Ils ont fui l’Irak en proie aux violences et ne savent où aller. La Syrie accueille déjà plus de 1,2 million de réfugiés irakiens. La Jordanie, qui accueille près de 400 000 réfugiés, a fermé ses portes et, depuis octobre, Damas a imposé des visas pour endiguer le flux. Depuis, les réfugiés d’Irak attendent une terre d’asile.
Par-dessus son jogging et un pull, Abir a endossé une robe de chambre. Il fait froid et humide dans l’appartement au rez-de-chaussée que cette jeune femme de 37 ans, son mari et ses deux fils, 8 et 4 ans, louent dans le quartier de Tadhamone, dans la périphérie de Damas. Zaib, le plus jeune, est assis sur le canapé devant un bol de corn-flakes. Il regarde la télévision. « Ce matin, les enfants n’ont pas école. Ici, il n’y a pas de jardin, ni de parc, et je ne veux pas qu’ils jouent dans la rue, alors ils regardent la télé toute la journée. »
Irakienne de Bagdad, elle est en Syrie « depuis longtemps, trop longtemps », soupire Abir qui fume cigarette sur cigarette. En mai 2005, ils ont quitté l’Irak pour la Jordanie. Sans travail et sans appartement, les autorités jordaniennes leur ont refusé le droit de rester. « On nous a dit que la Syrie acceptait les Irakiens, alors on est venu. »
Abir et son mari qui étaient arrivés avec un petit pécule et le soutien financier de leurs parents, restés à Bagdad, ont loué un premier appartement, puis un second, « mais on nous a augmenté le loyer, alors on a déménagé en face ». La ruelle est sombre et ils sont un peu loin du centre-ville, ce qui oblige à prendre des taxis. Ils ont équipé le trois-pièces de meubles d’occasion.
La Syrie a accordé la gratuité de l’éducation aux Irakiens
« On est un peu les uns sur les autres, mais on se dit que ce n’est pas pour toujours, que ça ira mieux. Mais franchement, on commence à ne plus trop y croire », dit d’une voix douce la jeune femme. Son mari veut rentrer à Bagdad. « Il pense qu’il trouvera plus facilement un travail là-bas. Il a bien essayé d’ouvrir un magasin de vidéo dans le quartier. Ça n’a pas marché. Et depuis, il est sans travail. Il tourne en rond toute la journée, fume et regarde la télé jusqu’à trois heures du matin. »
Avant de quitter l’Irak, son mari avait été embauché à Bagdad comme gardien dans une société de téléphone étrangère, mais au bout de deux mois, il a été suivi en sortant de son travail par des hommes dans une BMW. « On a eu peur qu’il soit enlevé ou tué. » À Damas, les deux enfants sont inscrits à l’école du quartier. La Syrie a accordé la gratuité de l’éducation aux enfants irakiens, ce qui permet aussi aux parents de pouvoir rester et faire éventuellement des allers et retours en Irak. « Mais pour le reste, on compte avant de dépenser. Un tout petit problème devient très compliqué ici, parce qu’on n’est pas chez nous. »
Comme la majorité des réfugiés, Abir et son mari ont rempli un dossier auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), « on a passé un long entretien mais je ne sais pas trop à quoi ça sert. Pour l’instant, on n’a rien reçu. » Comme 80 % des réfugiés irakiens établis en Syrie, Abir et son mari sont candidats à l’exil dans un pays tiers. « Qu’importe le pays, mais on veut partir. » « L’Irak, c’est devenu comme une grande prison, on ne peut plus y vivre. »
lire la suite: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2323276&rubId=1094
Par-dessus son jogging et un pull, Abir a endossé une robe de chambre. Il fait froid et humide dans l’appartement au rez-de-chaussée que cette jeune femme de 37 ans, son mari et ses deux fils, 8 et 4 ans, louent dans le quartier de Tadhamone, dans la périphérie de Damas. Zaib, le plus jeune, est assis sur le canapé devant un bol de corn-flakes. Il regarde la télévision. « Ce matin, les enfants n’ont pas école. Ici, il n’y a pas de jardin, ni de parc, et je ne veux pas qu’ils jouent dans la rue, alors ils regardent la télé toute la journée. »
Irakienne de Bagdad, elle est en Syrie « depuis longtemps, trop longtemps », soupire Abir qui fume cigarette sur cigarette. En mai 2005, ils ont quitté l’Irak pour la Jordanie. Sans travail et sans appartement, les autorités jordaniennes leur ont refusé le droit de rester. « On nous a dit que la Syrie acceptait les Irakiens, alors on est venu. »
Abir et son mari qui étaient arrivés avec un petit pécule et le soutien financier de leurs parents, restés à Bagdad, ont loué un premier appartement, puis un second, « mais on nous a augmenté le loyer, alors on a déménagé en face ». La ruelle est sombre et ils sont un peu loin du centre-ville, ce qui oblige à prendre des taxis. Ils ont équipé le trois-pièces de meubles d’occasion.
La Syrie a accordé la gratuité de l’éducation aux Irakiens
« On est un peu les uns sur les autres, mais on se dit que ce n’est pas pour toujours, que ça ira mieux. Mais franchement, on commence à ne plus trop y croire », dit d’une voix douce la jeune femme. Son mari veut rentrer à Bagdad. « Il pense qu’il trouvera plus facilement un travail là-bas. Il a bien essayé d’ouvrir un magasin de vidéo dans le quartier. Ça n’a pas marché. Et depuis, il est sans travail. Il tourne en rond toute la journée, fume et regarde la télé jusqu’à trois heures du matin. »
Avant de quitter l’Irak, son mari avait été embauché à Bagdad comme gardien dans une société de téléphone étrangère, mais au bout de deux mois, il a été suivi en sortant de son travail par des hommes dans une BMW. « On a eu peur qu’il soit enlevé ou tué. » À Damas, les deux enfants sont inscrits à l’école du quartier. La Syrie a accordé la gratuité de l’éducation aux enfants irakiens, ce qui permet aussi aux parents de pouvoir rester et faire éventuellement des allers et retours en Irak. « Mais pour le reste, on compte avant de dépenser. Un tout petit problème devient très compliqué ici, parce qu’on n’est pas chez nous. »
Comme la majorité des réfugiés, Abir et son mari ont rempli un dossier auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), « on a passé un long entretien mais je ne sais pas trop à quoi ça sert. Pour l’instant, on n’a rien reçu. » Comme 80 % des réfugiés irakiens établis en Syrie, Abir et son mari sont candidats à l’exil dans un pays tiers. « Qu’importe le pays, mais on veut partir. » « L’Irak, c’est devenu comme une grande prison, on ne peut plus y vivre. »
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