant à rassurer les investisseurs. Le président de la république avait donné le "la" jeudi matin en adressant une lettre à la chancelière allemande, Angela Merkel, pour lui demander que le G7 adopte des mesures pour "renforcer la transparence du fonctionnement des marchés".
La France se porte bien ! C'est le message que veut faire passer Christine Lagarde en accumulant les interventions. Jeudi, à Bercy, lors de son point presse, elle a indiqué qu' "elle ne croyait pas aujourd'hui en une contamination de l'économie réelle en France". Au micro de RTL jeudi matin, la ministre a expliqué que "les fondamentaux de l'économie française sont bons et le moral des investisseurs et des ménages devraient nous permettre d'avoir un bon troisième et quatrième trimestres". Sur RMC, elle a confirmé les objectifs de croissance pour 2007 et 2008, à 2,25 % et 2,5 %. A Bercy, tout le monde l'affirme : cette crise n'aura pas de conséquences sur les capacités des Français à emprunter.
"Ce n'est pas un krach". Dans un entretien accordé au Parisien, Christine Lagarde insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un krach mais d'"une correction brutale des marchés, un simple ajustement". Selon le gouvernement, il faut "garder la tête froide" et analyser les risques financiers pris par les banques et les établissements financiers. Pour finir, face au CAC 40 qui a clôturé hier en dessous des 5 300 points, la ministre rappelle qu'il y a un an, il s'établissait à 5 100 points. En un mot : Bercy ne s'inquiète pas !
Changement de ton à gauche, naturellement. Le Parti Socialiste interpellera d'ailleurs dès l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée (du 18 au 26 septembre) le gouvernement sur ce sujet. Julien Dray, porte parole du PS, a déclaré, dans le Parisien, que la majorité devra s'expliquer sur "les conséquences de cette crise boursière sur la croissance à venir et devra éclaircir sa stratégie économique d'avant et d'après la crise". Le député de l'Essonne appuie son propos, en affirmant "qu'on n'injecte pas 250 milliards d'euros sans que cela ait d'effet sur un surenchérissement du crédit et donc de la consommation". Le gouvernement devra aussi répondre sur le niveau d'implication des banques françaises et des investisseurs institutionnels puisque "la bourse française a été celle qui a le plus réagi", estime Julien Dray.
Dans Libération, Laurent Fabius explique que "cette crise était prévisible. Quand on a une masse de crédits distribués sans aucune garantie et qu'en même temps l'économie se contracte, il finit forcément par y avoir un retournement". L'ancien ministre des Finances qui redoute que la France soit touchée, justifie cette crise par une forte "financiarisation" de l'économie.
Le Parti communiste, lui, pointe du doigt les dix jours de silence du gouvernement et du Président de la République. Marie Georges Buffet réclame, dans un communiqué, que "le gouvernement fasse face à ses responsabilités : qu'il choisisse entre sauver les profits de quelques uns ou mettre en oeuvre un changement radical de politique en France et en Europe". Le PC s'inquiètent des répercutions de la crise estimant que la situation est "bien plus inquiétante qu'un simple soubresaut des marchés financiers", parlant même de possibilité de krach.
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, devrait rentrer à Paris samedi matin après ses "vacances" aux Etats-Unis.
Dès son retour de vacances, la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, a fait le point sur la crise boursière qui sévit sur les marchés internationaux cherchant à rassurer les investisseurs. Le président de la république avait donné le "la" jeudi matin en adressant une lettre à la chancelière allemande, Angela Merkel, pour lui demander que le G7 adopte des mesures pour "renforcer la transparence du fonctionnement des marchés".
La France se porte bien ! C'est le message que veut faire passer Christine Lagarde en accumulant les interventions. Jeudi, à Bercy, lors de son point presse, elle a indiqué qu' "elle ne croyait pas aujourd'hui en une contamination de l'économie réelle en France". Au micro de RTL jeudi matin, la ministre a expliqué que "les fondamentaux de l'économie française sont bons et le moral des investisseurs et des ménages devraient nous permettre d'avoir un bon troisième et quatrième trimestres". Sur RMC, elle a confirmé les objectifs de croissance pour 2007 et 2008, à 2,25 % et 2,5 %. A Bercy, tout le monde l'affirme : cette crise n'aura pas de conséquences sur les capacités des Français à emprunter.
"Ce n'est pas un krach". Dans un entretien accordé au Parisien, Christine Lagarde insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un krach mais d'"une correction brutale des marchés, un simple ajustement". Selon le gouvernement, il faut "garder la tête froide" et analyser les risques financiers pris par les banques et les établissements financiers. Pour finir, face au CAC 40 qui a clôturé hier en dessous des 5 300 points, la ministre rappelle qu'il y a un an, il s'établissait à 5 100 points. En un mot : Bercy ne s'inquiète pas !
Changement de ton à gauche, naturellement. Le Parti Socialiste interpellera d'ailleurs dès l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée (du 18 au 26 septembre) le gouvernement sur ce sujet. Julien Dray, porte parole du PS, a déclaré, dans le Parisien, que la majorité devra s'expliquer sur "les conséquences de cette crise boursière sur la croissance à venir et devra éclaircir sa stratégie économique d'avant et d'après la crise". Le député de l'Essonne appuie son propos, en affirmant "qu'on n'injecte pas 250 milliards d'euros sans que cela ait d'effet sur un surenchérissement du crédit et donc de la consommation". Le gouvernement devra aussi répondre sur le niveau d'implication des banques françaises et des investisseurs institutionnels puisque "la bourse française a été celle qui a le plus réagi", estime Julien Dray.
Dans Libération, Laurent Fabius explique que "cette crise était prévisible. Quand on a une masse de crédits distribués sans aucune garantie et qu'en même temps l'économie se contracte, il finit forcément par y avoir un retournement". L'ancien ministre des Finances qui redoute que la France soit touchée, justifie cette crise par une forte "financiarisation" de l'économie.
Le Parti communiste, lui, pointe du doigt les dix jours de silence du gouvernement et du Président de la République. Marie Georges Buffet réclame, dans un communiqué, que "le gouvernement fasse face à ses responsabilités : qu'il choisisse entre sauver les profits de quelques uns ou mettre en oeuvre un changement radical de politique en France et en Europe". Le PC s'inquiètent des répercutions de la crise estimant que la situation est "bien plus inquiétante qu'un simple soubresaut des marchés financiers", parlant même de possibilité de krach.
Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, devrait rentrer à Paris samedi matin après ses "vacances" aux Etats-Unis.