France
17/03/2015 01:11

Les banlieues dix ans après Clichy-sous-bois

Voilà : dix ans ont passé et les choses n'ont fait qu'empirer. Le procès de deux policiers soupçonnés de ne pas avoir prêté assistance à Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, qui avaient péri électrocutés et à leur camarade Muhittin Altun, 17 ans, qui avait été grièvement blessé le 27 octobre 2005 dans un transformateur où ils s'étaient réfugiés après avoir été poursuivis par la police, s'est ouvert à Rennes.


Après la mort des deux adolescents, une vague de violences avait déferlé dans les banlieues: 300 équipements publics, 10 000 voitures de particuliers avaient été incendiés. La presse britannique indiquait que de telles catastrophes (la mort des jeunes gens dans ces circonstances) débouchent systématiquement sur des révoltes qui se traduisent par des actes de vandalisme.
Bien sûr, le gouvernement de Manuel Valls ne préconise pas de nettoyer les banlieues au karcher. Il dit même que les banlieues, devenues des ghettos, subissent un véritable apartheid. Bien sûr les ministres prennent des mesures pour rétablir la mixité sociale dans le logement, pour lutter contre le déterminisme social à l'école.
Mais dans la société, la rupture entre les français de souche et les Français qui ont acquis la nationalité semble consommée, faisant le lit de l'intolérance. On a oublié les Lettres Persanes, on interdit le port du voile qui cache les cheveux. On a oublié que la différence est à l'origine de la connaissance.
Alors, le procès des deux policiers soupçonnés de non-assistance à personnes en danger arrive un peu tard. De voyous vandales en puissance, les jeunes des banlieues sont maintenant djihadistes en puissance. Le bannissement par la remigration leur pend au nez.
"Ce n’est pas le procès de la police en général, l’Inspection générale des services a fait un travail remarquable. Ce que cherchent les familles, c’est la vérité, la responsabilité. Elles ont toujours fait confiance à la loi", a dit Me Jean-Pierre Mignard, avocat des familles, selon Reuters. A l'issue du procès, les deux policiers encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
 


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