Le boulevard Haussmann, à Paris, a retrouvé la foule des grands jours et ses couleurs d’hiver : sous les illuminations, les animations de Noël des grands magasins relèguent les grèves au rayon des mauvais souvenirs. Côté cour, Didier Lalance, directeur du Printemps Haussmann, se penche régulièrement sur les courbes de fréquentation : « Dès la reprise des transports en commun, nous avons enregistré 40 % de hausse du chiffre d’affaires le samedi, constate-t-il. Nous sommes en train de récupérer la perte d’activité liée à la grève, qui s’élevait à 30 % pour un jour de semaine. »
Déjà, après les grèves de décembre 1995, « la consommation est le seul secteur qui avait enregistré un rebond le mois suivant », rappelle Mathilde Lemoine, directrice des études à la banque HSBC.
Comment les entreprises gèrent-elles le redémarrage de leur activité à l’issue d’un conflit social qui a coûté, selon Bercy, entre 2,7 wet 3,6 milliards d’euros à l’économie ? Tout dépend de leur taille. Au Printemps, par exemple, on peut se permettre d’employer les grands moyens. Le magasin s’était déjà illustré un vendredi, au plus fort de la grève : les employés avaient distribué aux automobilistes coincés dans les embouteillages une tasse de café et un ticket de parking valable jusqu’au 31 décembre.
Sitôt la grève achevée, les dirigeants ont décidé de prolonger l’ouverture du magasin de 19 heures à 20 heures, en semaine, dès le 30 novembre. Un dispositif anticipé de 15 jours par rapport aux années précédentes… et amplifié : jusqu’alors, cette extension d’horaire en prévision des fêtes n’était programmée qu’un jour par semaine. « À cette période, se rassure Didier Lalance, nous “récupérons” plus facilement les consommateurs qui sont attirés par nos offres exclusives. »
Le petit commerce compte aussi sur Noël
Le petit commerce compte aussi sur Noël « pour se refaire, au moins en partie », explique Charles Melcer, à la Fédération nationale de l’habillement, qui regroupe 55 000 boutiques indépendantes, multimarques et franchisés. « En décembre, les commerçants vont essayer de rendre le moral à leurs clients et de les faire revenir, par exemple en leur adressant des promotions par courrier. Mais ils n’ont pas intérêt non plus à trop “lâcher” maintenant, d’autant que les soldes vont suivre ! »
Une opinion partagée par Jacques Perrilliat, président de l’Union des commerces de centre-ville (UCV, qui regroupe les Galeries Lafayette, le BHV, le Printemps…) : « Vendre, c’est bien, mais quel intérêt si c’est à perte ? » Pour Charles Melcer, « les boutiques les plus en difficulté devront négocier des étalements de paiement ou des autorisations de découvert auprès des banques et des organismes d’État ».
Le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers, Jean-Paul Deneuville, conseille à ses adhérents en difficulté de faire de même, en l’absence d’autres marges de manœuvre. Dans ce secteur, la fin des embouteillages et des retards de livraison dus à la grève ne signe pas la fin des soucis. « On a fait le tiers d’une recette habituelle et ce n’est pas rattrapable : ce qui n’est pas livré le jour même est perdu à 80 % en moyenne », estime-t-il en compulsant le questionnaire sur les séquelles de la grève envoyé à ses adhérents.
la suite: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2322301&rubId=1096
Déjà, après les grèves de décembre 1995, « la consommation est le seul secteur qui avait enregistré un rebond le mois suivant », rappelle Mathilde Lemoine, directrice des études à la banque HSBC.
Comment les entreprises gèrent-elles le redémarrage de leur activité à l’issue d’un conflit social qui a coûté, selon Bercy, entre 2,7 wet 3,6 milliards d’euros à l’économie ? Tout dépend de leur taille. Au Printemps, par exemple, on peut se permettre d’employer les grands moyens. Le magasin s’était déjà illustré un vendredi, au plus fort de la grève : les employés avaient distribué aux automobilistes coincés dans les embouteillages une tasse de café et un ticket de parking valable jusqu’au 31 décembre.
Sitôt la grève achevée, les dirigeants ont décidé de prolonger l’ouverture du magasin de 19 heures à 20 heures, en semaine, dès le 30 novembre. Un dispositif anticipé de 15 jours par rapport aux années précédentes… et amplifié : jusqu’alors, cette extension d’horaire en prévision des fêtes n’était programmée qu’un jour par semaine. « À cette période, se rassure Didier Lalance, nous “récupérons” plus facilement les consommateurs qui sont attirés par nos offres exclusives. »
Le petit commerce compte aussi sur Noël
Le petit commerce compte aussi sur Noël « pour se refaire, au moins en partie », explique Charles Melcer, à la Fédération nationale de l’habillement, qui regroupe 55 000 boutiques indépendantes, multimarques et franchisés. « En décembre, les commerçants vont essayer de rendre le moral à leurs clients et de les faire revenir, par exemple en leur adressant des promotions par courrier. Mais ils n’ont pas intérêt non plus à trop “lâcher” maintenant, d’autant que les soldes vont suivre ! »
Une opinion partagée par Jacques Perrilliat, président de l’Union des commerces de centre-ville (UCV, qui regroupe les Galeries Lafayette, le BHV, le Printemps…) : « Vendre, c’est bien, mais quel intérêt si c’est à perte ? » Pour Charles Melcer, « les boutiques les plus en difficulté devront négocier des étalements de paiement ou des autorisations de découvert auprès des banques et des organismes d’État ».
Le délégué général de la Fédération nationale des transports routiers, Jean-Paul Deneuville, conseille à ses adhérents en difficulté de faire de même, en l’absence d’autres marges de manœuvre. Dans ce secteur, la fin des embouteillages et des retards de livraison dus à la grève ne signe pas la fin des soucis. « On a fait le tiers d’une recette habituelle et ce n’est pas rattrapable : ce qui n’est pas livré le jour même est perdu à 80 % en moyenne », estime-t-il en compulsant le questionnaire sur les séquelles de la grève envoyé à ses adhérents.
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