France
04/03/2008 14:03

Les chercheurs sonnent à nouveau la mobilisation


Parallèlement, une quinzaine de syndicats et associations de l'enseignement supérieur et de la recherche ont appelé les personnels et les étudiants à des rassemblements un peu partout en France.



Plus de 500 directeurs d'unités et responsables d'instances scientifiques se sont réunis mardi au Collège de France, à Paris, pour exprimer leur inquiétude sur les projets du gouvernement pour la recherche.

Près de quatre ans après le mouvement des chercheurs contre les coupes budgétaires décidées par le gouvernement de l'époque, l'heure est à nouveau à la mobilisation au sein d'une communauté dénonçant un "pilotage politique."

Sur leur site internet, les directeurs de laboratoire s'alarment des orientations fixées par le président Nicolas Sarkozy le 28 janvier à la suite du rapport Attali et n'excluent pas "d'éventuelles actions."

Selon eux, le discours du chef de l'Etat implique "un recul de l'autonomie scientifique au profit d'un pilotage politique, sans aucune garantie scientifique sérieuse."

Les chercheurs s'inquiètent également d'un manque de perspectives permettant d'attirer les jeunes vers la recherche en raison de "la multiplication annoncée de contrats précaires, sans garantie d'emploi permanent."

Les directeurs de laboratoire évoquent une baisse des crédits de base permettant de couvrir les dépenses de fonctionnement avec par exemple une diminution de 5 à 6% au CNRS ou 12% pour le laboratoire d'aérologie de Toulouse.

Gilles Boetsch, président du Conseil Scientifique du CNRS, Yves Langevin, président de la Conférence Permanente du Comité National de la Recherche Scientifique (CNRS), Bertrand Monthubert, président de Sauvons la Recherche, et Philippe Blache, directeur du Laboratoire Parole et Langage, ont pris part au débat au Collège de France.

"Nous demandons, au lieu d'une politique de terre brûlée, qu'une réelle concertation soit mise en place, avec l'ensemble de la communauté", déclare Philippe Blache dans Le Monde, daté du 5 mars.

La ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, souligne dans le même journal avoir entendu "la demande d'une plus grande autonomie exprimée par les chercheurs."

Mais elle conditionne cette autonomie à "davantage de lisibilité dans l'action du CNRS, de transparence dans sa gestion et de prévisibilité dans ses moyens."

"C'est pourquoi j'ai demandé à sa présidente de réfléchir à une structuration de cet organisme en grands instituts nationaux de recherche, à une simplification de la gestion des unités mixtes (...) à un rapprochement avec les universités dans le cadre des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES)", explique-t-elle.

Concernant les jeunes, Valérie Pécresse estime que "l'horizon est ouvert puisque près de 25% des chercheurs partiront à la retraite dans les cinq ans."

Or, les chercheurs s'inquiètent de cette réforme annoncée, le CNRS risquant, selon eux, de perdre une partie de ses prérogatives au profit des universités.

yahoo.com

Y. K / Source Web



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